Depuis le recouvrement de sa souveraineté, l'Algérie aura été le théâtre de plusieurs accidents d'avion, de la catastrophe au plus banal incident aéronautique, mais, pour autant, cela ne fait pas du pays un de ceux qui font partie de la liste, plutôt longue, de ces contrées de par le monde où la fréquence des accidents d'avion est pour le moins hallucinante. Selon l'historique dressé par plusieurs sites spécialisés internationaux, le tout premier accident d'avion que l'Algérie indépendante a déploré remonte à exactement 51 ans, lorsque le 11 avril 1967, un DC4 Douglas de la jeune compagnie à l'époque Air Algérie assurant la liaison Alger-Tamanrasset s'est écrasé sur une montagne près de la grande ville du Sud. Trente-cinq sur les trente-neuf passagers, dont les six membres d'équipage, avaient péri dans ce qui était considéré alors le 31e plus grave accident subi par un DC4 Douglas. Un peu plus de deux ans plus tard, le 26 juillet 1969, un SE210 Caravelle de la même Air Algérie, en vol charter international ayant décollé de l'aéroport de Marseille-Marignane, n'atterrira pas sur le tarmac de son aéroport de destination Biskra puisqu'il s'écrasera, alors qu'il était en approche d'urgence, près de Hassi-Messaoud à cause d'un incendie dû à une défaillance du système électrique. Sur les 37 passagers à bord, 33 trouveront la mort dont 3 des 7 membres d'équipage. Le répit pour la jeune histoire de l'aviation algérienne ne sera malheureusement pas très long. En effet, pour égayer sa fin d'année 1970, le 31 décembre, une équipe de football des travailleurs de la société Air Liquide embarquait à Dar-el-Beïda sur un Nord-262 de la compagnie Rousseau Aviation à destination de Menorca, dans les Baléares, qu'elle n'atteindra jamais. Du moment de l'appel de détresse en cours de vol au-dessus de la Méditerranée à ce jour, plus aucun signe de l'avion qui avait à son bord 30 personnes dont 3 membres d'équipage. Puis, c'est vers le milieu de la première décade 2000 qu'une sorte de série noire s'est plus ou moins acharnée contre l'aviation algérienne, civile et militaire. D'abord, le vol AH 6289 Tamanrasset-Alger du 6 mars 2003. Le Boeing 737 2T4 d'Air Algérie se crashe juste après le décollage. «Les Monts du Daïa» s'écrase en causant la mort de 102 de ses 103 passagers. Un accident qui fera l'objet d'un rapport «noir» du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l'aviation civile. Vint la terrible année 2014, marquée par les deux catastrophes ayant causé 219 morts. D'abord, le crash du Lockheed C-130H-30 Hercules des Forces aériennes de l'ANP sur djebel Fortas, près d'Oum-el-Bouaghi, le 11 février, lors duquel un seul et unique passager a miraculeusement survécu. Puis, cinq mois plus tard, le 24 juillet 2014, lorsque au milieu de la nuit, le Mc Donnell Douglas DC9-83 d'Air Algérie, loué chez Swiftair, en provenance de Ouagadougou à destination d'Alger, s'est écrasé au nord-ouest de Gossi, au Mali. Les 116 passagers, dont 6 membres d'équipage, périront dans cet accident sur lequel la lumière n'a pas été encore totalement faite. Et puis, il y a cette terrible catastrophe d'hier. Az. Maktour