* 26 novembre 2011 18 h 10 min Le procès de deux présumés terroristes qui activaient sous les ordres d'Amari Saifi, alias « El Para », accusés d'avoir pris part en 2003 à l'enlèvement de quinze touristes étrangers, dont dix Allemands, près des frontières avec le Mali a été reporté une nouvelle fois au 16 janvier 2012 par le tribunal criminel d'Alger. Le président du tribunal criminel, Brahim Kharabi a décidé de ce renvoi suite à une demande de l'avocat de la défense, Maître Amine Sidhoum, de faire comparaître El Para pour être entendu en tant que témoin. Lorsque le juge lui a répondu qu' « El Para » n'était pas entre les mains de la « justice » et qu'il ne savait pas où il se trouvait, l'avocat a alors affirmé devant le tribunal avoir « rencontré El Para en prison à Alger » en brandissant un permis de communiquer « où était mentionné le nom d'Amari Saifi » pour étayer son affirmation. Déstabilisé, le juge n'a eut d'autre recours que le report, probablement pour demander les instructions. Selon des informations, « El para » est gardé à l'isolement, dans une cellule, au sous sol de la prison de Serkadji. Toujours selon ces sources, son avocat qui lui avait rendu visite, à plusieurs reprises, ne peut plus le rencontrer depuis trois mois environ, sans qu'on lui communique aucune raison. Lors des procès précédents, quatre de ses anciens compagnons, accusés dans l'affaire du kidnapping des touristes allemands, avaient réclamé, à chaque fois, la présence de Amari Saïfi dont le nom figurait sur la liste des accusés. Le parquet général avait renoncé à sa présence pour des raisons, selon eux, « indépendantes de leur volonté ». Pourtant, le 12 juillet dernier, le procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zeghmati, avait affirmé, en marge de l'installation officielle du nouveau président de la cour d'Alger, que Abderezak El Para, se trouvait à Serkadji. « (El-Para), se trouve à la maison d'arrêt de Serkadji», avait-t-il affirmé. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, avait également indiqué le même jour, que l'émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, été placé dans un lieu sûr, alors que Abderezak El Para, également du GSPC, été lui sous mandat de dépôt, conformément aux dispositions de l'ordonnance présidentielle portant levée de l'état d'urgence. «Nous avons commencé à appliquer les ordonnances présidentielles, avait-il dit à l'époque. Hassan Hattab a été placé dans un lieu sûr, alors que Abderezzak El Para a été placé sous mandat de dépôt» après avoir été écouté par le juge d'instruction, avait déclaré en substance, M. Belaïz. Depuis, aucune nouvelle judiciaire. Comment se fait il que la justice soit encore incapable d'entendre un accusé qu'elle détient dans ses geôles ? Pauvre justice algérienne, si prompte à condamner lourdement les militants et les « gens du peuple » et qui ne voit jamais les « grands corrompus » ni même désormais ceux qu'elle garde dans ses prisons. El Para est accusé notamment d'avoir conduit, le 4 janvier 2003, une attaque contre un convoi militaire qui s'est soldée par la mort de quarante-trois soldats, ainsi que le kidnapping de trente-trois touristes étrangers dans le Sud algérien, en 2003. Le 16 mars 2004, il a été capturé avec certains de ses hommes par le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT), un groupe d'opposition tchadien. Ils ont été extradés en octobre 2004 par les autorités libyennes et remis à la Police judiciaire algérienne. Il a été jugé successivement en 2005, ensuite en 2007 et en 2008 par le tribunal criminel d'Alger, qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité pour «création d'un groupe terroriste armé», mais par contumace, car El Para était considéré par la justice algérienne comme étant toujours «en fuite». KalimaDZ