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Vous avez dit terrorisme ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 27 - 03 - 2015


http://www.monde-diplomatique.fr/
par Dominique Vidal, avril 2015
Le 11 janvier restera sans doute dans notre histoire comme la date de l'une des manifestations populaires les plus massives. Le peuple français possède cette rare capacité à de puissants sursauts —comme le 13 février 1962 pour enterrer les morts de Charonne, le 13 mai 1968 pour condamner la répression policière ou encore le 1er mai 2002 pour dire non à M. Jean-Marie Le Pen.
Mais contre quoi des millions de Français ont-ils défilé ce jour-là ? Le « terrorisme » appartient à cette famille de mots omniprésents, mais que nul ne sait expliciter. Preuve en est que toutes les organisations internationales, Organisation des Nations unies comprise, ont échoué à en donner une définition consensuelle. Et pour cause : le terme a recouvert, depuis les attentats anarchistes de la fin du XIXe siècle, des réalités fort différentes.
Pendant la seconde guerre mondiale, l'Occupant l'utilisait pour discréditer les Résistants, comme avec la fameuse Affiche rouge. En Palestine, la puissance mandataire britannique qualifie ainsi l'Irgoun et le groupe Stern de Menahem Begin et Itzhak Shamir —qui seront l'un et l'autre premier ministre d'Israël. Et ceux-ci retourneront l'accusation contre les Palestiniens. En Algérie, le colonisateur français en accuse le Front de libération nationale. Idem en Afrique du Sud, où le pouvoir blanc définit ainsi Nelson Mandela et ses camarades de l'African National Congress.
Dans les années 1970, aux attentats des mouvements indépendantistes comme l'ETA basque ou l'IRA nord-irlandaise, s'ajoutent ceux des groupes d'ultragauche : Fraction armée rouge allemande, Action directe française et Brigades rouges italiennes. Dans la Péninsule, l'extrême droite commet les actions les plus meurtrières. Le « terrorisme islamiste » prend le relais dans les décennies qui suivent : d'abord au Liban en pleine guerre civile, puis en France en 1986 et 1995, enfin aux Etats-Unis avec le 11septembre 2001. Suivront Madrid et Londres…
Les adjectifs aussi posent problème. Lorsque M. Anders Behring Breivik assassine soixante-dix-sept personnes le 22 juillet 2011 et se justifie par la défense de la société blanche contre l'invasion musulmane, quel média le présente comme « terroriste chrétien » ? Mais, quand Mohamed Merah, M. Mehdi Nemmouche, Saïd et Chérif Kouachi ainsi qu'Amedy Coulibaly tuent en série, leurs crimes rejaillissent sur l'islam : comme si cinq millions de musulmans résidant en France portaient la responsabilité de cinq d'entre eux. Si bien que les mises en garde contre les amalgames n'y font rien : on a compté plus d'actes de violences antimusulmanes en un mois après les 7 et 9 janvier que durant toute l'année 2014...
Reste que de jeunes Français — et Danois — éprouvent un ressentiment assez profond pour les pousser à faire couler le sang. Pourquoi ? Il convient de répondre à cette question si l'on entend faire face au phénomène, sachant que la riposte policière ne saurait évidemment suffire. Pis : cette dernière sert de prétexte, aujourd'hui comme hier, à des entreprises liberticides.
Le terreau du terrorisme est quadruple.
Le premier élément est ce que le premier ministre français Manuel Valls a qualifié d'« apartheid territorial, social et ethnique ». Si la comparaison point par point avec le régime blanc d'Afrique du Sud ne tient pas, la formule évoque bien les discriminations, la ghettoïsation et le racisme dont souffrent les quartiers dits « sensibles ». Avec cette réalité française se conjugue, deuxième aspect, la perception aiguë des interventions militaires occidentales et de leurs victimes, de celle qui a produit en Irak l'Organisation de l'Etat islamique à celle qui a plongé la Libye dans le chaos. Sans oublier la Palestine meurtrie et la Syrie saignée. Troisième facteur, la toile de fond que constitue le passé colonial, ravivé par les tentatives de ceux qui voudraient le peindre en rose. Quatrième élément, le djihadisme, cette contamination de l'islam par un nihilisme religieux, parvient à transformer le tout en cocktail mortifère…
C'est dire que la réponse au « défi terroriste » passe par des transformations radicales, touchant notamment à la politique de la ville comme à la politique extérieure. D'où l'importance, pour commencer, de la mobilisation des jeunes des quartiers, avec l'autonomie que cela suppose et en alliance avec toute une génération sacrifiée par la sacro-sainte austérité. Chacun y gagnera.
Dominique Vidal
Journaliste et historien, coauteur avec Alain Gresh de l'ouvrage Les 100 Clés du Proche-Orient, Fayard, Paris, 2011.
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