On y est ! Après des années de fiançailles plus ou moins secrètes ponctuées de poussées de fièvre nationaliste pour la galerie, on va enfin convoler en justes noces ! La France et l'Algérie, et comme de tradition en pareille circonstance, les Youyous de la presse francophone et francophile étaient de mise (à l'exception de quelques rares plumes). Le Coq et le Fennec..La proie et le prédateur, en sens inversé, bien sûr Partenariat total Gagnant- gagnant !… Vraiment ? D'une part, un pays étranglé par une dette gigantesque, une compétitivité en perte de vitesse et que ses pairs Européens désignent désormais d' « Homme Malade de l'Europe », vocable revisité à son usage, et, de l'autre, l'Algérie, disposant d'un confortable matelas en devises dont elle ne sait que faire et que, faute de perspectives claires, elle dilapide aussi bien à l'externe qu'à l'interne a acheter et la paix sociale et le maintien du régime. Commençons par examiner le cas de la très emblématique Usine Renault de Tlélat : il faut reconnaitre que les dirigeants de la marque en question, très réticents au début se sont vu forcer la main par le pouvoir français, il fallait bien satisfaire un caprice de la partie Algérienne, ce qu'il faut bien appeler une coquetterie un peu jalouse eu égard à l'usine Renault au Maroc. On le voit bien, rien à voir avec une perspective à long terme.et pour ce faire, on est prêt à tout : d'où la déclaration symptomatique de notre ministre de l'Industrie aux responsables Français : « Au regard des facilitations que vous avez eu, tout ce que vous avez demandé, vous l'avez eu » Fin de citation, cela augure bien de la suite. Pour en rester à ce cas d'espèce, en retour, on a : _ Un taux d'intégration proche de zéro : Le rembourrage des sièges, et encore... _ Une voiture plus chère que les modèles équivalents importés. _ Un embouteillage accentué de nos voies déjà sursaturées et la certitude de rester au Top- Ten des accidents de la route. _ Un endettement de plus pour les ménages les plus modestes pour lesquels on réintroduit, pour l'occasion le crédit à la consommation. L'assurance que l'Etat prendra en charge tous les invendus. Conclusion : Vous aurez tout , On n' aura Rien ! Tous ces cadeaux sont inexplicables, et on se propose de généraliser ce type de « coopération » à tous les domaines _ militaire, diplomatique, économique, exclusivement avec la France, cette vieille « amie qui nous veut du bien ». Comment peut- on s'embarquer corps et biens dans le bateau France, pas très sûr d'ailleurs, alors que la mondialisation nous permet une offre largement diversifiée. Et quels bénéfices en tireront les peuples respectifs ? pas grand-chose : il y a fort à parier que la plus grosse partie de la cagnotte passera dans les poches du patronat Français, de ses actionnaires et dans celles des intermédiaires locaux par le biais du ballet bien rodé des valises, de commissions en rétro-commissions, dans l'esprit de l'éternelle Françafrique. Celle qui a laissé dans une misère extrême le Mali, le Niger, la Centre-Afrique, malgré leurs fabuleuses richesses. Que dire, par ailleurs, du feu vert donné à Total d'entamer les recherches et L'exploitation du gaz de Schiste? Aucun bénéfice tangible en vue, que des désagréments de toutes sortes, ainsi, le pays se voit inscrit dans un gigantesque jeu d'échecs qui le dépasse et qui consiste en une opposition frontale aux intérêts vitaux de la Russie, une alliée traditionnelle de l'Algérie. La question se pose sérieusement : Le pouvoir Algérien est il l'objet d'un chantage ? Oui si l'on considère que l'Hexagone s'est carrément engagé dans un Atlantisme sans nuance, en retour, les EU lui ont donné carte blanche pour sa zone d'influence traditionnelle. Et il en profite : Libye, Mali, Centre- Afrique. Avec le Tchad et le Niger, l'arc se dessine clairement autour du Sud Algérien ! La menace est implicite mais précise. Chantage? Oui, mais accepté de bonne grâce par nos décideurs ! leur idée fixe : Sauver à tout prix leurs fortunes, l' avenir de leurs enfants ,et au diable ce peuple de « ghachi » sur lequel on s'est si souvent « trompé »! Leur dernière trouvaille : autoriser les potentats locaux à « investir » à l'Etranger : comprendre la France, ce « paradis des biens mal acquis » des dirigeants bouffons d'Afrique . Rendez-vous compte ! On est en passe de se faire recoloniser avec notre propre argent, celui volé au pays ! Un comble ! Nos Chouhadas doivent se retourner dans leurs tombes ! Tout ça pour ça ? Là où ils trouvent, ils doivent nous maudire tous, et singulièrement ma génération, celle qui a émergé de l'enfance en 1962. Pourquoi avons laissé la lie, une bande de malfrats sans foi ni loi nous mener comme des moutons à l'abîme .