Professeur au Département de Physique Université de Constantine 1 Vice President, Arab Union for Astronomy and Space Sciences Il y a un aspect choquant qui est rarement évoqué comme il se devrait dans les médias sur cette confrontation fort inégale entre Hamas et Israël à Gaza, c'est la peu glorieuse position de l'Egypte qui fait d'elle la complice directe d'Israël. En fait ce n'est pas Israël contre Gaza mais bien Israël et l'Egypte contre Gaza. Mais d'abord un retour en arrière concernant l'Egypte de Sissi. Un Régime Illégal et Assassin Le gouvernement actuel en Egypte est le fruit d'un coup d'état exécuté en juin 2013 sous couvert de manifestations populaires anti-Morsi et par lequel le Président élu démocratiquement fut déposé (Kidnappé plus précisément et retenu incommunicado jusqu'à ce jour), le gouvernement démis (Une bonne partie de ses membres se retrouvent aujourd'hui en prison y compris Hicham Qandil[1] le précédent Chef du gouvernement Morsi), le Parlement, cette autre instance élue dissoute, et la constitution juste adoptée par référendum suspendue puis abrogée. Toutes ces instances légales furent suspendues au nom d'une force illégitime non issue de la volonté populaire. Même le mouvement de contestation civile Tamaroud fortement manipulée par l'armée par ailleurs, ne demandait, faudrait-il le rappeler, que des élections anticipées. Tous les éléments d'un coup de force étaient là aveuglants de clarté. Et pourtant, à part l'Organisation des pays Africains qui sauva l'honneur du continent en nommant ce qui se passait pour ce qui était, notamment un coup d'état, le reste du monde hypocritement s'obligea d'un devoir de réserve se refusant d' appeler les choses par leur nom. Ce coup d'état exécuté dans la pure tradition tiers-mondiste, couverte par les « forces vives » de la nation, nommons les, les partis libéraux, les socialo-nasséristes, El Azhar, l'Eglise Copte, une partie des Salafistes, et un cache sexe du nom de Mohammed el-Baradei, prix Nobel de la Paix dont son parti était crédité de quelques pour cent des intentions de vote dans toute consultation populaire. Bref un aréopage de forces que rien n'unit à priori si ce n'est, pour des raisons assez évidentes, leur manque de courage de se présenter à toute consultation électorale pour changer démocratiquement les choses. Le coup d'état fut suivit d'une vague de répression et de massacres avec musellement total de la liberté d'expression et interdiction de manifester. Puis ce fut le massacre un certain 14 août 2013 sur la place de Rabia Adawiyya en plein jour, juste après l'Aïd, sous les caméras du monde, d'un millier d'opposants au coup d'Etat, des hommes, femmes et enfants mitraillés, brûles, écrasés. Non content d'avoir commis le plus grand crime de civils de ce nouveau siècle, le précédent étant celui de la place Tian'anmen à Pékin en 1989, le parti vainqueur de toutes les consultations électorales depuis la chute de Moubarak fut déclaré par l'armée, entité terroriste. S'ensuivit une répression sanglante, suivit enfin ces mois derniers par ces vagues de centaines de condamnations à mort de dirigeants et cadres du parti vainqueur, ainsi que de simples manifestants lors de procès grotesques et iniques qui feraient rougir de jalousie les dirigeants Nord Coréens. Là encore, ce ne furent que des réactions timorées des pays occidentaux, grands défenseurs des droits de l'homme quant il s'agit de la Russie, la Chine, des Pussy Riot, d'Amina Sbaoui et autres causes. Mais en fait, nul besoin de longues tirades sur les doubles standards qu'ils appliquent tant ils nous ont habitués à leur l'hypocrisie. Puis qui sont les autres pays qui ont soutenus le coup d'état ? Le soutien inconditionnel accompagné d'une pluie de milliards de dollars de ces monarchies moyenâgeuses du Golf ou il n'y pas de citoyens mais seulement des sujets et ou l'Etat est une affaire privé, devrait constituer en lui-même pour tout observateur averti un acte d'accusation du coup ! Puis Israël qui exulta, mais comme tous ses commentateurs le reconnaissent, elle ne du le faire que pudiquement de peur d'incommoder l'Armée