Dès l'indépendance, le clan d'Oujda, conduit par Boumediene, Ben Bella et Bouteflika, s'empare du pouvoir par la force en s'appuyant sur l'armée des frontières. La révolution est trahie et toutes ses structures et instances sont dissoutes au profit d'un clan qui impose un système despotique dans lequel l'état-major décide de tout. Un système toujours en place. BOUMEDIENE MÈNE LA GUERRE CONTRE LES MOUDJAHIDINES Les maquisards de l'intérieur épuisés par 7 ans de guerre contre le colonialisme, ont essayé de résister dans un combat inégal face à l'armée de Boumediene, composée dans sa majorité de militaires dont aucun n'a tiré une seule balle contre l'armée française. Boumediene et ses troupes fraiches arrivées de Tunisie, aidés par les fameux déserteurs de l'armée française (les DAF), mettent beaucoup de zèle pour combattre les maquisards qui refusent la confiscation du pouvoir par ce son clan usurpateur. Dans ce combat inégal, des milliers de vrais maquisards et de civils sont tombés au champ d'honneur notamment dans la wilaya 4 et la région kabyle. Des centaines de maquisards sont arrêtés et torturés dans les mêmes locaux et avec les mêmes méthodes utilisées par les tortionnaires : Massu, Bigeard et Aussaresses. Les chefs historiques de la révolution sont éliminés physiquement, jetés en prison ou poussés à l'exil. Boumediene installe un pouvoir absolu aidé dans sa sale guerre contre la révolution par des capitaines et commandants issus du clan des DAF qui finiront par prendre les commandes du pays 30 ans après. Parmi eux, les futurs généraux : Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari… UN SYSTÈME DESPOTIQUE TOUJOURS EN PLACE Le système imposé par Boumediene repose toujours sur la même configuration du pouvoir et poursuit un même et immuable objectif : maintenir le contrôle total sur le peuple, le pays et ses richesses. Qu'il est triste de constater que 58 ans après l'indépendance, on retrouve dans notre pays les grandes lignes de la structure politique du colonialisme : les Algériens exclus du processus politique, privés de liberté et de leur dignité, humiliés, opprimés, dépossèdés de leur mémoire collective et de leur histoire. La Hogra, la violence pathologique de l'état, le mépris, le mensonge, la politique de division, l'oppression psychologique, le mensonge et les techniques de manipulation sont érigés en leviers de gestion de la société. LE COMBAT AUJOURD'HUI POURSUIT CELUI DE NOS MARTYRS Le pouvoir a tout fait pour falsifier l'histoire de notre pays, notamment celle liée à la guerre de libération, il a cherché par tous les moyens à faire oublier les vrais héros et en fabriquer des Zaïms et des Fakhamates. Falsifier l'histoire pour ces Zaîms en carton vise également à empêcher le peuple de mesurer la distance qui sépare les escrocs et usurpateurs du pouvoir avec les vrais héros de la révolution et ce qu'ils incarnent en termes de valeurs et de dévouement. L'idéal d'une Algérie libre, démocratique et sociale a été trahi dès l'indépendance. Dans cette perspective, on peut dire qu'il y'a un lien fondamental entre le combat inachevé pour l'indépendance et toutes les luttes menées pour résister contre le système despotique en vigueur depuis 1962. Le Hirak s'inscrit dans cette continuité historique, il est porteur de la même espérance lumineuse pour laquelle se sont sacrifiés les martyrs : libérer le pays et le peuple en se réappropriant les valeurs de fraternité, solidarité, justice et liberté. Cependant, cette espérance doit continuer à être agissante et active, si elle ne l'est pas, elle devient chimère et illusion et comme dirait Aristote : « Le rêve d'un homme éveillé ».