10 avril 2016 Le nom de Pierre Falcone est associé à l'« Angolagate », une affaire de ventes d'armes soviétiques à l'Angola, sans l'accord de l'Etat français. L'ex-chef de la diplomatie algérienne admet également que l'homme d'affaires franco-brésilien, dont le nom a circulé lors du procès des dessous de table de l'autoroute Est-Ouest, a bénéficié de son « appui initial » lorsqu'il a présenté une offre, dans le cadre de ce marché, au nom d'un groupement chinois. Il précise qu'il a cessé tout contact avec lui une fois les contacts avec les autorités, en vue de discussions sur la « défense nationale », s'étaient avérées sans issue. « Falcone […] m'a approché un jour pour m'entretenir de deux questions du plus haut intérêt touchant la défense nationale et m'assurer de toute son aide dans ce cadre au service de la sécurité de notre pays. Nos autorités compétentes, saisies par moi-même, ne pouvaient refuser de la recevoir pour ces problèmes importants de défense ». C'est ce qu'a déclaré, dans une interview à Tout sur l'Algérie, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, qui présidait le Conseil constitutionnel au moment des faits qu'il a relatés. Pour rappel, le nom de Pierre Falcone a beaucoup été évoqué lors du procès des dessous de tables de l'autoroute Est-Ouest : il est soupçonné d'avoir empoché des sommes faramineuses en échange de démarches douteuses visant à faire obtenir une partie de ce fabuleux marché au groupement chinois CITIC-CRCC.. Cependant il n'a jamais été entendu lors de ce procès-marathon qui a eu lieu en avril dernier. Son nom est plus communément associé à l'« Angolagate », une affaire de ventes d'armes soviétiques à l'Etat angolais, sans l'accord de l'Etat français. Les autorités algériennes « se sont aperçues, au bout de quelques mois, de l'inefficacité » du concours du businessman franco-bérsilien, a expliqué Mohamed Bedjaoui à TSA affirmant qu'il regrettait « totalement » son intermédiation. L'ancien ministre admet également qu'il a accordé son « appui initial » à Pierre Falcone lorsque celui-ci a présenté, au nom de ce groupement chinois, une offre dans le cadre du marché de l'autoroute Est-Ouest : « Mais j'ai cessé tout contact avec lui lorsque j'ai appris qu'il n'avait pas apporté le concours escompté à notre défense nationale. Il s'était parfaitement conformé néanmoins à toute notre législation des appels d'offres. » L'ex-chef de la diplomatie algérienne, dont le nom a été évoqué pendant le procès de Sonatrach 2, affaire dans laquelle est impliqué, en revanche, son neveu Farid Bedjaoui, a assuré qu'il n'a vu ce dernier qu'une fois en dix ans. « Je savais qu'il était homme d'affaires. Sauf que je ne savais pas sur quel projet il était en discussion avec le ministre de l'Energie », a-t-il déclaré à TSA. Pour rappel, Mohamed Bedjaoui n'a jamais été mis en accusation ou entendu dans le cadre de ce scandale de commissions occultes versées à responsables de Sonatrach par l'Italien Saipem. Répondant aux déclarations de Djilali Hadjadj, le président de l'association algérienne contre la corruption l'accusant de détenir des comptes bancaires à Panama alimentées par des commissions, Mohamed Bedjaoui a invité ses accusateurs à fournir leurs preuves à la justice.