Je vais en remettre une couche, désolé. Je vais encore parler du cinquième mandat, tant qu'eux ne cessent pas d'en parler. Ils n'ont pas le monopole, je suppose. Eux, achkoun ? Ould-Abbès, patron du FLN. Sidi-Saïd, patron de l'UGTA. Puis, j'aurais pu écrire : Ould-Abbès, patron de l'UGTA. Et Sidi-Saïd, patron du FLN. C'est la même boîte. Et la même caisse de résonance. Pour une fois qu'un syndicat est d'accord avec le parti majoritaire, il faut tout de même le souligner. Alors, je crie sur tous les toits : j'ai reçu le message 5 sur 5 pour la consécration du cinquième mandat. C'est vrai, pourquoi s'arrêter au quatrième mandat ? Ma question est légitime. Le compte n'y est pas, à mon sens. Il faut continuer sur la lancée. Nul que je suis en calcul, je sais néanmoins qu'après 4, il faut appeler le 5. Koulchi h'ssabet, ya didou ! Mais il n'y a pas seulement une question d'arithmétique. Non, les esprits aigris ne sont pas dans le mouvement. Du tout, alors ! Avant 1999, l'Algérie était dans la mouise totale ; je le reconnais volontiers. Nous étions en pleine décennie noire. Que les mémoires oublieuses s'en souviennent ! Avec l'arrivée de notre Président, la décennie a changé de couleur. De noire qu'elle était, la décennie a blanchi. Notre pays, l'Algérie, est dans la décennie blanche. Avec le cinquième mandat, la prospective du FLN et l'aide avisée de l'UGTA, nous entrerons de plain pied dans la décennie rose. Ce n'est plus une question de calcul, puisque nous maîtrisons désormais notre calcul mental ; c'est une question hautement philosophique du mariage des couleurs. Le spectre étant large, il faut savoir où placer le curseur. De ce fait, je me sens à l'aise quand je parle du cinquième mandat ; il n'y a aucun tabou. Puis, je n'insulte pas l'avenir ! Au point où on est, autant faire l'impasse des élections ; on passe directement –sans transition – au chiffre 5. Et puis l'affaire est classée ! Car en termes d'opposition, il y a autant d'opposants que de militants partisans. Je ne vise pas ici les partis satellites du pouvoir ; ceux-là, leur rôle est clair : servir de marchepieds ! Je vise ici des partis d'opposition qui n'ont même pas la faiblesse de disposer d'une plate-forme commune. En guise de conclusion, je n'ai qu'un mot à dire : pauvre Algérie ! Dans une autre vie, j'ai appris à l'école que le rôle d'un syndicat est de faire du syndicalisme. Du reste, dans notre parler algérien (si cher à Abdou Limam !), on dit de quelqu'un qu'il fait du syndicat quand il prend la défense d'un tiers. Rak ddir sindika ! Quid de l'UGTA ? Eh ben non, ya kho ! Notre syndicat national défend le cinquième mandat ! Les esprits avisés (chattrine !) reviendront à mon calcul : 1, 2, 3, 4 et... 5 ! Puis, c'est une défense comme une autre. Dans ma chronique d'aujourd'hui, je fais également du sindika ; puisque je défends la vérité implacable des chiffres. Oui, on sait compter «kamim» jusqu'à 5 ! Et les travailleurs ? Mais qu'ont-ils donc les travailleurs ? Ils travaillent, non ? C'est leur rôle que de travailler, pardi ! Et l'UGTA sait compter jusqu'à 5 ! Et ce n'est pas ce groupe de redresseurs qui vont redresser l'UGTA ; il n'y a rien à redresser : le compte est juste. Puis on sait compter les mandats, on sait compter les bulletins de vote, ya didi ! «Les ascenseurs des cités AADL seront entretenus par l'entreprise Mitidja Inara.» En voilà une nouvelle qui est bonne ! Un scoop «scoopant» ! J'ai été «scoopé» par cette information vitale pour nos cités. D'abord, j'ai toujours pensé qu'il n'y avait qu'un seul «a» à «ADL» ; ensuite, je