L'origami est un art traditionnel japonais, que l'artiste Bouchetata Brahim vient de lancer en Algérie à travers la création d'un club de jeunes et des contacts à travers le monde. Les Journées nationales de l'origami dans sa première édition, qui ont été organisées par l'association Alwane de Aïn-Sefra, se sont déroulées du 12 au 14 mars 2018. Elles ont été tenues sous le haut patronage du ministre de la Culture et du wali de Naâma en étroite collaboration avec la commission des manifestations culturelles de la wilaya de Naâma. «Compréhension de l'origami», c'était le thème choisi pour cette première édition. Plusieurs artistes d'Alger, de Touggourt, de Sidi-Bel-Abbès et de Mascara ont répondu à l'invitation, alors que le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. El Hadi Ould-Ali, qui a visité une série d'expositions des différentes réalisations des plis d'objets et d'animaux, a apprécié et encouragé l'artiste Bouchetata. L'origami (ori = pli , gami = papier), ou encore l'art de plier du papier sans recourir ni à la paire de ciseaux ni à la colle, est un art traditionnel japonais, que l'artiste Bouchetata Brahim vient de lancer aux niveaux local et national, à travers la création d'un club de jeunes et des contacts à travers le monde. II est l'un des rares artistes en Algérie à s'intéresser, à avoir été formé dans ce domaine, et avoir tissé des connaissances avec des grands spécialistes de l'origami dans le monde (Japon, France, Tunisie, Egypte, etc.). Ce grand peintre de l'Ecole des beaux-arts a axé son intervention sur celui de qui il s'est inspiré, en l'occurrence le grand maître de l'origami, le Japonais Akira Yoshizawa, créateur prolifique de modèles d'origami et auteur de livres sur l'origami. L'origami moderne attire des amateurs du monde entier, avec des conceptions toujours plus complexes et de nouvelles techniques. Depuis les années cinquante et les premières tentatives de Lillian Oppenheimer pour diffuser l'art de l'origami en Occident, les Etats-Unis font figure de moteur pour le développement et l'échange d'idées dans ce domaine, et comptent quelques-uns des plus grands origamistes du monde. Vers 1890 est publié Le Livre des amusettes, où le terme «amusette de papier» désigne des origamis. Josepth Albers, père de la théorie moderne des couleurs et de l'art minimaliste, a enseigné l'origami et le pliage du papier dans les années 1920 et 1930. Sa méthode consistait à utiliser des feuilles de papier rondes pliées selon des spirales ou des courbes ; elle influença les artistes modernes de l'origami, comme Kunihiko Kasahara. En 1978, en France, apparaît le Mouvement français des plieurs de papier (MFPP), créé par Jean-Clause Correia. Parmi les artistes français, Didier Boursin poursuit son travail éducatif, mélangeant la poésie de l'origami et l'apprentissage des mathématiques, par exemple, notamment ses travaux sur les avions en papier et les pliages de serviettes. L'origami peut prendre des proportions démesurées : le 7 décembre 2010, une girafe de 4,38 m de haut fut créée au Centre national d'Amsterdam par un groupe de 30 étudiants. Un des origamis les plus populaires est la grue en papier. La grue est un animal important pour le Japon, une légende dit : «Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé.» La grue d'origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende, et est associée également à une jeune fille japonaise, Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle devint alors hibakusha. Elle mourut de leucémie en 1955, à l'âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues. Une statue en granit représentant Sadako fut érigée dans le Parc de la paix d'Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (sembatsuru). L'origami est un sujet d'étude pour les enseignants de mathématiques, en particulier dans le domaine de la géométrie. L'origami permet la trisection de l'angle, alors qu'elle est impossible à la règle et au compas. C'est de ce fait que divers exercices de géométrie peuvent être issus de la pratique de l'origami. C'est ce qui a été relevé dans l'intervention de l'artiste Bouchetata, qui a présenté seul ses exposés, du fait que cet exercice éducatif de pratique géométrique reste encore méconnu dans les milieux algériens. B. Henine