Egyptienne. En fait le général Sissi a un double problème de légitimité. Tout d'abord en toute logique, il devrait être censuré pour avoir entériné toutes les décisions du cabinet de Morsi ou il siégeait pendant tous ces mois et pour lequel le président Morsi fait maintenant l'objet d'accusations souvent grotesques telles que intelligence avec l'ennemi, complot contre l'Etat Egyptien. Puis il renversa la table et se rebella contre Morsi qui éait constitutionnellement le chef des forces armées. Dans le premier cas il est coupable selon le «nouvel ordre» Egyptien d'avoir fait parti du gouvernement Morsi et donc d'avoir trempé dans ses « complots » et autres malversations et il devrait donc être arrêté et jugé pour purger une peine de prison comme la plupart des autres ministres de Morsi; dans le second cas, il est un général félon, traître à la légalité constitutionnelle durant l'ère Morsi pour avoir organisé un coup contre son supérieur hiérarchique et pour lequel dans tous les états au monde la punition est le peloton d'exécution. Résumons qui est Sissi légalement parlant. Un général rebelle, qui en tant que Ministre de la Défense déposa un Président légitimement élu pour ensuite utilisa l'appareil de l'Etat en association avec l'Armée pour éliminer l'opposition et se faire élire Président avec un score historique de 97%. Hamdine Sabahi, le fameux nassérien qui appela de tous ses vœux l'intervention de l'armée avant le coup d'état et seul adversaire de Sissi aux élections présidentielles, fut quant à lui laminé avec 3% des voix au milieu d'une abstention massive et des accusations de fraude, et joua ainsi fièrement son rôle de lièvre. Son parcours et échec cinglant illustre parfaitement le naufrage de la gauche Egyptienne et sa décadence morale et éthique. Sissi et Massu, une Communauté de Destin ? L'Algérie officielle à accueilli il y a quelques semaines Sissi qui à la tête de ce « quarteron de généraux » pour paraphraser le général De Gaulle au sujet de Massu et consorts, initia le coup d'Etat dans son pays. C'est un peu comme si Massu aurait eu raison de De Gaulle et aurait réussi avec ses compères leur coup de force contre les institutions de l'Etat Français. Pourtant le général Massu à moins de crimes sur les mains que le général Sissi qui lui a couvert sinon ordonné tous les massacres de manifestants en Egypte depuis le coup de force. On pourrait même trouver aux bourreaux Français des circonstances « atténuantes » par rapport à Sissi; après tout, ils étaient engagés dans une guerre totale contre le peuple Algérie qui déterminerait leur destin à travers celui de l'entité coloniale; Sissi lui a déclaré la guerre à son propre peuple. En fait, accueillir Sissi à Alger c'est comme accueillir Massu chez nous si ce dernier, dans un scénario de politique fiction, aurait réussi son coup de force contre De Gaulle. Certains lors des consultations sur la révision de la Constitution avaient proposé d'institutionnaliser les valeurs du 1er novembre. Mais cela devrait vouloir dire que les crimes d'un Mohamed Sissi sont aussi condamnables que ceux d'un Jacques Massu ou d'un Paul Aussaresses, et c'est cela respecter le sacrifice de nos martyrs. Autrement, nous n'avons pas de principes mais juste des intérêts tactiques et de circonstance. D'ailleurs, même l'hypocrite Europe dans son « pragmatisme » ne se serait permis d'accueillir Sissi[2] sur son sol sur son chemin vers le sommet de l'Union africaine comme l'a fait l'Algérie, lui permettant par ce geste gratuit de se refaire une respectabilité auprès de ses pairs Africains utilisant l'aura de notre pays acquis au prix du sang de nos martyrs. Mais en fait, si vous ne l'auriez pas subodoré, notre véritable sujet n'est pas Sissi mais bien Gaza, quoique les deux sujets sont intimement liés… Le Blocus Israélo-égyptien L'Egypte juste après le coup d'Etat s'est attelé à sceller encore plus hermétiquement leur frontière avec Gaza, détruisant systématiquement les tunnels qui constituaient le poumon économique de fortune pour les Gazaouis ainsi sans nul doute un canal de réapprovisionnement en armes pour le