La ville de Souk Ahras a connu un événement cinématographique d'envergure avec l'organisation de la 1re édition des Journées du court-métrage clôturées mardi dernier à la cinémathèque de la ville. 16 courts-métrages étaient en compétition pour le Thagaste d'Or (le nom berbère de Souk Ahras) du 3 au 6 mars derniers. Ces projections suivies de débats avec les réalisateurs ont vu affluer un public nombreux à la cinémathèque de la ville qui bénéficie, pour la première fois, d'une manifestation cinématographique digne de ce nom rehaussée par une affiche des plus originales où l'on voit Saint Augustin (originaire de cette ville) une caméra à la main. Cette dernière est organisée par une équipe de cinéphiles et gens du métier, à leur tête le producteur et réalisateur Aïssa Djouamaâ dont la boîte de production «Nouvelle vague algérienne» a pris en charge une partie des frais de l'événement. Un jury présidé par le cinéaste Rachid Benallal et composé du critique Nabil Hadji et de Linda Belkhiria, membre du comité d'organisation des Journées cinématographiques de Carthage. Le palmarès annoncé mardi soir a vu la consécration de quatre films dans les différentes sections. Nesrine Dahmoune a reçu une mention spéciale du jury pour son docu-fiction Alger de bas en haut qui s'attarde sur le rapport des Algériens à l'espace urbain à travers un road-trip dans les nouveaux moyens de transports algérois (métro et téléphérique). Le prix du jury est revenu au court-métrage Why ? de Mohamed Tahar Boukef tandis que le public a exprimé sa préférence pour That's lovely life de Rami Aloui, qui livre un récit d'anticipation sur un pays nord-africain vivant en autarcie. Plongée depuis quelques années dans un climat de guerre et une profonde psychose face aux attaques à venir de «la main étrangère», la population vit ainsi sous un couvre-feu sans fin. Le même film recevra par ailleurs le Thagaste d'Or du court-métrage fiction alors que le Grand prix du documentaire est revenu à Nice very nice de Khier Zidani qui dresse un portrait émouvant de Didou, un veuf de 88 ans qui entretient la mémoire de son épouse en fabriquant des mosaïques pour son domicile et pour l'immeuble où il vit, sa femme ayant été une inconditionnelle de cet art. L'événement a également vu la projection en hors-compétition dont deux documentaires sur Kateb Yacine : L'homme des certitudes, poète des opprimés de Ali Fatah Ayadi et Un homme, deux théâtres de Rabah Slimani et Aïssa Djouamaâ ; ainsi que le dernier long métrage fiction de Yahia Mouzahem Lalla Zbida et War reporter de Mohamed Amine Boukhris. M. Aïssa Djouamaâ, directeur des Journées du court-métrage de Souk Ahras, nous informe par ailleurs que l'équipe organisatrice étudie la possibilité d'en faire un événement maghrébin dès l'édition 2019. Sarah H.