Gorge profonde n'est plus un informateur anonyme, puisque, depuis quelques jours, il est le centre d'attention de presque toute la presse italienne qui fait de sa personne son fond de commerce pour livrer des informations de première importance relatives au scandale qui secoue notre prestigieuse société d'hydrocarbures, la fameuse Sonatrach. Gorge profonde c'est connu. C'est donc Tolio Orisi, l'ex patron de Saipem, filiale de la puissante Eni l'italienne, spécialisée dans le pétrole. Pour rappel, ce dernier italien qui se trouvait en Algérie avait brusquement quitté Alger pour l'Italie, dés les premiers jours de l'éclatement du scandale de Sonatrach pour se soustraire, évidemment, de la justice algérienne. Mais qu'est-ce qui a pris ce dernier à se confier aux juges milanais et balancer tout ce qu'il a dans son cœur? On ne le sait pas. Mais peu importe pour nous, ses intentions. L'essentiel, c'est qu'il nous éclaire et cet ex haut cadre de l'Eni n'y va par quatre chemins pour enfoncer, comme personne ne l'a fait auparavant, notre ex ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil qu'il cite nommément. Il dépose sous la foi du serment et déclare aux juges qui recueillaient son témoignage que Chakib Khelil a participé au moins à 5 rencontres avec les responsables de Saipem, à Paris, rencontres auxquelles, devait participer curieusement aussi ‘l'entremetteur' Farid Bejaoui. Farid Bejaoui est ce torréfacteur de café, devenu par on ne sait quel miracle, homme d'affaires des plus puissants. Il est le neveu de notre ex ministre des affaires étrangères. Imaginez: cinq rencontres et à Paris! On est en droit de se poser la question! Mais qu'est-ce qui a poussé Chakib Khalil à se déplacer cinq fois de suite à Paris pour tenir des rencontres informelles et secrètes avec les responsables de Saipem, alors qu'il pouvait les tenir partout en Algérie? Allez le savoir!