gouvernement de Hamas dans sa lutte implacable et cyclique avec Israël, En plus d'appliquer la politique d'Israël, l'Egypte ferma de plus de manière quasi continuelle le poste frontière de Rafah, bloquant des centaines d'étudiants, de patients et autres habitants de l'enclave assiégés, et constituant une punition cruelle de plus infligé à une population assiégée par voies de terre mer et air. Aujourd'hui même en peine agression Israélienne contre Gaza le terminal de Rafa est totalement fermé. A-t-elle une obligation légale de le faire? Certainement pas, mais c'est une manière de se venger de Hamas qu'il a décrété entité terroriste, comme ses maîtres lui ont surement intimé l'ordre de faire. Car il ne faudrait pas être naïf au point de croire que le silence des Américains à l'illégitimité criarde du régime de Sissi et à ses violations à grande échelle des droits de l'homme ne soit pas lié à ce rôle de garde chiourme auxiliaire d'Israël. D'ailleurs, il faut reconnaître qu'elle joue ce rôle infiniment mieux que le régime de Moubarak qui malgré sa duplicité avec Israël, avait après tout à ses heures, des relents de solidarité arabe. Cette politique de scellage complet de la bande de Gaza s'est encore accentuée depuis l'agression Israélienne au point de transformer de facto l'Egypte comme leur complice. Gaza est une prison à ciel ouvert, la plus grande de la planète Terre, non pas parce que Israël impose son blocus, mais bien parce que l'Egypte maintient l'autre coté de la bande de Gaza hermétiquement fermé. De qu'elle solidarité arabe, islamique, humaine peut-elle se prévaloir pour agir comme un allié de l'agresseur, elle qui fut le chantre du panarabisme pendant des décades depuis Nasser. Ce défaut de solidarité doublé d'une déchéance morale, rien ne saura le laver. Il y a donc deux responsables dans la situation infernale vécue par les Gazaouis. Israël qui a ses raisons stratégiques, politiques et ethniques à étouffer Gaza et vaincre à tout prix le mouvement de résistance; après tout, les Palestiniens sont ses ennemis existentiels d'autant plus que la résistance est là pour leur rappeler. Mais il y aussi l'Egypte sa complice et alliée de fait sur le terrain dans l'exécution de ses basses œuvres, car effectivement pour avoir un blocus, il faut fermer les deux bouts. Et de même qu'il y a eu une alliance Franco-britannique dans l'occupation du canal de Suez en 1956, il a aujourd'hui une collusion Israélo-égyptienne de fait dans l'assaut contre Gaza. Qui Sont les Habitants de Gaza? On a qualifié de tous les noms ces damnés de la terre qui ont le mérite de proclamer haut et fort leur résistance, certes toute disproportionnée, et à travers leur fermeté le drame du peuple Palestinien, rappelant de ce fait au monde qu'Israël est le fruit de la spoliation d'un peuple de son territoire. Ceci, le gouvernement de Mahmoud Abbas dans sa faiblesse atavique[3], pour ne pas dire sa pusillanimité, est incapable de le faire. Ses habitants ne comptent que peu de Gazaouis de souche; ils sont en fait pour la grande majorité les réfugiées de la guerre de 1948 qui vida la Palestine historique de quelque 85% de ses habitants[4] qui furent expulsés et durent prendre le chemin de l'exil. Depuis lors, ces Palestiniens se retrouvent dans de gigantesques camps de réfugies à travers la région. Les principaux se trouvent dans la bande de Gaza tels que ceux de Jabalia, Rafah, Al Shati, Deir el-Balah... Les autres pays Arabes avoisinants ont les leurs mais de moindre importance en terme de nombre de réfugies comme ceux de Sabra et Chatila[5] et Nahr el-Bared au Liban[6], Yarmouk en Syrie, Ein el-Hilweh en Jordanie. Une bonne partie du gouvernement de Gaza ne sont pas des Gazaouis. Ainsi Ismael Haniyeh a sa famille originaire d' Ashkelon et a passé toute sa vie dans le camp de réfugies d'Al-Shati. La délégation de scientifiques algériens a eu l'honneur d'être reçu chez lui là-bas en 2012. Voir un diaporama de la visite à ce lien[7]. Ce contre Israël s'acharne dans ce conflit est bien les habitants originels de la Palestine et leurs descendants, et ceci est un élément psychologique