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Résidents de la République en quête de dignité
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 06 - 05 - 2011


Ecrit par Ghania Mouffok Jeudi, 05 Mai 2011 18:42
Algérie – Résidents de la République en quête de dignité (Reportage)
Ils sont arrivés vers midi trente, parfaitement organisés, pour interpeller le président, lassés du silence de leur ministre de tutelle, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbes. A l'adresse du premier, ils scandent : « Ouvre la porte, le ministre te ment »( ya raïs hal el beb/ el wazir kedab). Au second, sans appel : « El ‘ar, el ‘ar/ wazir bila karar », « Honte sur toi/ ministre sans pouvoir » ». Aussi en conséquence ils l'invitent à s'envoler : » tir, tir/ abbas ya wazir », (casses-toi, casses-toi/ Abbes, le ministre. ) Et aux passants qui les regardent, ils se présentent eux-mêmes : « Qu'est-ce qu'on veut ? », commence un premier groupe et le second de répondre : « Dignité ». « Pour qui ? » ajoutent les premiers et les autres de crier : « Résidents ».
C'était mercredi sur l'avenue Pékin qui monte vers la présidence, des milliers de résidents sont revenus continuer leur combat entamé depuis six semaines au moins, une avenue qui est en train de se transformer en rue publique comme une demande de république, en dépit du déploiement des forces de sécurité, toujours aussi spectaculaire. A ces dernières ils disent : « Pas besoin de policiers/ résidents civilisés » ou encore : « Ma ranach khayfine » (Vous ne nous faites pas peur).
Non seulement ils n'ont pas peur, mais par leur civilité revendiquée, leur mobilisation, leur détermination, ils imposent le respect y compris aux « casques bleus » qui ont pour consigne de les empêcher de bloquer la circulation mais qui tolère cependant leur rassemblement sur les trottoirs. Craignant sans doute les réactions imprévisibles de la population et de la communauté internationale, Ils ne font d'ailleurs usage de la force que lorsque cette consigne est menacée par les tentatives des manifestants de casser l'étau qui les enserre, telle une camisole humaine et mobile, le long des trottoirs. Mais là encore, il suffit que l'un des manifestants, provocateur ou inconscient s'accroche avec ce qu'ils appellent « des casques bleus » pour que les leaders de cette contestation, tels des globules blancs encerclant l'intrus, le neutralisent et ramènent le calme dans ce corps formé de milliers d'individus qui a appris non seulement à se défendre mais aussi à imposer son éthique . Leur consigne : pas de violence.
Une belle mixité
A la fois joyeux et inquiets, ils agissent dans une belle mixité, plus tard, un délégué m'apprendra : «nous avons exigé la présence de jeunes femmes comme déléguées parce que nous ne sommes pas des machos et l'une de nos porte-parole en direction de la presse arabophone est une femme qui maîtrise parfaitement l'arabe » Garçons et filles dans l'égalité, ces dernières n'étant pas en reste pour huer les dizaines de voitures de police qui traversent l'avenue de Pékin en procession, en route pour d'autres missions de contrôle de la population. Ils sont joyeux dans leur demande de « dignité », mais inquiets. « Si nous n'avons pas de réponse, nous risquons l'année blanche. Mais nous ne céderons pas et s'il le faut, nous poserons notre démission collective, et ils se débrouilleront alors pour faire fonctionner leurs hôpitaux ». Tendu, attentif aux moindres mouvements, notre interlocuteur est l'un des organisateurs de ce mouvement des résidents algériens. On en compte pour tout le pays environ 8000. 31 ans, il est résident en psychiatrie. Quand je lui demande, impressionnée par leur organisation, comment ils se sont organisés… il pleure. Oui, il pleure, là sous le soleil qui nous écrase, au souvenir de cette nuit de garde dans un hôpital d'Algérie qu'il ne peut raconter. Je lui demande : « Vous aimez votre métier, n'est-ce pas ? ». Son métier est de soigner et non pas de voir mourir des patients parce que l'hôpital dans lequel il travaille est géré dans l'incurie. Ces jeunes gens risquent aujourd'hui en toute conscience leur avenir pour défendre leur profession, leur statut et par là même, l'avenir du service public dont ils sont la cheville ouvrière. Ils prennent le risque pour se faire entendre de balancer par la fenêtre au moins douze années de travail acharné, de nuits blanches, de gardes sous payées. « 620 dinars par garde avec même pas un coin pour se reposer, parfois les gardes se terminent en bronchite. » s'indigne une résidente. Alors elle crie, empruntant à la Kabylie son slogan, « Oulach, les gardes/ oulachs » ( Il n'y aura pas de garde ).
