Le doute n'est plus permis. Des tractations politiciennes, qui se déroulent dans les coulisses de l'affaire Hassani, vont avoir finalement raison des velléités du juge Beaudoin Thouvenot de relever l'honneur de la Justice française, dans cette affaire Mecili qualifiée par certains chroniqueurs et politiciens, de deuxième affaire Ben Barka. Encore, faut-il le rappeler, que les assassins de l'opposant marocain n'ont pas été exfiltrés vers leur pays, par les ministres français de l'intérieur et de la Justice, comme cela a été le cas pour l'assassin de A.Mecili. Faut-il rappeler que le tueur Amellou, aussitôt qu'il fut arrêté et confondu, a été expédié sine die en first class vers l'Algérie, où il coule aujourd'hui des jours heureux. Si tant est qu'on puisse être heureux après avoir assassiné un homme qui s'est battu pour son peuple contre l'occupant, et qui continuait de lutter pour libérer son peuple des griffes de ceux qui avaient détourné le cours de l'histoire, qui opprimaient son peuple, encore plus que ne l'avait fait le colon. Le malheur est que cet homme immense a été tué par un vulgaire proxénète. Parce que le vil officier traitant qui l'a recruté pour cette vile besogne, avait besoin d'un vil personnage. Un homme digne de ce nom n'aurait jamais pu tuer Mecili. Celui qui a ordonné l'assassinat, Larbi Belkheir le mal nommé, encore plus vil et plus sale que le tueur et l'agent traitant eux- même, est connu pour avoir été l'un des acteurs les plus retors, les plus sordides et les plus criminels parmi ceux qui ont mené le pays a la ruine. Il est l'ami, et le »bienfaiteur » de nombreuses personnalités françaises, il est le faiseur de roitelets, et le tueur de géants. Boudiaf et Mecili, entre autres. Il est celui qui a érigé des fortunes immenses, en claquant des doigts, dont Khalifa n'est pas la plus importante. Il est l'instigateur de sombres complots contre tout le peuple algérien. Il est celui qui a secrètement mené des actions de déstabilisation contre des partis algériens d'opposition qui n'avaient à l'époque, d'autre choix que d'activer depuis l'Europe. Il est le canal et l'outil privilégié de certains services secrets étrangers. Il est celui qu'on nomme le Cardinal. Le cardinal du mal. Le pape de la noirceur. Personne n'ignore, des deux côtés de la Méditerranée, que c'est Larbi Belkheir qui a commandite l'assassinat de A.Mecili. Et c'est dans la logique des guerres incessantes entre clans du régime, qu'il faut chercher l'explication du déplacement de Mohamed Ziane Hassani en France, où il se savait pourtant sous le coup d'un mandat d'arrêt. L'histoire de l'homonymie n'est que de l'esbroufe d'amateur. Tout le monde sait qu'il n'y a aucun doute sur son identité. Et tous les connaisseurs des méthodes du DRS savent qu'il est impossible que cet homme ait pu se rendre en France, sans l'accord préalable de ses plus hauts responsables. Son interpellation a été délibérément provoquée. C'est un clan adverse à celui de Larbi Belkheir, probablement celui qui a aujourd'hui la haute main sur le DRS, qui a envoyé Hassani en France. Pour se faire arrêter! Parce que ce clan, n'a pas grand chose a se reprocher dans l'assassinat de Mecili en 1987, et qu'il n'assumait que des responsabilités subalternes, à cette période, puisque la sécurité militaire était plus un outil de répression que le maître du pays, comme c'est le cas aujourd'hui. En envoyant Hassani se faire arrêter en France, Toufik et Cie ciblaient Larbi Belkheir. Le vrai commanditaire de l'assassinat. C'est une opération DRS pur laine. Des clans du régime qui s'envoient des douceurs, par pions interposés, et une France qui réagit au quart-de-tour, jouant le rôle du grand dadais qu'on utilise et qu'on moque entre soi. Quoi, en effet, de plus méprisable que ces magouilles juridico-politiciennes qui tentent de soustraire à la justice celui qui a pilote l'assassinat d'un politicien sur le territoire français même. Cela est d'autant plus révoltant que l'opinion publique des deux pays, et surtout la famille de A.Mecili ont dit toute leur reconnaissance et leur admiration à une justice qui avait osé braver les » impératifs » d'une »Raison d'Etat » derrière laquelle se cachent, en réalité, de biens sordides intérêts. La volonté du juge Beaudoin Thouvenot avait suscité un espoir immense pour la famille de A.Mecili, mais aussi pour tous les Algériens, et tous les français qui avaient salué le courage et la détermination du juge Thouvenot. Mais rien n'est dit! Ceux qui croient que les jeux sont faits, et qui étudient déjà les modalités de mise en branle de la machine à forfaiture, ceux qui tentent de choisir entre ‘l'évasion » de Hassani et les autres combines, comme celle de réfuter le témoignage du colonel Samraoui, au prétexte qu'il est un opposant au régime d'Alger, ceux-là qui croient que c'est là une bonne aubaine pour rendre service a leurs »amis algériens » à moindres frais, et sur le dos de la vraie justice, se trompent. Ils se trompent parce qu'il n'est pas dit que les deux sociétés se laisseront faire, cette fois-ci.