Apres avoir suivi massivement l'appel à la grève lancé par quatre syndicats autonomes, le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) a tenté d'organiser, hier, un rassemblement devant le palais présidentiel d'El Mouradia. En vain, les forces de l'ordre ont sévèrement réprimé cette manifestation qui se voulait pourtant pacifique. D'après le témoignage d'un confrère, présent sur les lieux, ils étaient à peine une centaine d'enseignants à brandir des slogans contre l'actuel ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Les enseignants ont été violemment matraqués et passés à tabac et ont même servi, d'après notre interlocuteur, de «véritable défouloir» pour les forces de l'ordre. Un photographe du quotidien arabophone «El Ahdath» a été particulièrement malmené. Les échauffourées n'ont, toutefois, pas fait de blessés. Les revendications des enseignants contractuels se résument essentiellement à un statut, du reste, très précaire. Exclus de fait des concours de recrutement, les enseignants contractuels exigent- aujourd'hui leur régularisation administrative et leur intégration -quelle que soit leur spécialité dans le corps des enseignants. Déterminés plus que jamais à arracher leurs droits, les enseignants contractuels n'ont trouvés, semble-t-il, que cette forme de protestation pour faire valoir leurs droits. Un parent d'élève présent sur lieu a tenu à exprimer, lui, sa solidarité avec les mécontents. Pour lui, la multiplication des enseignants contractuels nuit gravement à la qualité de l'enseignement en Algérie. Il est à signaler enfin que ce n'est pas la première fois que le CNEC décide d'observer un tel rassemblement. Mais cette fois-ci, les enseignants ont été sévèrement tabassés. Une situation qui risque de s'envenimer dans les prochains jours.