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La harga reprend de plus belle
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 14 - 11 - 2011

Les candidats à l'émigration clandestine toujours aussi nombreux
La harga reprend de plus belle
Par : Badis B., Liberté, 13 novembre 2011
Dépassées par l'ampleur du phénomène que rien n'arrive à juguler, pas même les peines d'emprisonnement de 2 à 6 mois pour tout algérien qui quitte le territoire national d'une façon illicite, les autorités locales affichent profil bas.
Au lendemain de l'arrestation des 86 émigrants clandestins appréhendés en trois jours, un nouveau groupe de 13 harragas, dont un mineur de 15 ans, a été intercepté au large d'Annaba, dans la nuit de vendredi à samedi. Âgés de 15 à 24 ans, ces harragas, principalement originaires d'Annaba, ont été arrêtés alors qu'ils naviguaient à 10 miles au nord du cap de garde de Ras El-Hamra. Ils ont été rapatriés tôt dans la matinée d'hier au siège du Groupement territorial des gardes-côtes d'Annaba où ils ont eu droit à des visites médicales.
Les harragas devaient être présentés en fin de journée devant le parquet d'Annaba. Ce sont ainsi 99 harragas arrêtés ces dernières 72 heures.
En effet, la tentative d'émigration clandestine par 59 jeunes issus des quartiers défavorisés d'Annaba, vendredi matin, qui fait suite à une autre faite par 27 candidats à la harga deux jours auparavant, faisait hier l'essentiel des discussions des populations locales. Le nombre, pas trop important, de personnes qui ont décidé d'affronter la mer en cette période de l'année, et ce, malgré le fait qu'il est de notoriété publique dans cette ville que les gardes-côtes sont mobilisés H24 pour faire avorter toute velléité de sortie illicite des eaux territoriales, en a laissé plus d'un perplexe. L'étonnement des habitants de la ville côtière est d'autant plus grand que des femmes avec leurs enfants sont maintenant du voyage vers l'aventure, si ce n'est vers la mort par noyade.
Dépassées par l'ampleur du phénomène que rien n'arrive à juguler, pas même les peines d'emprisonnement de 2 à 6 mois pour tout algérien qui quitte le territoire national d'une façon illicite, les autorités locales affichent profil bas. La grande majorité des responsables avouent, en effet, ne rien comprendre aux raisons véritables qui poussent les jeunes, dont certains issus de familles aisées et d'autres occupant des fonctions ou exerçant des métiers, qui les mettent à l'abri du besoin, à tenter l'exil par voie maritime et au prix coûtant. “Le taux de refus des consulats français, principal pays de destination, est en partie la raison de cet acharnement à vouloir coûte que coûte voir, par soi-même, comment vivent les gens outremer”, tente d'expliquer un professeur en sociologie de l'université Badji-Mokhtar.
Les membres de l'association des parents de harragas disparus, qui a été créée en 2009 à Annaba et qui est très active sur le terrain, sont convaincus, pour leur part, que la motivation des jeunes réside dans leur désespoir d'une vie décente dans leur propre pays. Car, pour eux, il ne s'agit plus d'une envie frénétique de fouler le sol italien ou français puisque ce sont les destinations qu'ils convoitent le plus, mais bel et bien une forme de “suicide collectif”, qu'ils commettent par dépit. “Les chiffres des arrestations des harragas, constamment rapportés par la presse, demeurent relativement faibles par rapport à la réalité et ceux des décès en mer inconnus à Annaba autant que dans les autres wilayas de l'extrême Est”, relève ce père de famille, qui n'a pu trouver trace de son enfant parti un jour de l'année 2009 et dont il n'a plus eu de nouvelles malgré les recherches incessantes qu'il a faites, depuis. Aux yeux des gardes-côtes, il fallait s'attendre à des tentatives de ce genre. Selon eux, chaque fois que les conditions de navigation sont favorables, le phénomène de l'émigration clandestine par voie maritime s'accentue. La présence depuis un certain temps, au niveau des côtes de la ville, des éléments des grandes unités navales de la façade maritime de l'est du pays pour soutenir les moyens existants de lutte contre ce phénomène, témoigne de la gravité de la situation.
Il est maintenant connu que 90% des harragas arrêtés avaient largué les amarres à partir des plages d'échouage et des régions littorales désertes d'Annaba. Cela prouve que les réseaux spécialisés, à la fois dans la fabrication des embarcations et la programmation des “traversées” d'émigrants clandestins vers la mort, sont installés bel et bien dans les localités voisines de cette ville. Ces barques “spéciales” pour harragas, à fond plat et généralement d'une longueur de 7 mètres environ, sont réalisées à la base d'un matériau qui s'avère lui aussi d'origine douteuse et issu de trafic.
Le bois avec lequel sont fabriquées ces embarcations est récupéré des chantiers de travaux publics, à savoir les madriers et autres planches d'étayage.
Ainsi, le matériau utilisé est tout aussi clandestin et impropre à son exploitation comme matière première, d'autant plus pour la fabrication de ces esquifs de la mort, appelés à affronter souvent une mer remontée.
L'avènement de l'émigration clandestine à partir du littoral annabi a fait, aussi, le bonheur de beaucoup de marins pêcheurs locaux, qui se sont spécialisés carrément dans ce domaine, en devenant des “passeurs”. Le profit d'un voyage, dont la durée aller-retour se situe entre 15 et 18 heures, compte tenu de la proximité des côtes sardes est beaucoup plus intéressant sur le plan financier pour ces gens de la mer. Il représente l'équivalent de plus d'un mois de bonnes prises de poissons.
Le prix du “ticket” que doit verser chaque migrant clandestin, qui varie fréquemment selon la demande, dépasse généralement les 15 millions de centimes, surtout lorsqu'on sait qu'aujourd'hui les nouvelles routes de la harga, à savoir Annaba-île de la Sardaigne, attirent de nombreux jeunes lésés des autres régions du pays et même d'Alger.


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