Une grande partie du destin de Liverpool repose sur lui. A l'aller (3-0), Virgil van Dijk s'est montré à la hauteur de son statut de défenseur le plus cher au monde, mais, pourra-t-il confirmer lors du quart de finale «retour» de Ligue des champions, ce soir, face à Manchester City qui aura désespérément besoin de buts ? A l'Etihad Stadium, le leader de la Premier League et futur champion d'Angleterre, pourrait présenter la défense la plus onéreuse jamais alignée, mais il pourrait bien regretter d'avoir laisser passer Van Dijk. En décembre, Liverpool avait battu la concurrence mancunienne pour faire signer le défenseur de Southampton pour 75 millions de livres (84 M EUR), après des mois de cour et plusieurs offres estivales refusées. Jürgen Klopp doit sourire dans sa barbe. Il avait été très critiqué au début de la saison pour avoir refusé de chercher une alternative au Néerlandais, malgré les ratés défensifs des «Reds». Des déficiences qui ont assez rapidement tué les espoirs de titre en championnat. Mais le technicien a tenu bon, il a eu son homme providentiel et Liverpool a enfin trouvé cette assise qui lui manquait tant depuis près de deux saisons. Fini les naufrages comme à Manchester City (5-0) ou à Tottenham (4-1) et les matchs nuls rageants à Arsenal (3-3) ou Séville (3-3). Avec leur recrue, les «Reds» tiennent les chocs. Sur les douze titularisations de l'ancien joueur du Celtic Glasgow en Ligue des champions et un championnat, Liverpool n'a plus encaissé que six buts. Jusqu'au 1er janvier, sur ces mêmes compétitions, la défense avait craqué 29 fois en 30 matchs. Sacré changement, qui peut expliquer pourquoi Klopp s'est montré si patient. A ses yeux, Van Dijk (26 ans) est en effet bien plus qu'un défenseur central compétent, c'est un général. «Ce dont nous avions besoin à Liverpool, ce sont ces joueurs qui sont aussi des leaders», a récemment déclaré Klopp au sujet de l'influence de Van Dijk. Des lieutenants compétents Mais le général ne peut pas tenir le fort tout seul. A Anfield mercredi dernier, il a été épaulé par un Dejan Lövren compétent, mais surtout par deux joueurs quasi inconnus sur les côtés, Andy Robertson (24 ans) et Trent Alexander-Arnold (19 ans). Sur le papier, le contraste est impressionnant. Les «Citizens» ont énormément dépensé cette saison pour attirer les latéraux Kyle Walker (57 M EUR), Benjamin Mendy (58 M EUR), Danilo (30 M EUR) voire Aymeric Laporte (70 M EUR), aligné à gauche à Anfield. Si la venue de Van Dijk a été financée par la vente de Philippe Coutinho, Liverpool ne joue pas dans la même cour que City version Abou Dhabi. Robertson est arrivé cet été pour un peu plus de dix millions d'euros en provenance du relégué Hull City. Trent-Alexander a lui été formé au club, où il évolue depuis ses six ans. Les deux hommes ont été impériaux face à la furia City, surtout le jeune Anglais, supposé maillon faible de l'équipe et particulièrement visé par Leroy Sané et la tactique de Pep Guardiola. «C'est très rare que Sané n'ait à ce point-là aussi peu d'espace pour marquer des buts ou créer des occasions», s'est réjoui Klopp. «C'était incroyablement bon, pour être honnête.» L'Ecossais a en revanche dû attendre pour avoir sa chance. Mais, Klopp l'avait prévenu, il «aurait besoin de temps» pour se mettre au niveau. La patience, comme pour Van Dijk, a rapporté... et voilà Liverpool aux portes des demi-finales de la Ligue des champions. Anfield attendait ça depuis dix ans.