important à garder en mémoire. Comme nous avons pu le voir lors d'une visite de solidarité en 2012 à Gaza, les habitants de ces camps vivent dans une situation précaire avec leurs habitations de fortune construites en parpaing et sans pilier très souvent. Les conditions de vie sont tenues, il n'y a pas de réseau d'assainissement et l'eau courante est fortement polluée (Voir le document sur la visite au lien: http://siriusalgeria.net/kafilapict2.htm). Ajouté à tout cela des coupures d'électricité permanentes qui fait qu'en moyenne les habitants de Gaza n'ont droit à l'électricité que la moitié du temps et parfois quelques heures seulement par jour. Ce blocus imposé par Israël depuis son évacuation de Gaza en 2006 et qui culmine avec le blocus Israélo-égyptien actuel est un crime contre l'humanité. Pour en Finir avec Certains Arguments Naïfs Les Israéliens ont développé un argumentaire concernant le conflit avec Gaza qui pèche par une crédulité perverse et que malheureusement parfois certains de nos média reprennent textuellement. Ainsi certains reprochent à Hamas de se camoufler en zone civile ce qui expliquerait le nombre élevé de victimes; ils voudraient semble t-il que Hamas installe ses forces militaires en rase campagne pour qu'elles puissent être taillées en pièce par l'aviation ennemi en un clin d'œil. Pourquoi ne pas demander à Israël de mettre ses bases militaires et objectifs stratégiques à proximité immédiate de Gaza pour que les missiles de Hamas puissent les atteindre et ne puissent se tromper de cible? C'est une guerre asymétrique et avec la bande de Gaza comme une peau de chagrin formant l'enclave la plus densément peuplé au monde, et Israël disposant d'une formidable supériorité technologique avec drones, satellites, appareils de surveillance électronique, espions locaux, aide de la CIA et du NSA américain, Hamas met ses missiles là ou elle peut. Lors de la guerre froide, la doctrine MAD d'équilibre de la terreur entre les USA et l'USSR faisait que les silos nucléaires de chaque pays ne devaient pas être camouflés (Pour être mieux comptés) ni être durcis ou être protégés par un système antimissile de défense ponctuelle (Pour être mieux détruits). Israël est-elle prête à proposer un arrangement de la sorte? S'ils désiraient rendre symétrique le conflit, il devrait aussi être permis à Hamas d'acquérir des armes de précision. L'autre argument est que Hamas avec ses tirs ciblerait les civils. En fait Hamas ne cible, avec ses roquettes toutes rudimentaires, pas particulièrement les civils mais il se trouve qu'elles n'ont pas la précision nécessaire pour distinguer les différents objectifs. J'imagine que si Hamas était doté de missiles de précision, il ciblerait en priorité les installations militaires, les aéroports et autres objectifs économiques. Israël dans la première phase de son offensive actuelle contre Gaza n'a-t-elle pas en connaissance de cause ciblée le réseau électrique et d'alimentation en eau de Gaza? Larbi Ben M'hidi avait eu cette formule percutante lorsqu'interrogé par des journalistes à propos des bombes du FLN dissimulées dans des couffins: «Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins.» avant d'être assassiné quelques jours plus tard par général Aussaresses sous l'apparence d'un suicide. Il est loisible d'adapter un peu la formule: « Donnez nous vos F16, Apache et Merkava et nous vous donnerons nos Quassem.» Les Alliés durant la deuxième guerre mondiale et les Américains durant la guerre du Vietnam ne faisaient pas autrement lorsqu'ils pratiquaient le bombardement dit « stratégique » ou de tapis de bombes sur les villes Allemandes ou Vietnamiennes. La différence est bien que leurs bombes faisaient réellement des victimes civiles et même par milliers, et que ceci procédait d'un choix mûrement réfléchi car les bombardements ciblés sur des endroits fortement défendues leur auraient coûté trop cher en pilotes et avions. Un autre argument spécieux est que ces salves de roquettes Palestiniennes vengeresses tout en étant dérisoires, sont illégales selon les lois internationales comme le souligne doctement les