El Watan, 11 novembre 2009 Une fois de plus, des agents de la Sûreté nationale usent de la violence physique contre les professionnels de la presse. Hier, le photographe du journal arabophone El Ahdath, Chenaâ Nour El Islam, en a fait les frais. Il a été violemment agressé par des agents des forces de l'ordre au niveau d'El Mouradia. Envoyé par son journal pour couvrir le rassemblement des enseignants contractuels devant le ministère de l'Education nationale, le photographe a été molesté par des policiers. « Je prenais des photos du rassemblement quand un policier, derrière moi, m'a flanqué une gifle. Mon ordre de mission ne m'a pas épargné d'autres gifles et coups de poing. Ils se sont acharnés sur moi », raconte le photographe, qui était encore sous le choc dans l'après-midi d'hier. Les policiers sont allés plus loin, ils ont emmené le jeune photographe au commissariat. Là, on lui a supprimé toutes les photos qu'il avait prises du rassemblement des enseignants. « Au commissariat, les policiers ont éliminé toutes les photos que j'avais prises du rassemblement des enseignants, avant qu'un officier ne vienne me présenter des excuses », a ajouté la victime. Aussitôt après avoir appris la nouvelle, les journalistes et photographes se sont rassemblés dans l'enceinte de la maison de la presse Tahar Djaout pour dénoncer cette énième agression dont sont victimes les professionnels de la presse dans l'exercice de leur métier. « Nous devons agir avec force pour mettre fin à ces agressions à répétition contre les journalistes et photographes », ont-ils indiqué. Ils comptent déposer plainte contre les policiers agresseurs. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a exprimé sa solidarité avec le photographe et mis l'avocat du syndicat à sa disposition. Le SNJ se dit indigné « au plus haut point de ce grave dérapage des représentants d'une institution censée veiller à l'ordre public » et « se réserve le droit de porter plainte pour agression » auprès du procureur de la République. Il a dénoncé aussi avec fermeté « une entreprise de casser du journaliste » et écrit, dans un communiqué rendu public hier : « Alors que le photographe s'apprêtait à montrer sa carte de presse, les policiers lui ont asséné des coups de poing. Visiblement non satisfaits de leur besogne, les représentants des forces de l'ordre décident de l'embarquer dans les locaux du commissariat d'El Mouradia. » La direction du journal El Ahdath compte, pour sa part, saisir la justice. La coordination des enseignants contractuels, choquée par la violence utilisée contre le photographe, a vivement dénoncé, dans un communiqué rendu public, « le comportement indigne des policiers ».