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VOULONS-NOUS VRAIMENT LE CHANGEMENT ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 10 - 10 - 2009

Telle est la question que nous nous posons et que nous posons à ce qu'on appelle pudiquement l'élite intellectuelle et politique nationale.
A ce jour, toutes les politiques de ravalement de façade entreprises par le régime illégitime et ce, depuis la tragique manipulation d'octobre 88, se sont soldées par un échec cuisant.
Octobre 88 aurait pu constituer un tournant politique historique pour notre pays si l'opposition de l'époque (malgré sa faiblesse due à des décennies de clandestinité et de dure répression) ne s'était pas inscrite dans la stratégie du pouvoir illégitime qui avait fait miroiter une « ouverture démocratique », le temps de reprendre son souffle. Une « ouverture » qui s'avérera être une véritable supercherie.
Octobre 88 aurait pu aussi constituer un tournant politique historique si les véritables « décideurs », devant le séisme provoqué par les intrigues de sérail, avaient eu l'honnêteté et le courage de mettre à l'époque un terme à leur politique suicidaire entamée au lendemain de l'indépendance et qui allait, quelques années plus tard aboutir à la faillite sanglante. Seules quelques individualités civiles et militaires se comptant sur les doigts d'une main, appelleront à ce changement. Elles seront ignorées. Les énormes privilèges des uns et l'aveugle ambition du pouvoir des autres auront eu raison de l'avenir de notre malheureux pays. Ensemble, ils préféreront des réformettes au changement radical.
Sous d'autres cieux, des dictatures connues pour leur implacable cruauté, ont su mettre un terme à leurs dérives totalitaires, quand l'avenir de leur pays était en jeu. C'est le cas du régime de Pinochet qui, après 17 ans d'une impitoyable répression (3000 morts et disparus), a su mettre – un certain 5 octobre 88 – un holà à son pouvoir illégitime suite à sa défaite au référendum qu'il avait lui-même organisé et accepter la mise en place d'une transition démocratique.
Il en est de même de la dictature de Videla en Argentine. Après huit années de répression aveugle (30 000 morts et disparus), la désastreuse guerre des Malouines en 82 sonnera le glas de la junte qui saura se retirer de la scène politique sans effusion de sang pour laisser place à une évolution pacifique vers un régime démocratique. Et les exemples sont nombreux de par le monde.
Ces dictatures, aussi impitoyables soient-elles, n'ont jamais favorisé leurs intérêts claniques, idéologiques ou encore moins matériels aux dépens de l'intérêt national. Elles n'ont jamais franchi la ligne rouge qui mettait en péril leur patrie. En un mot, elles n'ont jamais eu d'attitude antinationale.
L'Algérie est l'un des rares pays avec le Zimbabwe où le régime politique, sourd et aveugle est entrain de mener la Nation vers un désastre national. 250 000 victimes entre morts et disparus ne semblent pas lui suffire. Près de cinquante années de « règne » semblent aussi trop peu pour lui ! Illégitime et issu de coups de force répétés, et fondamentalement ANTI-NATIONAL, il n'a pas hésité à provoquer une guerre contre une partie de son peuple pour préserver ses privilèges. Un cas de figure honteux et odieux qui sera enseigné dans les Instituts de Sciences politiques du monde entier. Il n'hésitera pas demain en cas de nouvelle impasse politique, de provoquer une guerre contre nos frères marocains, pour tenter, une fois de plus de sauver ses meubles mités. Dieu Fasse que je me trompe !
La situation sociopolitique et économique est très grave. La violence politique perdure avec son lot quotidien de morts et de blessés. Le phénomène des harragas prend d'année en année une ampleur inquiétante. Ce sont des centaines de jeunes et de moins jeunes, des deux sexes qui tentent l'aventure qui se termine souvent dans les abysses de la Méditerranée. La jeunesse qui ne peut fuir et réduite au chômage, est minée par la délinquance, la drogue et autres fléaux sociaux ravageurs.
Ce qu'on appelle pompeusement « économie » est entre les mains de la maffia, issue de l'oligarchie militaro-financière. Pas un seul « investisseur », concessionnaire ou importateur, n'échappe à la coupe d'un parrain de l'oligarchie. L'Algérie est devenue au nom de la fumeuse « économie de souk », un véritable comptoir de la Khourda du monde entier.
Aujourd'hui, tout le monde est d'accord – y compris d'anciens et actuels hommes du système – sur la nécessité d'un changement du système politique. Mais il semble que le sens du changement n'est pas le même pour tout le monde, nonobstant du concept du « changement dans la continuité » si cher à nos imposteurs au pouvoir.
En septembre 2007, trois personnalités politiques dont Messieurs Aït Ahmed et Abdelhamid Mehri avaient appelé la société à s'impliquer en vue d'un réel changement et à prendre des initiatives dans ce sens. Une certaine presse et des esprits malintentionnés avaient « interprété » cet appel à initiative comme étant……. une initiative !! Une manière entre autre de mener le peuple en bateau !
