publié le mardi 22 novembre 2011 La délégation du comité juif américain venue en éclaireur en Tunisie, le 14 novembre, afin de sonder les réelles intentions de la nouvelle équipe dirigeante sur la rupture des relations diplomatiques avec Israël, susceptible d'être incluse dans la future Constitution tunisienne, a eu droit à deux comités d'accueil, à l'attitude diamétralement opposée. Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda et, depuis peu, chargé de la direction du gouvernement temporaire, a ouvert sa porte au groupe emmené par Jason F. Isaacson, directeur du gouvernement et des Affaires internationales, tandis que celle de Moncef Marzouki, le président du CPR et récemment nommé président de la République, est restée hermétiquement close, en signe de fidélité aux principes qui l'honorent. Après la chute vertigineuse de l'autocrate Ben Ali, allié indéfectible de l'entité sioniste, le lobby pro-israélien américain, habitué à faire la pluie et le beau temps en terre tunisienne conquise – servant à la fois d'arrière-garde pour la base américaine Africom et autorisant les flottes US à voguer dans ses eaux territoriales – s'aventure aujourd'hui en terrain inconnu et plutôt miné, si l'on en juge par les premières déclarations sans ambages d'Ennahda, hostiles au maintien de toutes relations diplomatiques avec Israël. Une limpidité dans le discours officiel qui n'a pas été traduite par l'accueil en demi-teinte d'Hamid Jebali, alors que le veto de Moncef Marzouki l'a pleinement reflétée.