Droit de Réponse contre un lynchage. « »"Répétons-le, les notions de « pureté » ethnique ou confessionnelle, sont nées en Europe, avec le Siècle des Lumières, avec le prétendu rationalisme qui, paradoxalement, alors même qu'il s'affirmait universel et œcuménique, creusait des frontières meurtrières entre les différentes races et religions. »" » (In – « La Cité d'Isis, histoire vraie des Arabes » de Pierre Rossi, page 46 – Nouvelles Editions Latines 1976) En postant sous forme d'un court commentaire, une opinion exprimant mon indignation contre le brûlot de M. Arezki Aït Larbi, flétrissant l'Islam, qualifié de « matrice idéologique du terrorisme » et les Arabes, brocardés en « diplomatie du loukoum » – publié par Le Matin en ligne, sous le lien suivant: http://www.lematindz.net/news/2887-opinion-algerie-egypte-assumer-la-rupture-ideologique-pour-restaurer-nos-li.html , j'étais loin de m'imaginer le tollé que j'allais soulever et le flot de commentaires acerbes, plus virulents les uns que les autres, voire insultants, les uns apparemment dictés par l'ignorance, les autres, manifestement par la mauvaise foi et la volonté de blesser. Le tout, « courageusement » calfeutré dans le confort de l'anonymat…. (1) J'ai donc tenu – par devoir patriotique – à me démarquer formellement, des accusations injustes « d'anti-kabyle » que je ne suis pas et que je n'ai jamais été, pour la simple raison que j'ai toujours ancré mon algérianité au socle identitaire historique commun à tous les algériens, à savoir: l'amazighité, l'arabité et l'islamité, en respectant indistinctement tous mes concitoyens algériens, y compris du reste, ceux qui sont issus d'origines ethno culturelles différentes ou professant des convictions religieuses ou métaphysiques différentes des miennes. En revanche – et mes écrits plaident pour moi – j'ai toujours dénoncé la politique traditionnelle menée par l'ex puissance coloniale, pour semer la division parmi les algériens: entre berbères et arabes, entre arabophones et berbérophones, et plus généralement, la politique manifeste du « diviser pour régner » prônée et pratiquée depuis toujours, par l'ensemble de l'Occident et de ses alliés sionistes, à l'égard de tous les pays arabo-musulmans, au Maghreb comme au Proche et Moyen-Orient. Car, je m'honore de n'avoir jamais cessé de répéter, tout au long de mes écrits, depuis plus d'une vingtaine d'années, qu'il faudrait constamment avoir à l'esprit que l'Occident – aujourd'hui allié à sa créature Israël – n'a jamais cessé de considérer le monde arabo musulman, à l'Est, comme à l'Ouest, avec ses yeux anciens de Croisé. Je rappelle pour une nième fois, comment par exemple, en 1907, le Président du Conseil Britannique Camille Bitterman avait constitué une Commission officielle dont les membres étaient d'éminents historiens et sociologues européens. Commission qui avait pour mission d'étudier les moyens susceptibles de perpétuer la prépondérance de l'impérialisme britannique dans le monde. Lors de la première réunion de cette Commission, Bitterman y prononça une allocution, en déclarant notamment ceci: « »« Les empires se forment, s'agrandissent et se stabilisent un tant soit peu, avant de se désagréger et de disparaître….Avons-nous un moyen d'empêcher cette chute, cet effondrement ? Nous est-il possible de freiner le destin du colonialisme européen actuellement à son point critique ? En fait, l'Europe est devenue un vieux continent aux ressources épuisées et aux intérêts émoussés, alors que le reste du monde encore en pleine jeunesse, aspire à plus de science, d'organisation et de bonheur…. »" » (« Le conflit israélo-arabe » in – Numéro Spécial de la Revue Les Temps Moderne n°253 Bis, page 225 – Juin 1967). En réponse à cette question qui exprimait clairement les craintes des impérialistes britanniques quant à leur avenir, la Commission élabora un important rapport qui soulignait en particulier: « »« la nécessité de lutter contre l'union des masses populaires dans la région arabe ou l'établissement de tout lien intellectuel, spirituel ou historique entre elles » (ibid) – et préconisait – « la recherche de tous les moyens pratiques pour les diviser autant que possible »" ».