Dans Autant en emporte le vent, il n'y a pas que des histoires d'amour. Margaret Mitchell nous montre aussi une société sudiste, adepte de la guerre qu'elle imaginait éclair, «glorieuse» et de tout repos. Un des rares hommes qui avaient osé évoquer les affres de la guerre est empêché de parler par la foule. La nouvelle du déclenchement de la guerre civile est accueillie comme une bonne nouvelle. Les armées confédérées, après des victoires au début perdent la bataille de Gettysburg. C'est le tournant de la guerre. Les armées de l'Union gagnent du terrain. Le commandant des troupes confédérées, qui sait qu'il manque d'effectifs, mène une guerre d'usure contre l'armée de l'Union en la harcelant d'attaques suivies de rapides retraites stratégiques. Mais le peuple veut et exige «un général qui ne recule pas». C'est chose faite ! Le nouveau commandant sudiste, en une bataille, perd un nombre de soldats plus élevé que son prédécesseur dans une dizaine de batailles. La défaite (et la capitulation) est inéluctable dans un Sud dévasté et plongé dans la misère. Il faut se méfier de ces certitudes collectives, souvent un incroyable abrutissement ou conformisme de masse, parfois mêlé à de l'opportunisme tout court. K. B. [email protected]