Depuis les élections locales du mois de novembre 2017, 13 candidats du RND siègent à l'APW de Guelma, ce qui en fait le premier groupe d'opposition à la présidence, que détient la tête de liste du PLJ, allié du FLN (10 sièges) et qui ne compte que 7 sièges dans cette Assemblée. Une situation inédite pour les deux partis majoritaires, peu habitués à siéger sous la houlette d'un «petit parti». Guelma s'est plongée dans les arcanes d'une APW présidée par un parti non majoritaire et dont il est très difficile de mesurer l'impact de cette nouvelle donne sur son fonctionnement. Et le moins qu'on puisse dire est que pas moins de 19 élus, dont 13 du RND, ont été déçus : invectives en Assemblée, refus de participation au vote, action en justice... Les premières tensions apparaissent dès la première session qui s'est terminée en queue de poisson. Alors que les travaux commencent juste après l'installation du président, les élus RND brandissent des pancartes pour dénoncer «le complot» dont ils contestent «l'alliance FLN-PLJ pour écarter le RND». Le parti d'Ahmed Ouyahia se trouve donc relégué pour la première fois en dernière position, ses élus, eux, sont amers. Leur liste est arrivée en tête avec 13 sièges, et ils en sont convaincus : sans l'alliance du FLN, ils en auraient remporté encore une fois, la présidence. La justice a tranché: annulation pure et simple des décisions prises, notamment l'élection des deux vice-présidents. Symptôme d'une tension qui va crescendo au sein de cette Assemblée élue, depuis environ trois mois. Mardi, coup de théâtre, le président convoque une assemblée extraordinaire, et contre toute attente, il obtient une majorité relative. Vingt élus sur 39 que compte l'APW de Guelma ont approuvé la désignation des deux vice-présidents (1 FLN et 1 TAJ) et l'installation des différentes commissions. L'obstacle a été franchi, mais «la partie est loin d'être gagnée», estiment les opposants. Noureddine Guergour