Il est temps de dire halte à la culture de la violence, de la médiocrité et du clientélisme imposée par une poignée de généraux prédateurs et corrompus, qui s'acharnent à entretenir l'amalgame en assimilant les dénonciations portées contre eux par des gens honnêtes à des attaques contre l'armée derrière laquelle ils s'abritent. Il est temps de dire halte au génocide mené par cette poignée de généraux sanguinaires contre le peuple algérien. N'est-il pas étonnant de constater que des intellectuels (un cas unique dans les annales de la démocratie) servent de rempart à ces généraux « DAF » ? Qu'un journaliste, larbin du pouvoir, ait pu un jour tonner devant les caméras de l' ENTV, unique chaîne de télévision en Algérie, qu'il faudrait « passer sur le corps de trente millions d'Algériens pour juger les généraux », lorsqu'il a été question de poursuivre les généraux assassins devant un tribunal pénal international pour crimes contre l'humanité et génocide ? Connaissant le mépris que voue cette catégorie de généraux aux intellectuels, il est légitime de se demander quelles sont les raisons de cette complicité. Est-ce le fruit du même procédé que celui employé dans les services du général Smaïn Lamari ? Celui-ci n'autorise que l'ascension des sous-officiers médiocres et « lèche-bottes », alors que les officiers universitaires (sensés être les dirigeants de demain) intègres et compétents, qui refusent toute compromission, sont brimés et n'ont que le choix entre servir de trophées au GIA ou s'exiler. C'est ce qui s'est malheureusement produit dans de nombreux secteurs de l'industrie et de l'économie, où de nombreux cadres victimes de l'arbitraire dans leur propre pays occupent aujourd'hui des postes importants aux Etats-Unis, en France, en Allemagne et partout en Europe. Qui a encouragé cette fuite de cerveaux et dans quel but ? Il est temps de dire halte à l'impunité dont jouit cette poignée de généraux mafieux qui disposent de l'Algérie et de ses richesses comme d'un bien personnel et qu'ils se partagent alors que le peuple vit dans une misère indescriptible. Une Algérie que ces rentiers du pouvoir bradent au nom de la globalisation, pour continuer à profiter de leurs commissions occultes et de leurs circuits de blanchiment de l'argent détourné. Il est temps de dire halte à ces généraux manipulateurs qui disposent à leur guise des institutions de la République pour les travestir, et qui ont sous leur emprise un Parlement (une chambre d'enregistrement servant à imposer des lois scélérates, qu'il leur sera de toute façon toujours loisible de violer), une justice, une armée, des médias, le trésor public… Aujourd'hui, il est urgent et impératif que cessent ces pratiques de division du peuple algérien, opposant Kabyles et Arabes, islamistes et laïcs, arabophones et francophones… Ce ne sont pas les élections douteuses qui se succèdent qui vont changer quelque chose ou améliorer le quotidien des Algériens. Elles ne vont surtout pas convaincre une opinion internationale, qui n'est plus dupe au point de croire que les généraux mafieux engagent le pays sur la voie démocratique. Quelle légitimité procurent ces élections que le peuple rejette ? N'est-ce pas Sid Ahmed Ghozali, ex-chef du gouvernement et « poulain » de ces mêmes généraux, qui déclarait à propos des élections dans Le Matin du 3 juin 2002: « La mascarade aventureuse n'apporte rien à la solution de nos vrais problèmes. Elle signifie une nouvelle régression par rapport à un processus démocratique authentique. Elle est la continuation de la pratique de l'exclusion par un pouvoir qui n'a cessé d'allumer des feux successifs et de les attiser sans craindre d'entreprendre en même temps de diviser les algériens, d'isoler la Kabylie des autres régions du pays. Il a ainsi engagé la crise dans la spirale infernale de la surenchère et de la dislocation de la nation ». Tout commentaire serait superflu, tant il confirme les manœuvres d'un pouvoir vomi par la quasi totalité des Algériens et qui s'impose par la terreur, la servilité et la corruption. Le 11 septembre 2001 fut une aubaine pour les généraux éradicateurs, qui ont trouvé grâce à cet événement le prétexte idéal pour une totale absolution, en imputant la « décennie rouge » aux seuls islamistes et en se dédouanant complètement des crimes qu'ils ont commis, ordonnés et encouragés. L'histoire rendra un jour son verdict. In Chronique des années de sang