« Le CNAPEST(E) disposé à prendre en charge les élèves sur le plan psychologie et pédagogique ». C'est par cette émouvante déclaration que ce syndicat – dont bizarrement l'orthographe de son sigle peut comporter ou non un E à la fin- a mis fin à la grève des enseignants qui aura duré plus d'un mois. On ne sait pas si le Ministère de l'Education Nationale (MEN) a répondu favorablement à sa principale revendication – retraite après 25 ans de service- ou alors il s'est contenté de ce communiqué que les spécialités du FLE décortiqueront : «Les différentes parties sont arrivées à un accord portant promotion des enseignants au grade supérieur dans les conditions définies par les dispositions statutaires avec une mise en œuvre qui concernera le personnel enseignant. ». Kafkaïen ! La semaine précédant cette fin de la grève, c'est Mme Benghebrit qui, après avoir lancé son opération « Un CD pour tous », assura que « pour l'année en cours, l'évaluation se fera sur la base de ce qui a été fait réellement dans la mesure où l'acte pédagogique d'évaluer se fait par rapport à ce qui a été réalisé et non sur la base d'un programme». Démentiel ! En décembre 2014, Nedjadi Meskem , le directeur de l'Inspection générale de la pédagogie au MEN, reconnaissait que le baccalauréat algérien « n'a plus aucune valeur » et ses examens « sont devenus inutiles » et prônait la suppression des seuils de cours. Ce même directeur recommandait, comme sa ministre, tout récemment au JT de l'ENTV que l'évaluation du Bac ne portera que sur les cours administrés en face à face. De la cohérence ! Et enfin, il faut faire un tour sur la page facebook « officielle » du CNAPEST pour se rendre compte des commentaires que l'on peut trouver sur quelque sujet que ce soit. Benghebrit qui continue d'être traitée de « juive, des insultes, de la vulgarité, bref... pas grand-chose qui contribue au débat serein et argumenté. Pour un syndicat aussi « important », est-il normal de laisser ces commentaires nauséabonds sur sa page ? N'a-t-il pas les moyens de nommer un administrateur pour réguler les « débats » ? Kharitha !!! Dans son Article 2, la loi de 2008 relative à l'orientation sur l'éducation nationale stipulait que « L'école algérienne a pour vocation de former un citoyen doté de repères nationaux incontestables, profondément attaché aux valeurs du peuple algérien, capable de comprendre le monde qui l'entoure, de s'y adapter et d'agir sur lui et en mesure de s'ouvrir sur la civilisation universelle. ». Compte tenu des turbulences de ce secteur sinistré, on en est loin ! Très loin. « Le système scolaire contribue à convaincre chaque sujet social de rester à la place qui lui incombe par nature et de s'y tenir. » disait P.Bourdieu. On y est !