(ibid). Comme moyen d'y parvenir, le rapport suggérait: « »"l'édification d'une barrière humaine puissante et étrangère à la région – pont reliant l'Asie à l'Afrique – de façon à créer dans cette partie du monde, à proximité du canal de Suez, une force amie de l'impérialisme et hostile aux habitants de la région. »" » (ibid) Plus tard, à l'issue de la deuxième Guerre Mondiale, c'est Winston Churchill, apôtre de l'impérialisme britannique – qui venait de passer le témoin aux Etats-Unis -, qui devait déclarer de son coté: « »"Si nous avions la chance d'assister de notre vivant à la naissance d'un Etat juif, non seulement en Palestine, mais sur les deux rives du Jourdain, nous verrions se produire un évènement absolument conforme aux intérêts réels de l'Empire. »" » (ibid) Un vœu apparemment largement exaucé, et bien au-delà des espérances des nouveaux Croisés de cette union sacrée judéo-chrétienne, qui s'appelle aujourd'hui « Le Nouvel Ordre », entendez, l'ordre impérialo sioniste. Car l'installation en terre palestinienne, par le fer et par le feu, du greffon étranger appelé « Etat d'Israël » a eu pour effet historique, de maintenir depuis plus de soixante ans, un foyer permanent de tensions et de déstabilisations dans l'ensemble de nos pays. Déstabilisation aggravée par l'aliénation des peuples, encouragée en sous main par une politique occidentale systématique de soutien actif à tous les régimes despotiques arabes – qu'ils s'intitulent royaumes, républiques ou autres émirats – au pouvoir depuis des lustres, et qui portent aujourd'hui, une part de responsabilité écrasante, dans la dégénérescence de nos sociétés, dans la corruption de nos Etats, dans l'abaissement politique et moral de nos Pays.. Mais revenons plutôt à notre sujet proprement dit, l'article de M. Arezki Aït Larbi, d'abord, pour préciser un point de sémantique essentiel à notre débat, à savoir la nécessaire distinction à opérer entre le concept de « berbérité » qui est un concept neutre, désignant l'appartenance à l'ethnie des berbères et celui de « berbérisme », qui est un concept chargé d'ambiguïtés d'ordre politique. Il en est de même par parallélisme, s'agissant d' « arabité » et d' « arabisme ». Or, dans mon commentaire tant décrié j'ai critiqué le « berbérisme », pas la berbérité, et encore moins ceux que je considère depuis toujours, aujourd'hui comme hier, comme étant mes frères et concitoyens berbères, je l'affirme ici, sans aucun complexe ni hypocrisie, pour peu qu'il y ait réciprocité dans le respect que nous nous devons les uns aux autres. En fait, ce que j'ai voulu dénoncer et que je dénonce avec force ici, c'est cette poussée de fièvre subite, qui semble s'être emparée ces temps-ci, des milieux archi connus d'un anti arabo-islamisme militant extrêmement suspect, enfourchant opportunément le cheval de la crise actuelle entre l'Algérie et l'Egypte, pour régler de vieux problèmes récurrents, de nature à la fois politique et idéologique: à savoir, la remise en cause de l'appartenance historique et naturelle, de l'Algérie en tant que pays arabe. Rien que çà ! Et dire qu'il n'est pas jusqu'à ce triste Monsieur Azzouz BEGAG, ci-devant ministre-intérimaire-alibi-sans-bureau-ni-ministère (attention, ce n'est pas un lien, c'est une hyène….) qui n'y soit allé de son opinion, avec ce titre aussi stupide qu'hallucinant: « Algérie-Egypte: la fin de la communauté arabo-musulmane » ! Fichtre donc ! http://www.lematindz.net/news/2883-opinion-algerie-egypte-et-la-fin-de-la-communaute-arabo-musulmane.html Suspect est bien le terme en effet, quand on pense, qu'au lieu de dénoncer, en tant que premiers responsables de ce qui arrive, les régimes pourris des dynasties corrompues et complices, à savoir celui des Moubarak, le pharaon adipeux du Caire comme celui des Bouteflika, le bachagha boursoufflé d'Alger, ces milieux de l'anti arabo-islamisme militant, dont certains titres de presse comme Liberté et autres El Watan, ont préféré concentrer leurs attaques sur l'arabité, cette arabité qu'ils savent être la composante inséparable de notre identité nationale, au même titre que notre amazighité et que notre islamité. Est-ce à dire que des millions d'Algériens vont devoir être sommés in fine, de renier leur part d'arabité ? Et ceci, juste parce que la quasi-totalité des pays qui composent ce monde arabe – et l'Algérie en fait partie, depuis 14 siècles – sont aujourd'hui sinistrés, du fait d'abord de leurs propres dirigeants, et traversent depuis quelques décennies, l'une des périodes d'adversités les plus sombres de leur histoire ? Soyons donc sérieux, M. Arezki Aït Larbi, vous qui écrivez sans broncher: « »"Rappelons avec force que notre soutien aux Palestiniens n'est pas