Barcelone trente fois roi! Pour la probable dernière finale d'Andrés Iniesta en blaugrana, le Barça a giflé Séville 5-0 samedi et remporté sa 30e Coupe du Roi, la quatrième consécutive, jetant les bases d'un doublé Coupe-Liga cette saison... Histoire d'oublier ses désillusions européennes. Au nouveau stade Metropolitano de Madrid, le club catalan a infligé à l'équipe andalouse une «manita» («petite main», soit cinq buts) et offert au capitaine Iniesta son 31e trophée barcelonais, avant un départ probable vers la Chine cet été. Suarez a ouvert le score à bout portant après une offrande de Philippe Coutinho (14e), il a récidivé après un incroyable une-deux avec Lionel Messi (40e) et entretemps, le petit Argentin avait lui-même marqué d'une frappe sous la barre (31e) avant un penalty de Coutinho (69e). Intenable, Iniesta a pour sa part alourdi le score d'un tir à angle fermé (52e), recevant l'ovation méritée du peuple catalan à sa sortie du terrain. «Il rend facile des choses très difficiles. J'aurais donné un bras quand j'étais joueur pour arriver à faire ce qu'il fait», l'a encensé son entraîneur Ernesto Valverde. Bref, la fête a été complète pour «Don Andrés», qui a reçu le trophée des mains du roi d'Espagne Felipe VI. Et son 32e titre pourrait suivre très vite: en déplacement le week-end prochain à La Corogne, le Barça n'est plus qu'à une victoire d'un titre de champion d'Espagne qui scellerait un joli doublé pour les Catalans, invaincus cette saison en Liga. Goût d'inachevé Avec tout de même un goût d'inachevé: dix jours après la débâcle à Rome en quarts de Ligue des champions (4-1, 0-3), ce Barcelone-là, sérieux et appliqué, a montré samedi qu'il aurait pu et dû aller beaucoup plus loin sur la scène européenne. «Nous avions tous faim d'obtenir un titre pour nous mettre en valeur et aller mieux», a souligné Valverde. En début de saison, après la perte retentissante de Neymar parti au Paris SG, le technicien aurait sans doute signé pour achever la campagne sur un doublé. Mais il suffirait que le Real Madrid, grand rival des Catalans et toujours en lice en demi-finales de C1, remporte un troisième titre européen d'affilée pour éclipser un doublé blaugrana... En attendant, Barcelone a confirmé son statut de «Roi de la Coupe»0 en remportant le trophée pour la quatrième année consécutive, comme Madrid (1905-1908) et l'Athletic Bilbao (1930-1933) avant lui. C'était en outre la cinquième finale d'affilée pour le Barça et elle a rapidement été privée de tout suspense. Il n'y a qu'au moment de l'hymne espagnol, lorsque les sifflets des Catalans ont été couverts par le chant des Sévillans, que le camp andalou a pris le dessus. Récital d'Iniesta Ensuite ? Ensuite, Iniesta a donné un récital, prouvant qu'à bientôt 34 ans, il avait encore beaucoup de football sous la semelle. Le petit milieu au teint pâle a arraché des ballons, orienté le jeu, frappé sur la transversale (28e) et arraché des soupirs de nostalgie à ses supporters, qui l'ont longuement ovationné. Le capitaine a d'ailleurs fini la rencontre en larmes sur le banc, avant de déclarer en zone mixte qu'il se prononcerait la semaine prochaine sur son avenir. Pour mesurer la portée de ce triomphe barcelonais, c'est la première fois depuis 1980 qu'une équipe remporte une finale de Coupe du Roi par plus de cinq buts... «Le Barça a été supérieur en tout. Ils étaient habitués à jouer la finale et ils ont des extraterrestres qui jouent à très haut niveau», a résumé l'entraîneur sévillan Vincenzo Montella. C'est cruel pour les quelque 30 000 supporters sévillans qui avaient fait le déplacement d'Andalousie et ont sifflé leurs propres joueurs, battus par le Barça comme en 2016. Montella va devoir secouer son monde s'il veut conserver la 7e place de Liga, désormais qualificative pour l'Europa League après la victoire barcelonaise samedi.