Lundi 15 février 2010 Une partie des ministres du gouvernement, les dirigeants des entreprises publiques ainsi que les cadres de Sonatrach ont pour instruction « officieuse » de ne pas quitter le territoire national. Selon nos sources, cette « instruction » n'émane ni de la justice, ni du chef de l'Etat mais du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS). Nos sources expliquent que cela permet aux enquêteurs du DRS d'avoir sous la main les responsables pendant toute la durée des investigations. Cela permettrait également d'empêcher ceux qui le voudraient d'aller brouiller les pistes de leurs avoirs à l'étranger (compte en banque garnis à leur nom, propriétés etc…) et pour les plus impliqués de s'y installer définitivement pour échapper à la justice, comme c'est le cas de l'ancien chef de cabinet de Sonatrach, Reda Hemche, un proche de Chakib Khelil. Ce genre d'instructions n'a, évidement, aucun fondement juridique et s'inscrit exclusivement dans le registre politique. Hier, la chambre d'accusation a confirmé la mise sous contrôle judiciaire du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, de son vice-président, Chawki Rahal, et de trois autres prévenus. Mercredi dernier, le juge d'instruction avait notifié aux patrons de la compagnie une décision portant interdiction aux sept prévenus d'accéder à leurs bureaux. La mesure concerne non seulement le PDG, Mohamed Meziane, mais également son vice-président chargé de la commercialisation, Chawki Rahal, et cinq autres cadres. Psychose et silence des autorités Il règne à Alger une véritable atmosphère de peur, notamment dans les milieux des cadres dirigeants des entreprises publiques et des hauts fonctionnaires. Il faut savoir que le ministère des travaux publics a été décapité. Seul le ministre Amar Ghoul n'a pas été inquiété. Idem pour la Sonatrach ou le seul vice président non directement impliqué dans le scandale de corruption assure l'intérim. A la Sonelgaz plusieurs cadres sont, soit sous les verrous, soit sous contrôle judiciaire. Dans d'autres secteurs, l'agriculture, certaines banques des enquêtes sont menées par la gendarmerie, l'Inspection Générale des Finances, la Cour des Comptes ou directement par le DRS. Alors qu'une véritable psychose a remplacé cette folle ambiance qui pendant plus de dix ans faisait que n'importe qui pouvait signer n'importe quoi, que des sacs de billets de 1000 dinars passaient de main en main presque ouvertement, les médias publics, télévision et radios, ainsi que la presse privée dépendante du pouvoir, n'en disent pas un mot. Pas un mot, non plus sur les grèves qui paralysent le secteur de l'éducation, ni sur le secteur de la santé ou les praticiens sont en grèves depuis plusieurs semaines. Le pouvoir fait la sourde oreille et se mue dans un silence complice. Khaled .B