LE MONDE | 01.10.08 | 14h07 • Mis à jour le 01.10.08 | 14h07 JERUSALEM CORRESPONDANT Les Américains sont en train de mettre en place sur la base aérienne israélienne de Nevatim, dans le désert du Néguev, un puissant radar, connu sous le nom de FBX-T, d'une portée de près de 2000 kilomètres, a révélé, il y a quelques jours, Defense News, une lettre d'information confidentielle. Les autorités israéliennes n'ont pas démenti cette livraison. Ce système de détection de missiles aurait été transporté par douze avions-cargos et serait placé sous le contrôle de 120 militaires américains. La presse israélienne a fait remarquer que c'est la première fois que des soldats américains opéreront sur le sol d'Israël. Il n'est pas encore acquis que les militaires israéliens pourront également participer au maniement de ce radar directement relié à un système de surveillance par satellites américains. Il sera également connecté au système de défense antimissiles Arrow, d'une portée de près de 1 000 km, installé sur la base de Palmahim, au sud de Tel-Aviv. Ce radar a pour but de réduire le temps de réponse en cas d'attaques balistiques en provenance d'Iran. La livraison de ce radar avait déjà été évoquée lors de la visite de Georges Bush, en mai, à Jérusalem, à l'occasion du soixantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël. Ce radar sera totalement intégré au bouclier américain. Selon les spécialistes, il permettrait d'intercepter le départ d'un missile iranien Shahab-3 à mi-distance de son vol, soit six fois plus vite que l'ancien système, selon Mark Kirk, membre républicain du Congrès. Cette livraison serait en quelque sorte « le cadeau d'adieu » du président Bush à Israël. Selon le constructeur Raytheon, ce radar, qui a déjà été installé dans le nord du Japon face à la Corée du Nord, serait capable de détecter une balle de base-ball à 4 700 m. L'annonce de cette installation survient quelques jours après que le général Yossi Baidatz, chef des services des renseignements militaires israéliens, a déclaré, le 21 septembre, que l'Iran avançait « à un rythme accéléré vers la production d'une bombe nucléaire et que le point de non-retour serait bientôt atteint ». Ce militaire estime que Téhéran a mis en service 4 000 centrifugeuses et que 480 kg d'uranium faiblement enrichi ont déjà été produits. BOMBES À PERFORATION Alors que la question du nucléaire iranien continue d'obséder les dirigeants politiques israéliens, partagés entre le soutien à un quatrième volet de sanctions internationales et une intervention aérienne risquée pour tenter de détruire les installations nucléaires iraniennes, l'administration américaine a également donné son feu vert, après quelques réticences, pour la livraison à Israël de mille GBU-39 (Guided Bomb Unit) capables de perforer 1,8 m de béton armé. La décision avait été annoncée par le Pentagone le 12 septembre. Le Congrès a trente jours pour se prononcer. Le coût total de l'opération est estimé à 77 millions de dollars. Ces engins de seulement 113 kg ont une capacité de pénétration équivalente à une bombe de 900 kg. Leur poids réduit permet donc à un bombardier d'en emporter beaucoup plus et d'accroître ainsi sa force de frappe ou son rayon d'action en cas de moindre charge. Dotée d'un GPS, cette bombe a une précision d'impact de quelques mètres et ne mesure que 1,75 m. Enfin, une équipe d'officiers du Pentagone était en Israël la semaine dernière pour mettre au point les derniers détails concernant la vente d'avions militaires F-35 Joint Strike. Le contrat, qui pourrait être signé au début de 2009, concerne la livraison de 25 appareils et d'une option concernant 50 autres pour la somme de 15 milliards de dollars. Le Pentagone a donné son accord, mardi 30 septembre.