L'agression subie par Souad Abderrahim, membre de l'Assemblée nationale constituante, avant le démarrage de la séance inaugurale, mardi matin, au Palais du Bardo, a choqué beaucoup de Tunisiens. Devant l'entrée du palais du Bardo, Mme Abderrahim a été agressée verbalement et physiquement. A son arrivée, plusieurs femmes, qualifiant d'obscurantistes ses dernières déclarations à propos du statut des mères célibataires, se sont déchaînées contre elle, la bombardant d'un chapelet de gros mots et l'ont frappée avec leurs pancartes. Et ce n'est pas tout ! Un homme –plus moderniste, progressiste et démocrate que lui tu meurs !–, l'a rattrapée et lui a tiré les cheveux. Cette pharmacienne, candidate indépendante élue sur une liste du parti islamiste Ennahdha, a déclaré après sa douloureuse mésaventure : «L'agression physique que j'ai subie n'a rien à voir avec l'exercice de la liberté d'expression». Et d'ajouter qu'elle reste partisane de la liberté d'expression et d'opinion et du droit à la différence, dénonçant le recours à la violence et à l'agression dans les débats d'idées. Selon l'agence Tap, Souad Abderrahim va œuvrer dès aujourd'hui avec les membres de la Constituante pour défendre la dignité du citoyen tunisien et la souveraineté du peuple, jugeant inacceptable de porter atteinte à l'intégrité physique et morale des représentants du peuple. «Ceux qui m'ont agressée sont les ennemis de la démocratie, en ce sens que leurs slogans étaient hostiles à l'idée de la Constituante», a t-elle souligné. Z. A. (avec Tap). Lectures: