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Un coup d'Etat préparé, un après-coup imprévu
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 14 - 07 - 2013


Ecrit par Lena Azizi
Les éléments s'accumulent sur le fait que le coup d'Etat en Egypte est loin de correspondre à une intervention « urgente » de l'armée pour mettre fin à une situation de crise, mais qu'il a été préparé par l'organisation des pénuries d'essence et d'électricité et d'une surévaluation du nombre des manifestants anti-Morsi.
Notre confrère, Maghreb Emergent, a publié un article de Jack Brown démontrant de manière implacable que la très massive manifestation anti-Morsi du 30 juin pouvait, dans le meilleur des cas, avoir rassemblé un demi-million de personnes.
Et pourtant, le marketing, efficace, en faveur du coup d'Etat a fait passer des chiffres délirants allant jusqu'à 33 millions de manifestants. Il s'agissait, on le devine, de créer un effet massue écrasant qui dissuaderait la contestation, prévisible, des Frères musulmans d'aller trop loin. La destitution de Mohamed Morsi s'est accompagnée d'une campagne d'arrestation des dirigeants des Frères musulmans et de la fermeture de leurs médias ou de celles qui leur sont proches.
Il s'agissait très clairement de créer le vide et de faire avaler la pilule au moindre frais. A l'évidence, l'après-coup d'Etat ne s'est pas déroulé comme prévu. Les Frères musulmans, soutenus par d'autres petits partis islamistes, après un moment très court de sidération, organisent la riposte. La fermeture de leurs médias a été rapidement compensée par la diffusion, en direct, de leur rassemblement par des chaînes satellitaires arabes installées à l'étranger. Tout le monde – et les Egyptiens en premier – peut voir le rassemblement permanent aux alentours de la mosquée Rabea Al-Adawiya et entendre les dirigeants « wanted » des Frères musulmans s'exprimer et dénoncer le putsch de « Sissi ».
Quand ils n'ont pas plongé dans la clandestinité, les dirigeants des Frères musulmans recherchés sont installés à Rabea Al Adawiya, protégés par une foule compacte qui maintient la protesta. Pour le meilleur ou le pire, cet espace occupé par des dizaines de milliers de personnes devient une « zone de sécurité » pour les dirigeants des Frères recherchés, d'où ils maintiennent une contestation permanente du coup d'Etat. L'après-coup d'Etat montre une résistance très forte et probablement inattendue par les militaires. Et pour le premier vendredi de ramadan, deux semaines après la destitution de Morsi, les Frères musulmans ont fait une grande démonstration de force en organisant de grandes manifestations au Caire, mais également dans de nombreuses autres villes du pays. A l'évidence, le ramadan devient une motivation supplémentaire pour les partisans de Mohamed Morsi pour se mobiliser. Ces derniers ont durant la grande manifestation de vendredi bloqué, pendant plusieurs heures, deux grands axes de la circulation au Caire. L'armée a lâché par voie aérienne des tracts sur les manifestants à Rabea Al Adawiya au message très alambiqué : « Ceux qui veulent quitter le sit-in ont l'assurance de ne pas être poursuivis, ceux qui veulent rester sont en sûreté ». Mais en réalité, on sait que dans un coup d'Etat s'applique la règle du « ça passe ou ça casse ».
Il est évident que pour au moins une moitié des Egyptiens, ce coup d'Etat n'est pas passé et ils sont déterminés à n'accepter aucune solution – y compris la tenue de présidentielle anticipée – sans le rétablissement de Mohamed Morsi. C'est une situation d'impasse absolue. Les Etats-Unis qui ont, de facto, soutenu le coup d'Etat semblent prendre la mesure du risque d'un dérapage violent. Ils viennent d'appeler, à la suite de l'Allemagne, à la libération du président Mohamed Morsi. Mais laisser le président déchu libre de ses mouvements serait de fait une reconnaissance du coup d'Etat et de son échec. Mohamed Morsi, devenu plus populaire chez les troupes islamistes après sa destitution que durant sa médiocre gouvernance, irait probablement à Rabea Al-Adawiya... pour réclamer, en tant que président élu, le rétablissement de la légalité constitutionnelle. L'Egypte est dans une situation de blocage absolu. A moins que l'armée ne prenne le risque, terrible, de dégager par la force les nombreux sit-in de la contestation installés au Caire et dans de nombreuses villes. A moins d'une issue politique dont on n'arrive pas à entrevoir les contours, le coup d'Etat qui n'est pas « passé » pourrait aller de manière dramatique vers la « casse ».


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