Début d'activité laborieux pour l'APW de Tizi-Ouzou dont la première session plénière ordinaire de son début de mandat s'est tenue hier, à presque deux mois de son installation officielle, le 10 janvier dernier. Un retard que d'aucuns lient au difficile consensus quant à la répartition des postes au niveau des commissions et des vice-présidences de l'APW entre les partis qui constituent la majorité, à savoir le FFS, le RND et le FLN. Un problème que le RCD, groupe d'opposition à l'APW, pose à sa manière, c'est-à-dire de manière tonitruante. Dans une déclaration lue à l'entame des travaux, ce parti lance sa première salve de critiques à l'adresse de l'actuelle majorité «(qui) a débuté sa mandature par des violations en série de la réglementation». La nomination de cinq vice-présidents de l'APW au lieu de trois, la non-conformité du règlement intérieur aux dispositions réglementaires en vigueur figurent dans la liste des «entorses» à la réglementation dressée par les élus du RCD qui, tout en se plaignant de ne pas être consultés lors de la constitution des commissions, s'interrogent sur «la discrimination» constatée dans la composition (en nombre d'élus) de certaines d'entre celles-ci (commissions). Un choix qui obéit, selon le groupe d'élus RCD, à des considérations clientélistes. «Pour entretenir les clientèles, les commissions qui répartissent des budgets ont été dopées en nombre d'élus», dénoncent les mêmes élus qui accablent le wali et les services de la réglementation (Drag) de «s'accommoder de la violation de la loi». Le wali est assigné devant la chambre administrative par le RCD dont les protestations sont considérées infondées par le chef de l'exécutif de la wilaya et le P/APW. «Nous entamons l'année 2018 avec bien des regrets que d'espoirs», dira le P/APW dans son discours inaugural des travaux. Il aura un jugement mitigé sur le rythme de développement que connaît la wilaya qui, regrette-t-il, «s'éloigne de plus en plus de la cadence censée lui permettre de créer une croissance durable» croissance au soutien de laquelle les principaux indicateurs ne sont pas au rendez-vous. «Une absence totale de l'investissement productif, une bureaucratie suffocante, un chômage en expansion permanente, des communes livrées à elles-mêmes, désengagement quant au rôle de l'Etat de garantir l'accès des citoyens aux besoins élémentaires de la vie, crise du logement, retard dans la réalisation des équipements publics et gel d'un nombre important de projets structurants», s'alarme le P/APW qui juge mitigé le bilan d'activités de la wilaya du fait de la faiblesse du taux de consommation des crédits de paiement des différents programmes (PSD : 33% en 2016 ; CP : 50% (en 2017). «J'ai l'impression d'être dans un désert», ironise le wali dans sa réponse à la déclaration du président de l'APW qu'il juge éloignée de la réalité. Il affirmera que la wilaya de Tizi-Ouzou n'est ni plus ni moins lotie que les autres wilayas du pays qui connaissent, elles aussi, le même problème de restriction budgétaire et de gel de projets dont certains viennent d'être relancés. Pour convaincre son auditoire, lecture a été donnée du bilan chiffré des réalisations durant l'exercice de l'année 2017. S. A. M.