Tu l'avais tué Tu l'avais vu tomber Son âme s'envoler Vers Celui qui l'avait créé Il était ton grand-père Il était ton frère ou il était père Tu l'avais assassiné D'une balle instantanée Tu l'avais égorgé Celui qui t'avait libéré Tu l'avais exécuté Celui qui t'avait rendu ta dignité Tu l'avais achevé Ensuite tu t'es sauvé Tu avais privé Ton peuple de sa bonté Tu avais gâché L'occasion que Dieu nous avait donné De reconstruire cette fraternité Que les gueux nous avaient volé Tu l'avais tué Cette voix qui nous avait réveillé Du sommeil où nous étions plongé Tu avais ôté l'espoir qu'il ne cessait de porter Tu les avais massacré Ces innocents qui voulaient vivre en paix Tu l'avais bien fait Et, tu ne l'avais même pas regretter Tu les avais torturé Tes mains ne cessent d'en témoigner Tu l'avais violé Cette fille qui était l'image de la fierté Cette fierté que tu avais souillé Croyant que cela allait renforcer ta virilité Convaincu d'avoir agit en toute légalité Convaincu qu'un jour tu ne vas le payer Tu avais terrorisé Ceux que tu étais sensé protéger Tu avais oublié que c'est avec leur argent que tu étais rémunéré Tu avais omis que tu étais l'instrument bête de la lâcheté Tu avais préféré Suivre, croire et écouter Ces traitres qui t'utilisaient pour leurs propres intérêts Tu étais déterminé de détruire ceux et celles qui refusaient de se taire et de se plier Tu avais humilié Celle qui aurait pu t'enfanter Tu avais méprisé Cette femme à laquelle tu avais arraché Ce fils qu'elle aimait avant même qu'il soit né Tu avais éliminé Ceux qui travaillaient pour ton indépendance et ta prospérité Ceux qui avaient un savoir nécessaire et indispensable aux enfants de ta patrie délaissée Ceux qui avaient le courage et qui luttaient pour sortir ton pays de la misère et de l'obscurité Tu avais effacé Les valeurs ancestrales que tes aïeux t'avaient légué Tu les avais remplacé par celles des hommes qui vivaient dans le luxe et la sécurité Pendant que tes frères s'entredéchiraient et s'entretuaient sous leurs regards joyeux et comblés Tu savais tout puisque rien ne t'es caché Tu savais qu'ils étaient les agents de ceux qui t'avaient durant plus d'un siècle colonisé Tu savais que c'était eux qui avaient détourné la révolution à laquelle des millions s'étaient sacrifiés Tu savais que leurs objectifs étaient de pilier les richesses d'un peuple qui avait tant supporté la pauvreté Tu nous avais sevré De ces hommes dans la probité ne peut être contestée Boudiaf, khider, Meceli Matoub, Liabes, Boucebsi Krim, Abbane, Hachani Alloula, Djaout, Chabbani La liste n'est pas fermée et ne sera pas fermée Tu le sais si ces voraces qui nous dirigent continuent à vivre dans l'impunité Tu le sais si un sursaut du peuple et de ses hommes et femmes intègres tardent à arriver Tu le sais si nous restons méfiants les uns envers les autres et toujours divisés Tu le sais si la folie de la haine et de la vengeance atteignent en profondeur toutes les couches de la société Ils sont morts, ils sont tous et toutes enterrés Ceux qui ont commandité leurs assassinats sont encore au dessus de nos têtes écrasées Ils sont morts, ils sont tous et toutes dans nos cœurs vivants à jamais Ils sont morts nous le savons, ils savent et tu sais pourquoi ils les ont tué ! Nombre de lectures: 188