« AUJOURD'HUI, PLUS QUE JAMAIS LA MEMOIRE EST REVOLUTIONNAIRE » (REGIS DEBRE IN AVEUGLANTES LUMIERES, GALLIMARD 2006) A l'occasion de sa visite en Algérie au salon du livre (quinzième édition du SILA 2010), le sociologue genevois Jean Ziegler engagé dés sa prime jeunesse et toujours engagé pour l'émancipation des pays du SUD à déclaré dans son interview au quotidien algérien EL WATAN : « Mis à part l'Egypte, l'Afrique du Sud, l'Algérie le Nigeria et l'Ethiopie, la majorité des 53 pays en Afrique vivent dans la misère sur le plan économique, surendettés et dirigés par des élites faibles. Dans ces pays, la construction nationale, durant les 50 dernières années, a été déficiente. Selon la FAO, 81 millions d'Africains étaient sous-alimentés en 1975. En 2005, ils étaient 202 millions d'Africains à être dans cette situation…. » Ceci étant vrai mais l'Algérie qui a payé un prix énorme sous la colonisation française et riche de sa grande révolution se serait porté beaucoup mieux et aurait réussi son décollage économique et émerger à l'instar d'autres pays du tiers-monde si « des intérêts personnels ne s'étaient pas substitués aux plus vitales urgences d'une société déchirée » Considérant que depuis toujours la pauvreté des pays du Sud fait la richesse des pays du Nord et qu'ils subissaient et continuent à subir la violence et l'exploitation de leurs ressources naturelles, l'Algérie si elle n'était pas victime des prédateurs intérieurs aurait RESISTE beaucoup mieux à la violence des pays du Nord et à la mondialisation néolibérale. La mauvaise gestion de l'islamisme contrairement à nos voisins marocains et tunisiens a été désastreuse. La troisième guerre d'Algérie (1991-2000) n'avait été utile qu'à une minorité de milliardaires et les destructions, les pertes humaines auraient pu être évitées (200 000 morts et la destruction du secteur public). L'infantilisme et l'assistanat sous le socialisme spécifique de BOUMEDIENNE et « Sous la présidence du président Chadli, le ralentissement puis l'arrêt des investissements publics productifs, les relèvements successifs du plafond des capitalisations privées, l'ouverture ( souvent contre des commissions mafieuses) au capital international, la reconnaissance du trafic de devises, les « restructurations » des entreprises publiques visant à leur rentabilisation souvent aux dépens de la production, comme des unités de la révolution agraire n'ont qu'aggravé la dépendance à l'égard du capitalisme algérien naissant, lui-même lié à son homologue étranger. » Et Aujourd'hui l'économie de bazar et toujours la dépendance du prix de baril de pétrole ont fini par rendre sceptiques les algériens qui assistent à l'enrichissement éhonté d'une caste insatiable alors que le chômage de larges pans de la société persiste. De l'avis de tous l'Algérie ne voit pas le bout du tunnel. JEAN ZIEGLER Invité par l'Algérie a ses raisons de se satisfaire ; nous le remercions de redonner l'espoir. Quoi qu'il en soit les ALGERIENS croiront vraiment lorsque l'amorce réelle du processus de démocratisation verra le jour