Le long métrage « Lalla Zbida Ouanes » de Yahia Mouzahem, sur un scénario de Hafiza Merimeche, a été présenté en avant-première, hier à Alger. Le film, qui traite de la condition de la femme, sous le prisme de l'adultère, a été produit dans le cadre de la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 ». Les comédiens, à l'instar de Sawsan Maàledj, Nadjia Boumaraâf, Rania Sirouti, Allaoua Zermani, Djamel Dekar, Tounes Aït Ali, Salima Abada, se partagent les rôles. Le long-métrage de fiction d'une durée de 87 minutes raconte, dans un style concentrique, l'histoire de plusieurs familles évoluant dans une grande maison. Lalla Zbida, épouse de Hadj Abderrahmane, propriétaire de cette immense demeure, décide d'affronter son destin. Entre son envie grandissante de se remarier, et les tentatives malheureuses de garder son épouse (Lalla Zbida), le cinéaste a eu le « toupet » d'aborder un sujet très peu exploité au cinéma. L'histoire se déroule dans les années soixante mais pour Yahia Mouzahem, « cette œuvre est intemporelle, car son thème est toujours d'actualité ». Le réalisateur nous expose les états d'âme d'une femme trompée et sa manière de se venger. Son plan échoue et pire, elle apprend qu'elle a assassiné la mauvaise personne. L'épilogue du film est marqué par un double acte de suicide de Lalla Zbida et sa belle-fille enceinte. Le film, qui a coûté 61 millions de dinars, a été projeté dans de mauvaises conditions techniques avec un décalage entre le son et l'image. Des séquences sont pleines de lourdeurs. le réalisateur s'explique : « Je voulais faire un film basé sur le jeu d'acteurs qui peut représenter fièrement l'Algérie. La lourdeur reflète le personnage et l'atonie de Lalla Zbida. C'est cette dernière qui gère finalement le temps et le rythme du film ». « J'ai commencé sciemment par des scènes obscures pour plonger le téléspectateur dans l'ambiance du film, et le préparer à la scène du meurtre », a-t-il ajouté. Quant au casting, le réalisateur confie qu'il a voulu intégrer quelques noms connus comme Rania Sirouti, Allaoua Zermani et Salima Abada. Le réalisateur prolifique et ambitieux a réalisé le docu-fiction « Tin Hinan », les séries télé « Zenka Story », dix documentaires dont « Statoil » et des courts métrages. Il a produit et réalisé le court métrage de fiction « 100% cows ». Il est coproducteur du film « Ben Boulaid » d'Ahmed Rachedi, et produit « The Broken Wings » de Roshd Djigouadi. Il a enfin à son actif dix émissions de cuisine intitulées « Saveurs d'Afrique ». Enfin, il est actuellement en train de coécrire un scénario d'un long métrage fiction, aux côtés d'un scénariste français autour de l'adultère.