En novembre 2008, des volontés intellectuelles et politiques dont Si Abdelhamid Mehri, réunies à Genève ont appelé à un « changement radical, consensuel et non-violent » et à soutenir toutes les initiatives qui revendiquent ce changement.
Le 19 mars 2009, quinze citoyens – de tous bords politiques – lançaient un Appel au peuple Algérien en vue d'un changement pacifique et radical du système politique et avançaient une série de propositions concrètes en vue d'une véritable transition démocratique. Consensuel, respectueux des valeurs civilisationnelles de la Nation Algérienne, en droite ligne avec l'esprit du mouvement national authentique, du 1er novembre et de la plateforme de la Soummam, et en adéquation avec les principes démocratiques universels, notre Appel répondait à la fois aux vœux d'Hommes sincères qui appelaient la société à prendre des initiatives et surtout à l'attente d'une très grande partie de la société opprimée. Cet appel avait et continue à recevoir de larges échos favorables de la part d'Algériennes et d'Algériens de l'intérieur et en exil, de toutes les tendances politiques et même de certains hommes qui avaient fait partie à un moment du système et qui ont trouvé l'initiative encourageante. Tout comme certaines figures du mouvement national, nous ont, sans prendre position publiquement, encouragé dans cette voie. En aucun cas, pour rassurer certains, nous avons cherché à avoir le quitus de quiconque, si ce n'est le soutien de notre peuple auquel l'Appel est avant tout destiné.
L'Appel n'est nullement parfait, mais de l'avis de beaucoup de compatriotes, est réaliste, consensuel et clair, ne prêtant à aucune confusion, sauf pour ceux habitués au grenouillage politique. Tout comme il n'a pas la prétention d'être l'unique motrice de cette dynamique du changement réel auquel aspire une grande majorité de notre Peuple. Et pour reprendre un signataire de l'Appel il n'est qu'une modeste et « noble invitation adressée à tous les compatriotes pour qu'ils fédèrent leurs efforts dans le but d'enclencher cette dynamique de changement politique radical et pacifique de régime ».
En aucun cas, nous nous considérons (quelle prétention !) les dépositaires de « l'opposition démocratique » face à ce régime illégitime. Nous ne sommes qu'une partie de l'opposition populaire réelle.
Je rejoins notre frère Abdelkader Dehbi pour dire que « nous comptons sur le temps et sur un long et patient travail pédagogique, d'explication et de mobilisation citoyenne, comme nous l'avons mentionné dans notre Appel. Nous ne sommes pas intéressés par des effets d'annonce, pour la seule et bonne raison, que nous n'avons en tête, ni des intérêts partisans, ni échéance électoraliste, ni ambition carriériste. Nous sommes des citoyens ordinaires qui voulons convaincre d'autres citoyens ordinaires comme nous, de prendre conscience des menaces réelles qui pèsent sur la paix sociale et sur l'unité nationale, du fait de l'injustice et de la hogra, de l'arbitraire et du pillage du patrimoine national, érigés en système de gouvernement par le régime politique en place, un régime illégitime, corrompu et anti national ».
C'est cette totale indépendance vis-à-vis des laboratoires internes et des officines étrangères qui dérange non seulement le pouvoir mais aussi les adeptes du grenouillage politique, ceux qui voudraient avoir le monopole, qui de la démocratie, de l'Islam ou de la question culturelle.
Nous lançons encore une fois un Appel à toutes les volontés sincères qui œuvrent pour un véritable changement du système afin de nous concerter avec respect, sans marginaliser quiconque et d'aller vers une conférence nationale ouverte à tous sans exclusion aucune. Œuvrons à nous rassembler autour d'un compromis politique historique, accepté et respecté par tous et dans le cadre d'un véritable Front du Changement National (Djabhat Etaghyir El Watani) pour constituer cette force politique unie, seule condition sérieuse pour mettre un terme à ce régime illégitime.
Encore une fois, aucun leader, ni aucun parti ni aucun courant ne pourra à lui seul résoudre la grave crise politique qui est avant tout une CRISE DE LEGITIMITE DE POUVOIR. Seul le rassemblement de toutes les Algériennes et de tous les Algériens en viendra à bout.
Sommes-nous capables de mettre de côté nos divergences et de vaincre ce narcissisme et ce nombrilisme involutif qui habitent certains d'entre nous ? Sommes-nous capables de jeter les bases du dialogue et de la concertation sincère et franche pour sauver notre Algérie meurtrie ? Sommes-nous capables de construire une véritable opposition unie et représentative ?
Et finalement voulons-nous vraiment le changement ?
Les questions restent posées et le débat serein et fraternel est ouvert.
Salah-Eddine SIDHOUM
Coordinateur de l'Appel du 19 mars 2009
Alger le 10 octobre 2009


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