Aomar Rami Au cours des trente (30) premières années de l'indépendance, la légitimité révolutionnaire avait porté au pouvoir de vrais nationalistes, qui paradoxalement restaient illégitimes en vertu de l'absence du libre choix populaire et de l'usage de la force. L'objet de ce papier n'étant pas de ressasser ce déjà lointain passé, je me sens la nécessité de revenir a un passé plus ou moins récent encore connecté avec la réalité du jour. Lorsque nous avons accédé à l'indépendance en Juillet 1962, nous étions un peuple que tout prédestinai à la prospérité.Tout auréolé de la liberté reconquise, notre pays, aujourd'hui, cédé aux enfants biologiques de Bob Denard, disposait d'énormes réserves de matières premières de tous genres, de conditions naturelles et géographiques favorables, et de surcroit un potentiel humain généreux et uni qui avait désespérément hâte de disposer de son destin. Cependant, malgré tous les efforts et tous les sacrifices consentis, cinquante neuf (59) ans plus tard notre situation n'est pas significativement meilleure, comparée a la période pré-indépendance. Rappelons-nous un certain Octobre 1988, un général issu de l'école de l'Algérie-française fit son apparition et ordonna aux forces armées de tirer à balles réelles sur tout être vivant en mouvement dans les ruelles d'Alger. A la sortie au grand jour de ce spécimen de prédateurs, un sentiment de recolonisation prit forme au fin fond de la population. Le concept de néo-colonialisme trancha net comme la guillotine de la prison de Barberousse a Bab-Djedid. Il s'est inévitablement depuis, imposé comme central aux débats des politiciens et des militants algériens, pour expliquer le phénomène de la dépendance de l'ancienne puissance coloniale. Une revue même sommaire des aspects économiques, politiques, financiers, et surtout militaro-sécuritaires donnera la pleine mesure de son existence en Algérie, et révélera l'évidente influence verticale qu'entretient le pouvoir au Quai D'Orsay avec les néo-colonialistes locataires d'El-Mouradia et des Tagarins. Ce terme dans mon interprétation personnelle, décrit l'interaction et l'implication française dans l'orientation de la politique algérienne, exécutée, respect des valeurs coloniales oblige, avec dévouement et abnégation par les Gaulois de la Présidence et du Ministère du Désastre National. Cette nouvelle forme déguisée, qui n'implique aucunement la présence matérielle et physique de la France, sans coûts ni conséquences, a cependant causé plus de ravages que la forme traditionnelle de colonisation. Avec cette approche néo-colonialiste, tout en se dégageant des responsabilités sociales et de développement, assure l'injection de capitaux étrangers, tout naturellement destinés à améliorer les conditions de pillage des richesses algériennes et par voie de conséquences, l'augmentation des profits financiers dont les élites locales dirigeantes se partagent une partie substantielle des bénéfices. L'alliance formée de la bourgeoisie coloniale, des élites colonisées et des arrivistes des deux bords a coûté à notre chère Algérie plus d'un demi-siècle de détresse. L'Algérie ne saurait être la dépendance de l'âme française, où l'on peut se défroquer et se détendre, et profiter de l'odeur de sa propre m…. Parole d'un musulman Arabo-amazigh.