de Paris. Décidément ! Entre quelques lignes de deux quotidiens (Ennahar et liberté), il y a de quoi rendre la raison au plus souffrant du mal de la folie. Et d'enlever toute noblesse aux plus simples règles de la logique aristotélicienne ! Et pour cause : « l'inculpation » d'une personne (aussi immunisée soit-elle) signifierait atteinte à la mémoire de nos « un million et demi de nos chouhadas » (ennahar)!! Ou bien, cet autre théorème : la « menace de poursuites judiciaires » , signifierait de facto une atteinte à la « refondation » de relations et leur développement entre deux pays (liberté) ??! Bientôt, une pétition sera demandée aux milliards de personnes sur cette terre pour que les justices du monde entier cesseront d'exercer et pourquoi pas de disparaître de notre fragile globe faute de quoi toute relation diplomatique n'aura plus de raison d'être ! A Dieu les terriens, wa Inna lilahi wa Inna Ilayhi radjioûn ! Depuis quand la justice dépend-t-elle des affaires étrangères ? Les magistrats sont-ils nommés au cabinet du chef de la diplomatie ? Sommes-nous dans la 4ème dimension ? Voici une assertion digne d'un scénario de science fiction : « l'espoir », nous dit, Mr Djilali Benyoub (liberté 18 octobre), vient de prendre un autre coup dans l'aile avec l'inculpation inattendue » ??! Attendre qui ? Quoi ? Dans l'attente peut-être du jugement dernier ?! Le jour où il n'y aura plus personne sur terre… Voilà assurément une suggestion digne d'une fresque mythologique. L'auteur souligne naturellement « l'inculpation inattendue » par la justice française de Mr Hasseni, pour « complicité dans l'assassinat de Mr Mecili ». « A peine » poursuit-il, « deux jours après, ressurgit le dossier de Cheb Mami. Une curieuse circonstance pour croire en une simple coïncidence. » ! L'auteur reconnaît tout de même – devoir de la profession oblige – et explicitement le caractère « indépendant » de la justice française. Alors où est le problème ? Il semblerait que l'immixtion de la justice française est même « récurrente » dans « ses manières d'agir » voire même ses « intentions de torpiller les intentions d'aplanissement des différends entre Alger et Paris » !?? Un scoop par l'auteur. Une rhétorique sortie de tout poils de son carcan habituel. Je laisse le soin aux chèr(e)s lectrices et lecteurs de parcourir le reste du contenu de cet article qui en dit long. Notamment, sur le caractère irrémédiablement rédhibitoire de l'état d'esprit ainsi que la ‘‘grandeur'' d'âme de ces plûmes qui ne veulent surtout pas déchanter leur Prince ! la conclusion est, on ne peut plus fabuliste, lorsqu'on découvre (à la fin de l'article) que la « refondation des relations et leur développement », serait mis en équation dans une règle quasi logarithmique avec la « menace des poursuites judiciaires » (maintenue ou pas ?!) sur la « tête de responsables algériens ». Un cours ‘‘magistral'' sur les nouveaux fondements de la Science politique (version post-moderne) à enseigner sur les bancs des écoles aux futurs bacheliers de la planète ! Quant à la « pétition d'un million et demi (de nos martyrs) », parue dans ennahar, est supposée « stopper » « l'humiliation » ! Car, la « décision émanant de la justice française… » est selon le journal, une décision « politique arbitraire ». Elle traduirait en fait une « rancune disséminé ». Qui tente l'avilissement de notre pays : peuple et gouvernement. Ainsi, tout souhait de nos citoyens de rendre justice à un compatriote assassiné serait, selon le contenu de cet ‘‘appel'' une tentative d' « humiliation de nos concitoyens à travers le monde » Car, au nom « des slogans de la justice et des Droits de l'Homme.» ! Bien sur, les signataires appellent de leurs vœux sincères le « retour » de l'inculpé au sein de sa famille et à son pays. Bien évidemment, tel est le vœux de chacun de nous pour tout innocent qui serait inculpé à tord. Particulièrement dans cette affaire d'assassinat. Sauf que le plus hallucinant est qu'une demande d'enquête est formulée sans aucune ambiguïté non pas pour identifier le (ou les) coupable (s) de ce crime, mais une « enquête urgente » pour désigner les coupables de la machination au sein de la justice française saisie de cette affaire !!! voilà de quoi consoler une famille qui porte éternellement les cicatrices de son deuil. S'agit-il d'un mécanisme hallucinatoire passager ou d'un léger trouble dans les représentations de la justice et du droit ? En tous cas, ce n'est pas à la schizophrénie d'empêcher la vérité d'éclater sous le nez des sorciers ou de leur loyauté…! Cordialement à Brahim et à toute l'équipe du LQA. Paris, 19 octobre 2008