La rentrée sociale risque d'être mouvementée Plusieurs syndicats autonomes de la Fonction publique revendiquent au gouvernement d'honorer ses engagements. Les syndicalistes autonomes de la Fonction publique, notamment ceux de l'éducation nationale, pronostiquent une rentrée sociale plutôt mouvementée. 2008/2009 ne déroge pas à la règle et cela pour plusieurs raisons : hausse des prix, salaires qui stagnent, pouvoir d'achat en berne, des statuts particuliers de la Fonction publique qui n'ont pas vu le jour. Les indicateurs économiques et sociaux n'annoncent rien de mieux pour la rentrée sociale. Les revendications s'accumulent et les syndicats autonomes s'organisent pour entamer un début d'année plutôt mouvementé si le gouvernement n'honore pas ses engagements. “Nous sommes prêts à monter au créneau s'il persiste dans sa politique du niet. Jusqu'à présent, rien n'a été concrétisé. Depuis sa nomination, le Chef du gouvernement refuse toujours de nous recevoir et de dialoguer avec les syndicats autonomes”, déclare Meziane Mériane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, et notamment membre de la coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique. Cette dernière revendique l'ouverture de dialogue avec les vrais représentants de la Fonction publique, le respect des engagements tenus concernant la promulgation du statut particulier, et notamment un nouveau régime d'indemnitaire. Les syndicalistes exigent, également, la révision de la grille des salaires qui ne répond plus au pouvoir d'achat qui ne cesse d'augmenter. À cet effet, les 12 syndicats représentant la coordination autonome de la Fonction publique organiseront une rencontre, la première semaine du mois de septembre, pour débattre des actions à venir si aucun engagement ne sera tenu. De son côté, l'Union des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a décidé de hausser le ton et menace de perturber la rentrée scolaire. “Il faut maintenir la mobilisation pour la concrétisation de nos revendications socioprofessionnelles”, a indiqué M. Seddi Shid, président de l'Unpef. Elu lors du conclave qui a duré trois jours au Figuier, près de Boumerdès, M. Shid a chargé le bureau national de prendre toute décision concernant les formes de contestation à venir. Adoptant les mêmes revendications que les autres syndicats autonomes, issus d'autres secteurs, l'Unpef a exigé du gouvernement de respecter ses engagements concernant la promulgation du statut particulier et revendique la révision du point indiciaire aligné sur le pouvoir d'achat. Il a revendiqué, également, l'application de l'article 80 de la loi d'orientation du système éducatif. À titre d'information, cet article définit que l'Etat garantit la disponibilité des ressources et des moyens nécessaires afin de permettre aux travailleurs de l'éducation de mener une vie digne et d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions. À ce propos, l'Unpef a réitéré sa proposition d'annulation de la décision ministérielle n°158/94 relative à la gestion des œuvres sociales et a demandé l'ouverture d'une enquête sur la gestion des fonds des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation dirigé par la Centrale syndicale. Le conseil national de ce syndicat a dénoncé également la politique d'opacité employée par le gouvernement dans la gestion des revendications des fonctionnaires et réclame l'ouverture de dialogue avec les vrais partenaires sociaux, à savoir les syndicats autonomes. Nabila Afroun/M. T.