* Tweet * * * Tweet * * Créé le 17-01-2013 à 12h36 - Mis à jour le 18-01-2013 à 19h51 Alors que la confusion règne toujours autour du site gazier d'In Amenas, un expert britannique affirme que l'Etat algérien serait complice de l'opération terroriste. Quelques jours après la prise en otages des employés du site gazier d'In Amenas et l'intervention des forces algériennes, les informations précises sur la situation sur place arrivent toujours au compte-gouttes. Seule certitude, le groupe islamiste Aqmiest à l'origine de cette attaque qui s'est déroulée sur le site exploité par l'algérien Sonatrach, le britannique British Petroleum et le norvégien Statoil. On sait aussi que cette attaque est intervenue « en réaction à l'ingérence flagrante de l'Algérie autorisant l'usage de son espace aérien par l'aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali », selon les propos tenus par les propos de Mokhtar Belmoktar l'un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) que citent plusieurs sites algériens. Mais l'agence d'information kabyle « Siwel » apportait mercredi soir un tout autre éclairage sur cette prise d'otage. Elle relaie sur son site les propos tenus par Jeremy Keenan, un spécialiste britannique de la région Sahel, sur la chaîne BBC news : « L'attaque en Algérie ressemble à un ‘inside job' (une opération menée de l'intérieur, ndlr), a-t-il affirmé mercredi 16 janvier à la chaîne britannique. D'après cet anthropologue, c'est le pouvoir algérien qui tirerait les ficelles de cette opération. Au micro de la BBC, l'expert pointe « la complicité du gouvernement (algérien), alors que la sécurité (à In Amenas) rend le site hermétique ». Ce professeur à Université de Londres (School of Oriental and African Studies) soutient cette thèse depuis longtemps. Certains sites français ont d'ailleurs mis en ligne une interview vidéo réalisée à l'été 2012 par Al-Jazeera et dans laquelle il détaillait déjà sa théorie. Un trafic de drogue à 10 milliards Dans cette vidéo, Jeremy Keenan donne sans détour une toute autre vision géopolitique du conflit au Mali et au Sahel : « Les services secrets (algériens et américains) ont un intérêt à maintenir un certain degré d'instabilité pour garder la zone sous le contrôle de l'AFRICOM (The United States Africa Command) », affirme l'expert. Alors que la journaliste dAl Jazeera lui demande d'apporter une preuve que ces groupes terroristes au Mali et au Sahel reçoivent l'appui du gouvernement algérien, Jeremy Keenan répond : « les leaders de ces groupes (dont l'AQMI) ont des liens directs avec les services secrets algériens (...) Ils sont tous impliqués dans l'immense trafic de la drogue qui transite dans la région, c'est l'épicentre du commerce de la cocaïne qui provient d'Amérique du Sud vers l'Europe, estimé à 10 milliards de dollars par an ». Dès cet été, Jeremy Keenan émettait cette mise en garde : « SI la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d'Afrique Occidentale, qui a annoncé ce jeudi l'envoi de 2.000 soldats au Mali ndlr) opte pour une intervention militaire, elle conduirait à un chaos absolu dans la région qui se propagera selon toute probabilité vers le Niger et vers les autres étendues ». Nombre de lectures: 2006 Views