La session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya tenue, avant-hier et hier, à l'Hémicycle Rabah Aissat a été marquée par les premiers couacs. Dans une déclaration lue en plénière, les élus du RCD ont dénoncé les nombreuses violations de loi par le Président de l'APW et ont saisi le tribunal administratif. Dans leur déclaration au vitriol du reste, les élus RCD ont d'entrée de jeu mis en avant le fait que l'actuelle majorité a débuté sa mandature par des violations en série de la réglementation. Ils énumèrent plusieurs cas de violation de la loi. Ils citent «au lieu des 3 vice-présidents prévus par la loi, nous en avons 5», «le règlement intérieur qui régira notre fonctionnement pour les 5 années à venir n'est pas conforme aux dispositions réglementaires le régissant», «lors de l'installation des commissions permanentes, le groupe du RCD a été sommé de rallier les commissions sans qu'il ne soit associé ni de près, ni de loin à leur constitution. Deux courriers adressés au directeur de l'APW pour demander des explications à ce sujet sont restés sans réponses. Sachant pertinemment que l'Assemblée n'a, à aucun moment, délibéré sur la représentation des formations politiques dans les commissions, il était légitime de nous interroger sur qui a procédé à la répartition proposée et qui l'a mandaté pour le faire». Pour étayer leurs accusations, les élus du parti de Mohcine Bellabes ne vont pas de main morte. «Alors que la loi ne fait aucune discrimination entre les commissions permanentes, il était, également, légitime de nous interroger pourquoi certaines commissions, telles que les finances et les affaires sociales, disposent de 12 ou 13 membres et dans le même temps, d'autres commissions, telles que l'éducation et l'aménagement du territoire, ne disposent que de 8 et 9 membres, seulement», précisent-ils tout en ajoutant qu' «en vérité, l'explication est simple, mais pas évidente à assumer : les commissions qui répartissent les subventions pour entretenir la clientèle ont été dopées en nombre d'élus et sont présidées par le FFS, et les commissions n'ayant aucun lien avec les subventions sont cédées au le FLN et au RND». Ils chargeront encore plus le P/APW en l'accusant de ne pas avoir «donné la moindre explication» et de n'avoir «rien trouvé de mieux que d'affecter d'autorité les 14 élus du RCD dans les commissions de son choix à lui». c'est pourquoi, estiment-ils, que «outrés par de tels procédés, les élus du RCD ont refusé de siéger dans les commissions» avant de qualifier cela d'une «première dans les annales de l'APW de Tizi Ouzou où un parti qui dispose de 30% des sièges ne siège pas dans les commissions». «Vous pourrez, ainsi, répartir les subventions dans la discrétion la plus totale ! Jamais les élus de l'APW de Tizi Ouzou n'ont subi un tel affront. Vous vous plaignez du comportement de l'administration envers les élus, vous prévoyez même un article dans le règlement intérieur au sujet des directeurs de l'exécutif qui ne répondent pas aux interpellations des élus, mais en matière de mépris personne n'a fait pire !», ironisent-ils encore. Aussi, ont-ils informé avoir saisi le wali de Tizi Ouzou et le DRAG au sujet de «l'illégalité du règlement intérieur» et d'avoir «demandé au wali, en sa qualité de garant de l'application de la loi, d'annuler la délibération portant règlement intérieur». «Deux mois après, jour pour jour, nous n'avons, malheureusement, reçu aucune réponse et nous ne savons rien du sort qui a été réservé à la délibération en question», regrettent-ils encore. C'est pour toutes ces raisons, donc, qu'il a été décidé de saisir le tribunal administratif pour annuler les délibérations.