Le Soir d'Algérie, 24 mai 2010 L'assassin présumé du regretté Ali Tounsi, ex-directeur général de la Sûreté nationale, Chouaïb Oultache, «jouissait de toutes ses facultés mentales au moment des faits qui lui sont reprochés», selon le rapport de l'expertise psychiatrique effectuée par trois psychiatres requis à cet effet par le magistrat instructeur près le tribunal de Bab- El-Oued, en charge du dossier. De ce fait, précise le rapport, «l'inculpé est responsable de ses actes, comme il le revendique lui-même en toute clarté». L'équipe médicale dirigée par le professeur Mohamed Boudef, chef de service de psychiatrie de l'EHS Er-Razi d'Annaba, assisté des docteurs Ratiba Azzedine, chef de service de psychiatrie du CHU d'Oran et Mahmoud Ferarha, médecin psychiatre privé à Bouira, ont examiné l'inculpé en date du 22 avril 2010, au niveau du service de médecine pénitentiaire du CHU de Bab- El-Oued. Le colonel Oultache était alité au moment de son interview menée par les trois praticiens spécialistes. Il souffrait encore à l'époque de la grave blessure par balle au ventre. Mais «sa mimique et son humeur sont franchement positives à la limite de l'excitation contenue», est-il mentionné dans le rapport cosigné par les trois médecins. Les conclusions de cette expertise viennent de démentir la version officielle du ministère de l'Intérieur contenue dans un communiqué rendu public le jour même de l'assassinat d'Ali Tounsi, affirmant qu'Oultache était «apparemment pris d'une crise de démence». De tels propos peuvent, à la rigueur, être avancés par le commun des mortels, au vu de l'acte et du lieu, ainsi que de la personnalité du défunt, mais pas par un ministère de souveraineté, tel que celui de l'Intérieur.