Faisant le bilan de l'année 2017, Noureddine Saoudi déclare : «nous avons établi la venue de 40 000 spectateurs, et ce chiffre ne prend pas en compte les invités.» A l'origine, l'actuel Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi était l'Opéra d'Alger. A L'indépendance, cet édifice, construit de mai 1850 à septembre 1853 par les architectes Charles Frédéric Chassériau et Justin Ponsard dans un style néo-baroque, est devenu pratiquement réservé aux spectacles de théâtre. En 2016, le nouvel Opéra d'Alger, situé dans la commune de Ouled Fayet, a ouvert ses portes au public. Baptisé du nom de l'homme de lettres Boualem Bessaïh, ce don de la Chine à l'Algérie est constitué d'un rez-de-chaussée et de trois étages comprenant, notamment, une grande salle de 1400 places, des salles de ballet, de chœurs et de répétition, deux cafétérias ainsi que des salles de conférences et de travail. Par un joli coup de baguette magique, l'Orchestre symphonique national devient l'orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger, toujours sous la direction du maestro Amine Kouider. Le musicien et interprète Noureddine Saoudi est nommé directeur de l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh. Dès le premier spectacle, le nouvel opéra d'Alger affiche complet, malgré une entrée payante et des prix jugés par certains «élevés» ou même «excessifs». Reconnaissant cependant et à haute voix que beaucoup de spectacles sont de très bonne qualité et de renommée universelle telles les Valses de Vienne interprétées par l'Orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger ou Carmen, l'opéra en 4 actes de Georges Bizet, en version concert, avec le chœur et l'orchestre symphonique de l'Opéra d'Alger sous la direction du maestro Amine Kouider, avec les solistes Gosha Kowalinska, Amadi Lagha, Anissa Hadjarsi et Adel Brahim. tout dernièrement, l'Opéra d'Alger a abrité deux spectacles consécutifs de l'opéra Madame Butterfly, une tragédie japonaise en deux actes du compositeur italien Giacomo Puccini. Le public, fidèle et connaisseur, a toujours répondu présent. Faisant le bilan de l'année 2017, Noureddine Saoudi a déclaré dernièrement lors d'une rencontre avec la presse : «nous avons établi la venue de 40 000 spectateurs, et ce chiffre ne prend pas en compte les invités». Par ailleurs, durant la même année, l'opéra a organisé et accueilli 140 événements. A propos des préférences du public, le directeur de l'Opéra d'Alger a déclaré que «la musique symphonique a su asseoir sa notoriété. Il s'agit, à l'heure actuelle, de spectacles qui ont le meilleur rendement en termes de fréquentation» et que l'Opéra d'Alger est désormais bien inscrit dans l'environnement culturel du pays. «Nous avons l'ambition de réaliser des opéras avec de la musique andalouse ou liée à de la musique nationale», a encore révélé Noureddine Saoudi. Et ce n'est pas fini ! Le directeur artistique de l'opéra, le chef d'orchestre Amine Kouider, a annoncé la présentation, le 19 avril prochain, de la 9e symphonie de Beethoven. «En ce qui concerne les projets de l'orchestre, nous programmons la présentation, pour la première fois en Algérie, de l'intégralité de la 9e symphonie de Beethoven. C'est un véritable défi technique pour l'orchestre. Il sera également accompagné par une chorale d'une quarantaine d'artistes.» Amine Kouider a confirmé l'engouement du public pour la musique symphonique. «avant que l'orchestre ne soit installé à l'Opéra d'Alger, le public venait déjà en nombre, mais pas dans les proportions que nous connaissons aujourd'hui. En fait, il a été multiplié par deux et un nouveau public a été révélé avec l'Opéra d'Alger. A mon sens, cela fonctionne bien grâce à l'accueil, la communication, mais aussi la diversification de la programmation musicale que nous proposons», a-t-il indiqué. Amine Kouider affirme à ce propos que près de mille personnes sont comptabilisées (en moyenne) à chaque représentation de l'orchestre, soit un taux de remplissage de près de 80%. L'Opéra d'Alger, l'espace culturel qu'il faut, venu au moment qu'il faut et situé au bon endroit. Kader B.