n'ai jamais su comment lire complètement cet acronyme. Je me suis même permis le néologisme de «Adelistan» pour ces immeubles qui seront nos futures banlieues. Mais revenons donc à cette histoire d'ascenseur ! Ça y est ! On a réglé les problèmes d'ascenseurs algériens. Qui n'arrêtent pas de tomber en panne. Quand ils ne se laissent pas tomber de tout leur poids. Comme ce fut le cas à l'hôpital de Guelma. J'espère que les responsables de la santé de Guelma ont eu cette bonne nouvelle ; qu'ils se mettent donc en relation avec Mitidja Inara ! Puis quel sera le sort de tous les ascenseurs d'Algérie ? Il y en a à gogo qui dorment de leur sommeil de ferraille inutile. Presque tous les ascenseurs des immeubles d'Alger rouillent allégrement depuis l'indépendance. J'ai connu un vieil Algérois qui habitait au huitième étage et qui sortait de chez lui une fois par semaine. C'est vrai, je l'ai connu ! Il prenait ça avec beaucoup d'humour. De l'humour algérois, fleurant bon le basilic et le jasmin ! Depuis, je crois qu'il a opté pour un rez-de-chaussée. Bref, les ascenseurs des cités AADL (avec deux «a») n'ont qu'à bien se tenir ; ils ne connaîtront jamais plus la panne. Mitidja Inara veille au grain ! Au ressort près ! Ce problème des ascenseurs doit être pris au sérieux ! Très au sérieux ! Malheureux celui qui se bloque dans un ascenseur entre deux étages. J'ai vécu cette mésaventure dans une autre vie. Oui, à Alger. Oui, dans un ministère. Nous étions cinq dedans. Surcharge ? Oui. Le cinquième était cardiaque. En attendant la Protection civile, il a fallu ouvrir la cravate du pauvre bougre, puis le col de la chemise, lui enlever le veston, le rassurer, lui parler sans cesse et prier Dieu que la Protection civile fasse vite. Il y a eu même un volontaire pour le «bouche-à-bouche». Cette anecdote est véridique ; il y a même un témoin qui peut témoigner. Oui, j'ai un témoin en vie. Cela s'est passé dans une autre vie. Je rassure tout le monde, tout est bien qui finit bien. Les pompiers arrivèrent et nous dégagèrent, sans tambour ni trompette. Comme ils savent le faire ! Des années après, je dis «merci» à la Protection civile. Et, aujourd'hui, merci à Mitidja Inara ! J'ai encore une bonne nouvelle à fêter avec vous. «L'Algérie assure plus de quatre-vingt pour cent de ses besoins agricoles», déclare notre cher ministre de l'Agriculture. Je n'ai aucune raison de ne pas le croire. En bon énarque, il sait de quoi il retourne. Et en tant que vieux routier de la «territoriale», il n'avance pas un chiffre sans raison. Comme pour les ascenseurs, je me sens rassuré. Quoi de mieux, ya kho ! Le cinquième mandat arrive à grands pas. Les ascenseurs de l'AADL ne trouveront pas à redire. On bouffera algérien. Les prix s'affolent ! C'est rien ! On paie avec de l'argent algérien. Puis, le FLN est là, vigile lucide et inébranlable, pour faire de 2019 le sacre de leur militant. Puis, l'UGTA d'Aïssat Idir est présent sur le front du travail. Puis, l'AADL peut continuer à «adéliser» pour loger tous les Algériens. Aldous Huxley n'aurait jamais rêvé de ce meilleur des mondes. Sauf que je voudrais dire à notre cher ministre de l'Agriculture s'il pouvait appeler son collègue du commerce pour apaiser, un tout petit peu, l'envolée des produits agricoles algériens. Ce sera du tout-cuit ! Sans jeu de mots ! Juste une citation de Jean Genet : «Ma joie serait grande de le pouvoir nommer fripon, fripouille, canaille, crapule, voyou, filou, jolis noms chargés d'évoquer ce que par dérision vous appelez un joli monde.» Alors, reçu 5 sur 5 ? Y. M.