Le Soir d'Algérie, 21 décembre 2011 Les syndicalistes venus protester hier au 44, rue Mohamed-Belouizdad, devant le siège du ministère du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à Alger, ont eu plutôt droit à une bastonnade. En l'occurrence les membres fondateurs de trois syndicats non agréés : le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (Snccopen) et le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (Sntfp). Les protestataires, qui devaient observer un sit-in, ne s'attendaient pas, selon leurs termes, à être brutalisés mais à ce que leurs représentants soient reçus au niveau du ministère auprès duquel ils sont venus demander pourquoi l'octroi d'un agrément de leurs organisations traîne. Or, le dispositif policier mis en place a empêché tout rassemblement. «Nous n'étions pas nombreux, c'était uniquement les membres fondateurs. Nous sommes venus demander où sont nos dossiers et pourquoi on agrée des syndicats et on refuse d'autres», s'est indignée une syndicaliste du CLA qui a pris attache avec notre rédaction hier en début d'après-midi. Les adhérents à l'organisation du défunt Redouane Osman, hébergée provisoirement dans les locaux de la Ligue algérienne des droits de l'homme aile Hocine Zehouane, se demandent, ajoutet- elle, pour quelle raison on leur refuse l'agrément. «Aucun motif valable n'est avancé par le ministère. On nous a demandé de changer le sigle, prétextant que CLA renvoie aux lycées d'Alger. Mais c'est invraisemblable. Notre appellation dès le début était Conseil des lycées d'Algérie et pas d'Alger. Et les en-têtes de toutes les correspondances que nous leur avons adressées le prouvent, le cachet de l'organisation aussi», souligne-t-on. Les représentants des deux autres syndicats, fondés en 2002- 2003 et qui se sont également présentés à notre rédaction, ne savent pas, eux aussi, pourquoi l'administration refuse de les agréer. «On ne nous a même pas donné un récépissé lors du dépôt du dossier», nous dira l'un d'eux.