Des projets de transferts d'eau pour renforcer les capacités en alimentation en AEP ou résorber les déficits en matière de disponibilité de cette ressource au niveau des différentes localités de la wilaya, la visite du chantier du barrage de Souk N'Tleta sur les hauteurs de Tadmaït, ainsi que le lancement du projet du barrage de Sidi-Khlifa, à Azeffoun, ont été les principaux axes du programme de la visite de deux jours à Tizi-Ouzou de Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, qui s'est longuement étalé devant les journalistes sur les principaux indicateurs de la politique de l'eau en Algérie. A la question de savoir si l'Algérie est susceptible de connaître des risques de déficit en alimentation en eau potable d'ici l'horizon 2025 qui serait de l'ordre d'un milliard de mètres cubes comme le laisse entendre une étude publiée par un expert, Hocine Necib estimera qu'il n'y a pas de risque zéro, compte tenu de certains facteurs non maîtrisables, notamment les évolutions climatiques dont aucun pays n'est à l'abri. De fait, un plan national de l'eau a été mis en place par l'Algérie pour pourvoir aux besoins en alimentation en eau potable des Algériens qui seront 50 millions en 2030. Ce plan, initié au début des années 2000, repose sur la diversification et la mobilisation de toutes les ressources hydriques dont dispose notre pays, selon H. Necib. Ces investissements ont permis la construction de 85 barrages ; onze stations de dessalement de l'eau de mer auxquelles s'ajouteront 3 grands équipements du même genre. L'exploitation de toutes ces stations, à l'horizon 2020, apportera 25% à l'offre nationale en eau potable. «L'Algérie est l'un des premiers pays au monde qui a consenti de grands investissements dans le créneau du dessalement de l'eau de mer», dira le ministre, estimant que pour faire face au risque de stress hydrique et aux bouleversements climatiques, l'Algérie se devait d'intensifier les investissements en matière de mobilisation de la ressource (barrages, interconnexion des réseaux, dessalement de l'eau de mer, l'exploitation optimale des eaux de surface et, enfin, la valorisation des eaux usées. «Une technique (la purification) qui a permis de mobiliser 400 millions de mètres cubes, et avec la finalisation du programme de stations dédiées, nous arriverons à 600 millions de mètres cubes d'eaux usées purifiées qui seront mises à la disposition du secteur agricole». Une étude pour le transfert des eaux albiennes emmagasinées dans le sous-sol saharien vers les Hauts-Plateaux Les eaux albiennes (fossiles) du Sahara constituent un autre atout pour l'Algérie qu'il s'agira d'exploiter de manière optimale, selon Hocine Necib qui annonce qu'une étude technique est lancée pour le transfert des eaux fossiles du sud du pays vers les Hauts-Plateaux. «Ces ressources fossiles sont estimées à plus de 40 000 milliards de mètres cubes dont 70% le sont dans le sous-sol algérien», a indiqué le ministre. Le schéma national hydraulique prévoit également un maillage et la résorption du déséquilibre entre les wilayas, pour assurer une meilleure répartition de la ressource par le système de transfert.» Avisé du bilan du service public de l'eau, durant la dernière saison estivale marqué, pour diverses raisons, par un déficit en matière d'alimentation en eau potable (sur 67 communes, 18 sont seulement alimentées quotidiennement), le ministre des Ressources en eau était porteur dans son programme de visite d'un portefeuille de projets qu'il convient de mettre à niveau ou de lancer et qui sont destinés à redresser la situation au niveau de la wilaya qui, indiquent les services du ministère des Ressources en eau, a bénéficié d'«un important programme de développement» qui porte essentiellement sur le transfert à partir de la station de Cap-Djinet de dessalement de l'eau de mer pour renforcer l'alimenter en AEP des localités du flanc nord de la wilaya, la réhabilitation des réseaux d'AEP à travers les communes, la mise à niveau de la chaîne de Tassadort, située au sud de Tizi-Ouzou qui alimente 120 villages, la réhabilitation de la station mono-bloc de dessalement d'eau de mer de Tigzirt et l'aménagement et la réparation de 120 sources, à travers la wilaya. Le chantier du barrage Souk N'Tleta, dont la mise en eau est annoncée pour la fin de l'année 2019, le lancement des travaux du barrage de Sidi-Khelifa (35 millions de m3), dans la commune d'Aït-Chafaâ (Azeffoun,) au nord de la wilaya, et les travaux de transfert vers la région de Bouzeguène à partir du barrage Tichy-Haf (Béjaïa) figurent au menu de la visite de Hocine Necib sur des chantiers présentés comme structurants et destinés à renforcer les capacités d'alimentation en eau potable de la wilaya. En plus de ces investissements, le ministre annoncera la levée du gel des financements de cinq stations de traitement des eaux usées (STEP) situées sur les bassins versants du barrage de Taksebt. S. A. M.