Dimanche 12 juin 2011 Eutelsat a coupé la liaison satellitaire de la chaine de télévision de l'opposition algérienne « AL ASR », qui devait diffuser notamment Rachad TV et Kalima TV, ce samedi 11 juin 2011 au moment ou celle ci allait entamer sa première retransmission. En Mars 2010, Eutelsat avait déjà opéré de la même manière en coupant la liaison satellitaire de Radio kalima. En réponse à un courrier de Jean-François Julliard, secrétaire général de l'ONG Reporters Sans Frontières « RSF » qui lui demandait des explications, le Directeur Général d'Eutelsat, avait reconnu l'intervention directe des autorités algériennes. Eutelsat récidiviste En récidivant dans ses actes de censure, Eutelsat ne se contente plus d'apporter des solutions techniques à ses clients, mais se met ouvertement du coté du régime algérien et participe à la marginalisation de l'opposition et au muselage des médias indépendants. Cette attitude d'Eutelsat à l'encontre de l'Algérie ne serait pas possible sans le consentement du pouvoir français. Comment Eutelsat, entreprise européenne mais dirigée par les français peut-elle bloquer la liaison satellitaire d'une chaîne de télévision d'opposant algériens trois jours avant le voyage du ministre français des affaires étrangères à Alger, ( Alain juppé est attendu à Alger mercredi 15 juin) sans avoir au préalable, au minimum pris l'avis du quai d'Orsay à Paris. Il est, en effet, inimaginable qu'Eutelsat prenne le risque de « pourrir » le déplacement d'un ministre. Il est dès lors plus que probable que cette grave atteinte à la liberté d'expression en violation de l'article III de la Convention Internationale établissant l'Organisation Européenne des télécommunications « Eutelsat » s'est faite avec la bénédiction du pays « des droits de l'homme ». La France muselle t-elle l'opposition algérienne ? Les récentes signatures, dans l'opacité absolue, d'accords commerciaux et financiers en faveur de Paris par les autorités algériennes prennent alors toute leur signification. Que le gouvernement français ferme les yeux sur le comportement quasi mafieux du régime algérien n'a rien de surprenant, il l'a toujours fait et continue à la faire dans tous les pays de la région, mais qu'il se rende directement complice, en contre partie de contrats commerciaux, du muselage de l'opposition et des médias indépendants qui militent pour un changement démocratique en Algérie, constitue un glissement très dangereux. La diplomatie française est directement interpellée et doit clarifier sa position dans les plus brefs délais, si elle veut garder encore un quelconque crédit à ses positions par rapport aux changements démocratiques en cours au sud de la méditerranée. Yahia Bounouar Lectures: 17