« Bac plus douze »
Pour devenir résidents, il faut être dans l'excellence, il faut avoir obtenu au moins 14 de moyenne au bac, puis il faut faire six ans d'étude de médecine et enfin il faut passer un concours et sur 400 postulants, seulement 200 sont retenus et enfin, il faut encore étudier plus de …année. A chaque fois que les flics tentent d'user de violence contre eux, ils font bloc et rappellent : « Bac plus douze », agitant un carton rouge, « pour exclure Ould Abbes » qui fait le sourd comme l'ensemble du gouvernement. Leurs revendications sont pourtant simples et raisonnables : révision de leurs statuts, redéfinition du service civil et des moyens à la hauteur de la dignité des patients et de la leur.
Des patients auprès desquels ils prennent la peine de s'excuser, bien qu'ils assurent le service minimum, à l'aide de pancartes et de leurs voix unies : « N'aatadir ya marid/ El wazir houa yourid » ( Patient excuse nous/ C'est le ministre qui le veut » Par ce remarquable singulier, ya marid, adressé aux citoyens, ils disent que pour eux chaque patient est un individu singulier et non pas une masse méprisable au prétexte que la médecine publique est quasiment gratuite actuellement en Algérie, mais financée par les cotisations des travailleurs. En grève illimitée depuis le 28 mars, ces médecins résidents sont actuellement payés 32 000 dinars par mois avec un statut hybride, « on est considérés ni comme des étudiants en post-graduation, ni comme des fonctionnaires. ».
« Salaire minable/service civil ».
La redéfinition du service civil est également l'une de leurs revendications : « Nous ne sommes pas contre le service civil, mais nous sommes contre la manière dont il est organisé. On nous envoie à l'intérieur du pays, et pas seulement dans le sud, c'est la même chose dans tout le pays, dans des structures qui n'ont aucun matériel pour des spécialistes ». Une résidente explicite : « Je suis résidente en chirurgie, orthopédie, si on m'envoie dans une région sans plateau de chirurgie, sans moyens, je vais me retrouver à faire des plâtres alors qu'un médecin généraliste peut le faire. De toute façon, le malade sera envoyé à Alger, ou dans un hôpital doté de moyen d'intervention si son cas nécessite des soins plus spécialisés et ma présence n'y changera rien. Pour moi, c'est de la perte de temps et pour la collectivité, c'est du gaspillage. » D'autant plus que rien n'encourage ces résidents, une fois leur formation terminée, à se rendre dans des régions qui se trouvent en dehors de leur lieux de résidence, ni logement de fonction, ni salaire conséquent qui permettrait de se louer un logement décent au prix prohibitif qui se pratique aujourd'hui en Algérie, ni billets d'avion gratuits. Alors, disent-ils : « Nous ne sommes pas des esclaves ». Conscient de leur valeur, se considérant comme « la crème du pays », ils appartiennent aux nouvelles générations en lutte, faisant bouger les frontières entre le combat politique et le combat syndical, ils inventent de nouvelles formes de lutte pour la citoyenneté, la leur et la nôtre. Feignant d'être apolitiques, ils ont parfaitement pris la mesure du moment historique dans lequel ils prennent la parole et en public faisant sortir de l'hôpital, le malaise de la santé algérienne, ils interpellent leurs aînés en médecine, les autorités et la population. Ils sont l'avenir des services de santé de qualité en Algérie, là où leurs aînés se sont installés dans l'arrangement avec les tutelles, partageant leurs temps de travail entre l'hôpital public et les hôpitaux privés, leurs combats pour de meilleurs salaires et de nouvelles conditions de travail sont une véritable défense des hôpitaux publics quand tout autour, la médecine libérale est présentée comme la seule alternative.
