De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Récit d'une manipulation aussi grossière que les mensonges de Bush et Sarkozy en Irak et en Libye.Un journal néerlandophone belge lance un pavé dans la mare. Le royaume de Philippe et de la charmante Mathilde serait impliqué dans la vente de produits chimiques à la Syrie interdits de commercialisation par l'Organisation internationale de prohibition des armes de ce type (OIAC). Le lendemain, ce n'est plus l'Etat belge qui est responsable mais des complicités douanières. La controverse enfle. Chacun apportant au débat public ce qu'il désire y trouver. La piste de la manipulation apparaît, alors, et mène directement vers la justification des actes de guerre commis en flagrante illégalité internationale. Pour justifier l'injustifiable. Les USA, le Royaume-Uni et la France ont bombardé la Syrie sans le consentement du Conseil de sécurité de l'ONU et sans même attendre les conclusions de l'enquête internationale ad hoc. Laquelle commission a entamé son travail après l'expédition punitive de Trump et ses deux préposés à la propagande, May et Macron ! La Belgique qui abrite l'essentiel des sièges de l'Union européenne et de l'Alliance atlantique a été «jugée» peu enthousiaste par le trio de la guerre sur les bombardements en Syrie. Mise sous pression et malmenée en haut lieu du commandement, la pauvre Belgique se dit, dès lors, prête à donner un coup de main. Juste après, c'est la révélation de la presse qui indique la piste du sarin vers le pays de Bachar. Le montage est simple comme bonjour. Si les douaniers de la terre natale de Jacques Brel ont laisser filer le sarin pour la Syrie, c'est que le régime syrien en avait besoin. Et si Al Assad en avait besoin, c'est pour l'utiliser contre ses opposants. Quelle démonstration ! Quel génie ! Quelles conclusions sublimes ! Entre-temps, les discussions continuent bon train et l'opinion publique, ici comme ailleurs, trouve louche cette histoire d'armes chimiques. Les précédents Bush en Irak, Sarkozy en Libye n'incitent pas à croire sur parole des chefs d'Etat installés, précisément, par les lobbies des guerres... A. M.