«Entre Orient et Occident», un concert de musique à deux volets, présenté samedi soir à Alger par l'Orchestre symphonique de l'opéra d'Alger, dirigé par le maestro Amine Kouider, devant un public nombreux, venu apprécier le rapprochement des deux cultures. Accueili à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, le spectacle a embarqué, une heure et demie durant, le nombreux public présent, dans un voyage à deux stations, explorant l'univers classique des musiques, andalouse à travers des extraits de la Nouba «Raml» interprétés par Noureddine Saoudi, et symphonique par l'exécution des quatre mouvements de la 9e Symphonie de Ludwig Van Beethoven(1770-1827). Noureddine Saoudi, prenant congé de son titre de directeur de l'opéra d'Alger le temps d'une prestation, a ouvert la soirée, interprétant avec une voix étoffée, empreinte d'un remarquable vibrato, la partie andalouse dans la richesse de ses variations modales et la diversité de ses mouvements, adaptée à la musique classique universelle par le regretté Rachid Saouli, disparu en 2017. Très applaudi par le public, le musicologue et chercheur dans le patrimoine andalou a notamment sublimé la beauté de cette musique savante, à travers les pièces, «Ya reqbet el bellar» (m'çadar), «Mata ya gharib el haI» (istikhbar) et «Ya mouqabil» (Kh'lass). Des passerelles culturelles ont été ensuite établies par quatre étudiants de l'Institut national supérieur de musique (Insm), Foued Terki et Mohamed Meameri aux percussions, Riad Boualem au luth et Hassane Belkacem Benalioua au qanun, proposant au public une version orientale des thèmes principaux de la 9e Symphonie de L.V. Beethoven. Dans un tout autre registre musical, Amine Kouider et la cinquantaine d'instrumentistes composant l'Orchestre symphonique de l'opéra d'Alger, ont restitué à l'assistance la 9e Symphonie de Ludwig Van Beethoven dans son intégralité. Dans la solennité du moment marquant le quatrième mouvement, les jeunes voix soprano de Anissa Hadjersi et Ibtissem Amrane, ainsi que celles du ténor Aissa Hadj Amara et du baryton Mesbah Fadli, soutenues par le choeur de l'Orchestre symphonique de l'opéra d'Alger, représenté par 21 voix masculines et 18 voix féminines, ont donné au concert des allures de grands soirs. Les spectateurs ont hautement apprécié le rapprochement culturel réussi entre l'Orient et l'Occident, à travers la mise en valeur des patrimoines historiques et culturels de ces deux régions du monde, savamment établi par la fusion des sonorités et le langage universel de la musique. «Beethoven aurait certainement apprécié entendre sa symphonie interprétée avec des rythmes et des sonorités orientales», a lancé une spectatrice. Organisé par l'opéra d'Alger Boualem Bessaïh sous l'égide du ministère de la Culture, le concert «Entre Orient et Occident» a été programmé pour une représentation unique.