Les résultats des élections locales du 23 novembre ont confirmé le statut de pôles de la vie politique et institutionnelle nationale endossé par le parti Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), tout en redessinant certains contours du paysage politique, avec l'émergence de quelques nouvelles formations et la stagnation, voire le recul, d'autres. Sur les 1.541 Assemblées populaires communales (APC) que compte le pays, le parti du FLN a obtenu la majorité des voix dans 603 assemblées (30,56% des suffrages exprimés) et 711 sièges aux 48 Assemblées populaires de wilaya (APW). Il est suivi par le RND avec 451 APC (26,21% des voix) et 527 sièges aux APW. Le parti FLN est la première force politique à l'Assemblée populaire nationale (APN), avec 161 sièges décrochés aux législatives du 4 mai dernier, suivi du RND qui dispose de 100 sièges à la chambre basse du Parlement. Il est à rappeler que la loi organique relative au régime électoral, révisée en 2016, confère --par respect du choix des électeurs et pour éviter les situations d'instabilité et de blocage connues par le passé-- la présidence de l'Assemblée au candidat tête de liste qui a obtenu la majorité (simple) des voix, et non plus la majorité absolue (la moitié plus un des suffrages exprimés). Cette révision du code électoral a donné plus de lisibilité à la carte politique. Le Front El Moustakbel, jeune formation dont 14 députés siègent à l'APN, crée la surprise ont s'adjugeant la majorité dans 71 communes (6,2 % des voix). Elle est accréditée de 131 sièges aux APW. Le MPA (13 députés à l'APN) consolide lui aussi son assise locale en s'assurant la majorité dans 62 communes (5,9 % des voix). Il obtient 68 sièges aux APW. Le MSP (3ème force politique à l'APN, avec 34 sièges) et appartenant au courant dit islamiste, n'obtient la majorité que dans 49 communes (4,92 % des voix), mais arrive en 3ème position pour les APW avec 152 sièges. Le plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS, 14 députés à l'APN) progresse en sortant majoritaire dans 64 communes (3,61 des voix) et obtient 63 sièges aux APW. Fait notable, les listes des indépendants remportent la majorité dans 35 communes. Pour le reste des principaux partis représentés au Parlement, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, 9 députés) obtient la majorité dans 37 communes (33 sièges aux APW), l'alliance TAJ (20 députés du parti TAJ siègent à l'APN), dans 31 communes (91 sièges pour TAJ aux APW), le Front national algérien (FNA, 1 député) dans 27 communes (51 sièges aux APW), le Parti des travailleurs (PT, 11 députés) dans 17 communes (28 sièges aux APW), l'Alliance nationale républicaine (ANR, 6 députés) dans 9 communes (6 sièges aux APW) et l'Alliance Adala-Ennahda-Bina (15 députés) dans 8 communes. Le parti Talaie el Houriyet, de l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, dont c'est la première participation à une élection depuis son agrément, est majoritaire dans 5 communes. Le taux de participation aux élections locales au niveau national a atteint 46,93% pour les Assemblées populaires communales (APC) et 44,96% pour les Assemblées populaires de wilaya (APW).