Décidément, la France de M. Sarkozy le président très sioniste – comme on disait avant, le Roi très Chrétien – n'aura épargné aucune humiliation à la République française ; celle dont – semble-t-il – la politique ne se décidait pas à la Corbeille. Et encore moins dans un dîner du Crif ou au cours d'un déjeuner de « réconciliation pré-électorale » à l'Elysée, avec les Devedjian et autres figures du lobby arménien…. Heureusement que le président turc M. Erdogan, est venu rappeler opportunément – et d'une manière cinglante – à M. Sarkozy qu'on ne mélange pas les affaires du monde et les marchandages pré-électoraux sulfureux autour des votes dans les Hauts-de-Seine ou autres Levallois…. En appuyant là où çà fait mal, c'est-à-dire en rappelant au petit Nicolas, les crimes coloniaux de la France en Algérie. Décrochant par la même occasion, une gifle magistrale à un pouvoir algérien déliquescent, prêt à tous les reniements, à tous les abandons, voire à toutes les trahisons. Pourvu qu'on l'aide à rester en place, au-dessus de « son » matelas de pétrodollars appartenant au peuple algérien, mais dont le peuple algérien est depuis longtemps spolié. Car, si l'Algérie n'était pas dirigée en sous-main depuis 20 ans jour pour jour, c'est-à-dire depuis le putsch de Janvier 1992, par une poignée criminelle et mafieuse de soudards corrompus, transfuges de l'ex armée coloniale française en Algérie et devenus semble-t-il des « généraux », la France aurait été contrainte depuis longtemps à reconnaître les crimes de guerre et les crimes de génocide – crimes imprescriptibles – qu'elle a perpétrés tout au long de 132 années d'occupation, dont plus de 7 années de Guerre de Libération. Le problème, comme chacun sait, c'est que le putsch de Janvier 1992 a brutalement annulé les élections générales – Décembre 91 / Janvier 92 – remportées haut la main par le Front Islamique du Salut, inaugurant ainsi, plus de 10 années d'une guerre civile meurtrière et barbare, caractérisée en particulier par des déportations de milliers d'islamistes dans le Sud et des massacres collectifs faussement attribués aux islamistes. Une guerre civile qui s'est soldée par plus de 200.000 morts, 20.000 disparitions forcées, des dizaines de milliers de blessés et des centaines de milliers de populations déplacées et déracinées. Sans parler des destructions matérielles de villages entiers bombardés au napalm, au prétexte que leurs habitants avaient voté pour les islamistes, ni des forêts incendiées sur d'immenses superficies pour mettre à découvert des maquis réels ou imaginaires… La plupart de ces crimes sont documentés et connus par de nombreuses ONG et même par certains Etats, dont la France en particulier…. Et c'est là où je voudrais en venir. Pour dénoncer une sorte de pacte sulfureux non écrit, passé entre le pouvoir réel en Algérie – exercé par les « généraux » putschistes issus de l'ex armée coloniale française – et les gouvernements français qui se sont succédés depuis Janvier 1992. Les termes de ce pacte non écrit, on l'aura compris, s'énoncent d'une manière on ne peut plus claire : - La France s'engage à protéger les généraux putschistes algériens contre toute poursuite pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, commis, ordonnés ou commandités par ces généraux, durant la guerre civile algérienne (1992 / 1999). - En retour, les généraux putschistes algériens qui exercent le pouvoir réel en Algérie, derrière une façade civile, s'engagent à maintenir sous une chape de plomb les revendications incessantes du peuple algérien, exigeant de la France la reconnaissance de ses crimes coloniaux, de la même façon qu'ont été reconnus les crimes collaborationnistes qui ont frappé les populations juives de France durant la Seconde Guerre mondiale. L'aspect le plus révoltant dans cet accord immoral et criminel, c'est le fait qu'il se soit conclu entre deux bourreaux, sur le dos de leur victime. Quant à son aspect le plus stupide, c'est le fait que la partie française se soit bêtement laissé piéger par de vulgaires soudards qui mourront – peut-être – dans leur lit, sans que cela ne puisse en quoi que ce soit changer la donne en entraînant la prescription des poursuites contre l'Etat français. La France aurait-elle ignoré à ce point que les peuples ne meurent jamais ?