Un mouvement né d'une indignation
On aurait tort de réduire ce mouvement, comme du reste l'ensemble des mouvements qui sont issus des services publics, comme ceux de l'éducation nationale, à un mouvement corporatiste. Quand ils posent la question de leur avenir, tout en acceptant de le mettre en jeu, ils posent la question de l'avenir de la santé en Algérie. Quand ils demandent de meilleures conditions de travail, ils demandent aux autorités de définir des priorités, de mettre des gestionnaires compétents à la tête des hôpitaux et des autres structures de santé. Des gestionnaires, disent-ils, qui passent leurs temps à refaire le carrelage, là où un bon coup de peinture ferait l'affaire et qui ne se sentent pas concernés par l'achat de stérilisateurs qui eux, sont vitaux. Faut-il croire que le carrelage est une meilleure manière d'arrondir ses fins de mois ? Quand ils s'indignent de la manière dont on accueille des femmes dans les services de maternité, « elles sont par terre sur des cartons », ils remettent en cause la manière dont on traite l'accouchement dans ce pays, pendant que le taux de mortalité maternelle demeure scandaleusement élevé, un problème de santé publique. Ce mouvement est né d'une indignation, m'expliquera plus tard mon médecin résident en psychiatrie, délégué de son hôpital, face à la mort d'un patient. « Ce mouvement a commencé par le courage de quatre médecins résidents qui ont eu une étincelle dans leurs cœurs en voyant les malades dépérir sous leurs yeux et sans pouvoir faire quoi que ce soit, faute de moyens. » C'est depuis cette émotion, ajoute-t-il : « que nous avons décidé en premier lieu de régler un problème interne à notre corporation et voyant que cela avait réussi, nous avons décidé d'aller plus loin, d'autant que nous avons compris que c'était le moment ou jamais avec la conjoncture géopolitique qui prévalait de par le monde arabe et vu la façon dont le gouvernement avait réagi aux émeutes de la faim du début de l'année ».
Naissance du Camra
On s'en souvient, en janvier dernier le gouvernement algérien était revenu, sans doute par peur de voir les algériens se soulever après les tunisiens, sur toutes les décisions impopulaires qu'il avait prises, sous la pression des manifestations violentes dans les quartiers de Bab El Oued et de Belcourt. Et c'est avec la même désinvolture, le même mépris que ce même gouvernement annoncera de nouvelles mesures en direction de la santé, un plan de 2011 à 2030, et cela : « sans tenir compte de l'avis des concernés, professeurs, maitres-assistants, paramédicaux….. C'est à partir de là que nous avons décidé de créer un groupe de personnes réfléchies, déterminées et intègres afin de nous organiser de façon efficace et rapide, un genre d'organisation paramilitaire avec un rôle pour chacun ». Paramilitaire, peut-être, mais démocratique. Dans chaque service hospitalier, ce petit groupe fera circuler un formulaire « afin que ce soit les résidents eux-mêmes qui choisissent leurs délégués par service, car connaissant mieux ceux qui étaient à même de porter leurs voix. Ensuite ces délégués de service ont choisi l'un d'entre eux pour représenter leur hôpital. C'est ainsi qu'ont été choisis nos représentants les plus efficaces, car nous nous connaissons très bien entre nous, c'est l'avantage de longues études ensemble. ». Lancée d'abord dans la wilaya d'Alger qui compte l'écrasante majorité des médecins résidents, soit 5000 sur les 8500 que compte le pays, cette organisation s'est ensuite étendue aux autres wilayas du pays. Et c'est ainsi qu'est né le CAMRA, collectif autonome des médecins résidents algériens. Cette autonomie ils y tiennent, se déclarant « apolitiques » avec pour seul objectif : « faire aboutir une plate – forme de revendications votée point par point, mot à mot, par l'ensemble des résidents, grâce à des formulaires, une méthode que nous utilisons régulièrement afin que les résidents aient confiance en leurs délégués. Toutes les décisions prises sont votées et vont dans le sens de la majorité, chacun acceptant de défendre, ensuite, le choix majoritaire, afin de démontrer notre solidarité sans faille, et notre détermination à la tutelle. » Et ça marche, même s'ils sont les premiers étonnés de leur réussite : « Je suis fier de dire qu'il nous a fallu un mois pour y arriver, du jamais vu dans un corps médical qui a longtemps souffert du laxisme de chacun ».