dicté par une posture sentimentale au nom d'une communauté linguistique ou religieuse, pour des « frères, oppresseurs ou opprimés ». Ce soutien s'impose par la solidarité humaniste, »" » Vous écrivez cela, en feignant d'oublier que le Peuple Palestinien, même s'il est trahi, aujourd'hui plus que jamais, par la quasi-totalité des régimes arabes corrompus, fait partie intégrante de notre sphère civilisationnelle et spirituelle, que vous le vouliez ou non. Plus grave encore, vous oubliez que la plupart des Imazighen sont originaires des Philistins – les Palestiniens d'aujourd'hui – depuis l'époque de Goliath, donné pour être leur ancêtre et tué au combat, par la fameuse fronde de David…. En fait, et sans devoir remonter constamment au passé lointain, et pour ne parler que du présent quasi immédiat, c'est-à-dire de notre situation socio politique inextricable, il nous faudra avoir l'honnêteté intellectuelle et le courage moral, d'aller en chercher les causes originelles dans le coup d'Etat militaire caractérisé de Janvier 1992, quand une poignée de généraux ont pris sur eux – après avoir destitué un président élu – l'écrasante responsabilité historique et morale de récuser les choix de tout un Peuple et de fouler aux pieds, ses bulletins de vote, au lendemain même de la proclamation des résultats des élections législatives constitutionnellement et régulièrement organisées dans le pays, et donnant une victoire sans appel, à l'ex parti du Front Islamique du Salut. Un coup d'Etat militaire, soit dit en passant, que tous nos champions de la Démocratie ont approuvé par ovation, en y poussant de toutes leurs forces…..Je rappelle ces faits aux mémoires courtes, juste au nom de la vérité. Car, l'esbroufe dialectique qui consiste à faire remonter indéfiniment, les causes de tous les maux qui frappent le pays, à d'autres causes originelles, de plus en plus éloignées dans le passé, est l'une des formes les plus odieuses de la malhonnêteté intellectuelle et de la manipulation de l'opinion publique. Une forme d'esbroufe politique pratiquée par le pouvoir lui-même, quand çà l'arrange… Ce rappel douloureux des origines réelles de la tragédie nationale est essentiel, parce que les plaies sont loin d'en être cicatrisées à l'heure qu'il est, ne serait-ce qu'à travers le drame des familles de près de 20.000 disparus, que le pouvoir continue d'ignorer…Et il est tout à fait prégnant que les prétendus défenseurs des Droits de l'Homme à géométrie variable dans ce pays, en particulier certains stentors de la presse dite « indépendante » observent la même attitude. Sauf que, à force de se complaire dans les postures alimentaires d' « intellectuel organique », on finit par y perdre son âme, c'est-à-dire ses repères moraux, à supposer qu'on en a eu à l'origine… C'est pourquoi l'on observe aujourd'hui – par un étrange effet de moulage en creux – que les va-t-en-guerre qui poussent aujourd'hui à l'escalade, s'agissant de l'Egypte, – dont El Watan et Liberté entre autres – ce sont exactement les mêmes qui se sont murés dans un silence de mort ou dans une componction convenue, il y a presqu'un an jour pour jour, quand, le samedi 27 Décembre 2008, l'aviation de l'armée sioniste commençait sa longue et terrible campagne de bombardements aériens criminels des populations civiles de Gaza, dont certains au phosphore ou contre des écoles. Il est vrai qu'on a si peu à dire dans des circonstances pareilles, quand on a poussé la trahison jusqu'à envoyer semi clandestinement des journalistes en Israël, au grand dam d'un pouvoir dont on ne sait même plus où il est, dans quelles mains il est, et qui il est. De quelle « rupture idéologique » faudra-t-il débattre ? ————————- (1) – Quelques perles de « commentaires » copiés-collés tels quels: « »….Nous écoutons d'instinct que ceux qui sont les nôtres……le cri de douleur des authentiques fils d'Algérie. »" (par le pseudo: Madih) « »…vous êtes un arabe Un bédoin qui n'a aucune racine qui navigue au gré des dunes et des mirages …Si vous voulez me réduire à un arabe alors que mes ancêtres sont de iflissen. Je peux vous dire que je suis anti arabe… »"(par le pseudo: Iflisse) « »tu es quelqu'un qui nourrit une haine viscerale envers les kabyles…..Fait vite crache toute ta haine, avant qu'il ne soit trop tard, ainsi tu aura accomplit ta mission de bon militant Islamo-Baathiste. »"(par le pseudo: Algérien tout simplement) ___________________________________________________________