supporters d'Israël. Certes elles le sont, mais il s'agirait de rappeler avant que l'éviction forcée d'un peuple de sa terre et son occupation par ‘autrui, la construction de colonies de peuplement en territoires occupés, le non respect du droit de retour, l'imposition de punitions collectives à des millions de personnes, la destruction de maisons de suspects, les assassinassions ciblées, et toute une panoplie d'autres violations sont aussi condamnables sous les lois internationales, et cela dure depuis plusieurs décennies. C'est un peu comme si l'indu occupant d'une demeure se plaindrait que l'occupant légitime lui jette des cailloux. Le Cessez le Feu de l'Ignominie Comment peut-on sérieusement imaginer que l'agression israélienne déclenchée sur fonds de l'enlèvement et l'assassinat des trois jeunes colons de Cisjordanie puisse déboucher sur un cessez le feu proposé par l'Egypte, l'ennemi intime de Hamas et partenaire d' Israël dans son agression contre Gaza? Ce cessez le feu que Hamas a appris par les journaux et qu'Israël s'empressa d'accepter, ne remplie bien entendue aucune de ses conditions minimales. Son refus par la partie Palestinienne qui le considérera comme une capitulation est devenu un alibi pour qu'Israël redouble d'intensité son pilonnage. Proposer un cessez le feu sans consultations avec le principal concerné selon des conditions ou Israël sauve la face sans ne rien céder, est une proposition obscène que seul un régime sans principe moral peut se permettre de mettre sur la table. Les termes de cette proposition de la honte permettent en effet à Israël de perpétuer son siège qui pourra éventuellement être levé lorsque les conditions le permettraient, c'est-à-dire jamais. Que déjà ce régime responsable du massacre de milliers de ses opposants et de l'emprisonnement de plusieurs dizaines de milliers d'autres depuis le coup d'état et le meilleur ennemi arabe de Hamas, ose se poser en médiateur est déjà une insulte à l'intelligence et la dignité humaine. Qu'il insiste à initier une trêve et a en dicter les conditions est le summum de l'ignominie politique[8]. Et puis comment qualifier la veulerie arabe actuelle alors que l'arsenal militaire des pays du Golf est bien supérieur à celui d'Israël? Certes dans le contexte géopolitique actuel et sachant l'origine de ces armes et leur conditions d'usage, il n'est pas réaliste que leurs armées interviennent sur le terrain ni même menacent Israël, mais il y a d'autres moyens de faire comprendre que la cause Palestinienne est importante si on le voulait. Il y a par exemple l'art d'effectuer des manœuvres militaires comme le fait si bien la Chine et le Japon, l'URSS et l'Otan en Ukraine, mais ceci serait surement déjà trop demander. Il y aussi les leviers pétroliers, financiers et commerciaux comme ce fut le cas durant la guerre d'Octobre, pour que l »Occident et les Etats Unis en tête comprennent qu'il y a un coût à payer pour leur support passif et tacite à l'agression Israélienne et sa politique raciste et expansionniste en général. Pour cela, il faudrait encore que ces régimes aient la volonté de les utiliser, et qu'ils aient à cœur la cause Palestinienne au lieu d'en faire comme trop souvent un objet de propagande. Il y aurait enfin la prise d'une position commune ferme et digne, pas celle ou le Secrétaire Général de la Ligue Arabe enjoint Hamas à accepter le cessez le feu de la capitulation[9] tandis que le ministre des affaires étrangères égyptienne accuse Hamas d'être responsable de toutes les victimes civiles du fait de son rejet de la médiation Egyptienne sans un mot pour condamner Israël jusqu'a présent, ceci pour garder toute la « neutralité » nécessaire j'imagine. D'ailleurs depuis ce rejet par Hamas, la presse Egyptienne a entamé une campagne médiatique hystérique contre les palestiniens de Gaza, ces bougres qui empêchent l'Egypte de redevenir aux yeux du monde, cette puissance régionale qu'elle était. à quelques exceptions près, les traitant de tous les noms et appelant ouvertement à les punir voire même appelant de leur vœux leur annihilation. Du « Plus sioniste que moi, tu meurs « . Du jamais vu aussi dans le degré de férocité envers un peuple « frère » dans la tourmente et envers lequel elle n'a pourtant aucune bonne raison de s'opposer si ce n'est d' assouvir sa vengeance envers les Frères Musulmans à travers les Gazaouis interposés. La vilenie Egyptienne qui pousse la collaboration avec Israël jusqu'au la turpitude morale n'est en fait qu'une caricature poussée à l'absurde de la politique des régimes Arabes de ménager les pays occidentaux dans leur support à Israël et ses intérêts. Ayant dit cela, je ne doute pas un instant que les peuples arabes, et le peuple Egyptien en particulier, éprouve une immense sympathie pour Gaza. Mais pour ce dernier, la chape de plomb de leur média étroitement contrôlés les empêche de voir que leur pays est associé de manière intime aux crimes commis à l'encontre des Palestiniens. J'ai eu il y a peu de temps une communication avec un collègue Palestinien qui s'avère être le Directeur de la Chaire d'Astrophysique de l'UNESCO pour la Palestine Dr. Suleiman Baraka alors que Gaza était le théâtre d'intenses bombardements israéliens ou il évoqua le silence honteux des régimes arabes. Il eut ces mots stoïques, malgré leur apparent irréalisme, mais qui recèlent tout le secret de la résilience et de l'héroïsme Palestinien: « Tant pis pour eux, ils ne partageront pas avec nous l'honneur de célébrer la victoire sur l'ennemi ». [1] Nous venons d'apprendre que Hicham Qandil, le premier ministre Egyptien du gouvernement de Morsi, d'être vient d'être finalement libéré. [2] En plus de sa nature impitoyable envers ses adversaires, Sissi à tous les symptômes d'un mégalomane à forte tendance messianique, prétendant ainsi avoir rencontré Dieu deux fois et se sachant porteur depuis son plus tendre âge d une mission sacrée à accomplir. [3] Doit-on rappeler qu'Abbas et tous ses membres de l'Autorité Palestinienne (AP) ne peuvent se déplacer à l'intérieur de la Cisjordanie ni même à l'extérieur qu'après avoir obtenu l'autorisation du gouverneur militaire israélien. Pourtant, dans leur duplicité poussée à l'extrême et exigée par les accords d'Oslo, accords qu'Israël se dispense d'appliquer comme nous le voyons par exemple avec les colonies, l'AP se fait un devoir de coordonner sécuritairement avec leurs occupants. Ils le font avec d'autant plus de zèle lorsqu'il s'agit des membres de Hamas leur adversaire politique, si bien que l'armée israélienne peut les arrêter collectivement lors de chaque crise. Je ne sais pas si le gouvernement de Vichy lors de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie durant la deuxième guerre mondiale collaborait aussi étroitement avec leurs ennemies. [4] Certains réfugiés le furent suite à la guerre de 1967 mais dans une moindre mesure. [5] Sabra et Chatila, ces deux camps de réfugiés emblématiques ou fut perpétré en septembre 1982 un massacre de grande ampleur de palestiniens par les miliciens des Phalanges libanaises alors que l'armée israélienne en avait fait le siège et fermé toutes les voies de sortie. [6] Le camp de réfugies de Nahr el-Bared dont un groupe d'islamistes extrémistes en avait fait son quartier général, fut occupé et détruit complètement par l'armée Libanaise en 2007, et ses 31. 000 occupants dispersés aux quatre vents. [7] Voir le lien: http://siriusalgeria.net/kafilapict2.htm [8] D'ailleurs le journal israélien Haaretz vient de nous révéler pourquoi les propositions Egyptiennes ressemblent tellement à la position Israélienne: Elles ont été rédigées en collaboration avec des experts israéliens! De plus candidement Amos Gilad, le directeur des relations politico-militaires au Ministère de la Défense israélienne, reconnu récemment: « Tout est souterrain, rien n'est public, mais notre coopération de sécurité avec l'Egypte et Etats du Golfe est unique. C'est la meilleure période de la sécurité et des relations diplomatiques avec les pays arabes « . [9] Il y a toutefois la diplomatie Qatarienne qui s'attelle à proposer une proposition de cessez le feu avec pour pièce significative la construction d'un port maritime à Gaza sous supervision internationale.