"Le juge parisien Baudouin Thouvenot s'est montré malheureusement très incapable, voire même, a très mal géré le dossier". C'est en ces termes que s'est exprimé à nouveau le président de la Commission nationale consultative de défense des droits de l'Homme, M. Farouk Ksentini, sur la mise sous contrôle judiciaire à Paris du diplomate algérien Mohamed-Ziane Hasseni, accusé d'avoir commandité l'assassinat de l'opposant Ali Mecili. S'exprimant en marge d'une journée d'étude, organisée, hier, à l'Assemblée populaire nationale, sur le thème "le Nepad et les Droits de l'Homme", en concert avec la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de l'émigration et la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés près de l'APN, Ksentini s'est montré très optimiste que l'affaire ne tardera pas d'arriver à son terme. Selon lui, les derniers témoignages ont prouvé qu'il y a effectivement une erreur d'identification. Pour rappel, Hichem Aboud, l'un des principaux témoins dans l'affaire de l'inculpation du diplomate algérien, a été entendu, le mercredi 17 décembre, par le juge parisien Baudouin Thouvenot. Lors de son audition, Aboud avait disculpé le diplomate Hasseni et mis en cause Mohamed Samraoui ainsi que l'ancien président Chadli Bendjedid et son directeur de cabinet de l'époque Larbi Belkheir. "Samraoui est impliqué dans l'assassinat de Mecili", a notamment déclaré M. Aboud aux quotidiens El Watan et Ennahar. Cependant, il est nécessaire de signaler que l'inculpation a tellement perduré au point qu'elle a pris une envergure politique. A ce propos, Ksentini a affirmé que "l'affaire n'est pas politique. Mais, tout de même, elle a une coloration politique". Dans le même ordre d'idées, et pour ce qui est des pressions politiques exercées sur l'Algérie en jouant sur la carte de l'affaire Mecili, Ksentini a indiqué " que c'est la règle du jeu. En politique, les choses se construisent ainsi, c'est des coups plus en moins tordus. Mais quoi qu'il en soit, l'entreprise a été vraiment malheureuse parce qu'il s'agissait de la liberté d'un individu qui est complètement étranger à l'affaire et qu'il ne connaissait ni de près ni de loin ". Et d'ajouter que " je pense que cette affaire s'achemine à son terme et une fois que Mohamed-Ziane Hasseni bénéficiera du non-lieu et qu'il ne sera pas sous contrôle judiciaire aura la liberté et rentrera chez lui". Par ailleurs et concernant les prisonniers algériens en Libye qui sont au nombre de 56, M. Ksentini, lors de son passage au forum d'El Moudjahid la semaine dernière, avait fait part de tractations entre les deux pays pour leur rapatriement en vue de leur emprisonnement en Algérie. Cela se fera dans le cadre d'un échange de prisonniers. A ce point, le président de la Commission nationale consultative de défense des droits de l'Homme a indiqué que " la balle est dans le camp libyen. On attend toujours leur réponse ". Quant au sujet des détenus algériens à Guantanamo, Ksentini a signalé qu'il en reste probablement 17 prisonniers tout en rappelant que le président élu américain, Barack Obama, a promis de fermer cette prison. Ce qui signifie la libération de tous les détenus.