Dans l'après midi du 28 mars 2013, j'ai rendu visite aux détenus arrêtés lors des événements du 26 mars 2013, au niveau de la prison de Ghardaia, poursuivis pour outrage à corps constitué (art.146), atteinte à l'emblème national (art. 160), opposition par des voies de fait (art. 187), destruction et dégradation des biens d'autrui (art. 407 et 396 du code pénal) et infraction relative aux biens (art. 450 du code pénal toujours). Au cours de l'entretien que j'ai eu avec eux, j'ai relevé ce qui suit: D'abord au niveau des services de sécurité: - Certains ont fait l'objet de violences physiques et morales, notamment Soufghalem Kacem. Fekhar Kamel Eddine soupçonne même la police de lui avoir administré des substances qui ont provoqué en lui un effet anesthésiant. - Mauvais traitement, notamment en matière de la prise en charge en alimentation. Au niveau de la prison: Ce qui est surtout à retenir à ce niveau, l'humiliation subit par Fekhar et Soufghalem, qui se sont vus obligés d'enlever leur habit traditionnel de Mozabite (ce n'est pas par les agents de la sécurité, comme cela a été rapporté par El Watan Week-end du 29/03/2013), sans aucune justification. Pour protester contre ce comportement et autres, les détenus ont décidé d'entamer une grève de la faim à partir de la date de cette visite. A signaler aussi le traitement inhumain réservé à ces deux détenus, qui se caractérise par un isolement individuel dépourvu de tout.