» Hôpitaux algériens : bienvenue en enfer »
Comme il se doit pour cette génération, très vite l'idée de construire le site officiel du CAMRA a vu le jour sur Facebook, « cela nous a permis de gagner du temps pour diffuser l'information et de démontrer notre totale transparence, en plus cela a été très apprécié, c'est ce qui permet une totale cohésion entre les différentes wilayas du pays.» Cohésion, détermination et imagination : « Devant le mutisme et le manque de considération du ministère de la Santé, nous avons décidé de montrer au peuple algérien le vrai visage des hôpitaux et les raisons pour lesquelles nous voulons une amélioration des conditions de travail et cela avant tout pour le bien être des malades. Il est inconcevable de laisser une femme enceinte dormir à même le sol faute de place et de clairvoyance de l'Etat. Alors qu'il y a de l'argent, mais on ne construit pas d'hôpitaux ; pire encore, une structure flambante neuve spécialisée pour les urgences au niveau de l'hôpital Mustapha a été finalisée mais elle n'est pas encore ouverte au public car elle attend le bon vouloir d'un responsable pour être inaugurée ». Et ce « vrai visage de la santé », on peut le consulter sur le site : » hôpitaux algériens : bienvenue en enfer ». Plein d'humour, il donne cependant froid dans le dos. Créé par un résident, il est aujourd'hui relayé par le CAMRA, chacun ramenant son image dans ce défilé des horreurs.
« La première image à avoir été diffusée est celle d'un bébé qui souffrait de brûlures sur tout le corps et sans le génie d'un résident qui a découpé la partie supérieure d'une bouteille d'eau en plastique d'1 litre et demi, et troué le bouchon pour y faire passer une petite sonde d'oxygène, afin d'employer ce dispositif comme masque à oxygène, le bébé serait mort actuellement. Eh oui, on manque même parfois d'un simple masque à oxygène dans une structure hospitalière à 35 km d'Alger, alors imaginez ce qui se passe à 100 km, 200 et 1000 km ? Voilà pourquoi nous avons pris la décision de faire bouger les choses car la santé est primordiale dans un état qui se respecte. Combien de hauts responsables vont se soigner à l'étranger pour un simple rhume en laissant l'algérien se morfondre dans les méandres des structures de santé infectes ? Le pire, c'est que ce même Etat paye des médecins étrangers chinois et cubains 10 fois plus qu'un médecin algérien. Nous n'avons rien contre eux, mais pourquoi ne traite-t-on pas de la même façon les médecins algériens pour les encourager à se rendre dans les zones enclavées. ? Nous on nous oblige à le faire, de façon esclavagiste, alors qu'il suffirait d'enlever le service civil obligatoire et de le remplacer par l'ouverture de postes budgétaires avec logement de fonction, et prime de zone avec 2 billets gratuits par an comme cela se fait pour les ingénieurs et les procureurs qui touchent au minimum 15 millions de centimes par mois. Nous, bac plus douze, nous sommes a à peine 60 000 da. ».
Un pouvoir solitaire traversant le présent en gyrophare
Alors que nous discutons ainsi sur ce bout de trottoir assigné d'autorité, une voiture noire passe avec à son bord, le ministre de la Santé Ould Abbes. S'il pensait passer inaperçu, ce fut raté. A peine entraperçu, le voilà hué copieusement, réduit à se tasser comme un enfant pris en faute au fond de sa voiture blindée. Quelques instants plus tard, ce sera au tour du ministre Nouredine Zerhouni de passer par là, pâle et fatigué. Hasard de l'histoire ou nécessité ? Dans tous les cas, comment ne pas comparer la vitalité de ces jeunes gens citoyens solidaires qui possèdent l'avenir et la pesanteur de ce pouvoir solitaire qui traîne son passé et traverse le présent en gyrophare. Un pouvoir qui n'interdit pas les marches en Algérie mais l'avenir, oubliant que l'avenir ne leur appartient déjà plus.
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