La profession d'architecte est en voie de disparition. La menace, dit-on, est «réelle» et la sonnette d'alarme a été tirée, hier, par le Syndicat national des architectes agréés algériens (Synaa) à l'occasion de la tenue de son conseil national. Pour les bâtisseurs, «l'étau procédural tenaille les architectes jusqu'à les étouffer». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Dans une déclaration rendue publique et ayant sanctionné ladite réunion du conseil national du Synaa, les représentants des architectes n'ont pas hésité à dire haut et fort que la «situation des architectes algériens se dirige vers l'exclusion après avoir connu une austérité». En effet, les rédacteurs de la déclaration indiquent «qu'après trois années très difficiles où la commande publique s'est amenuisée drastiquement conséquemment à l'arrêt brutal des investissements publics, du jour au lendemain, la plupart des architectes algériens se sont retrouvés sur le carreau». Autrement dit, les architectes considèrent que la «politique d'austérité adoptée par le gouvernement», d'ailleurs «vivement critiquée par la déclaration du conseil national du Synaa en date du 25 avril 2017» a eu pour conséquence directe la mise en place d'une procédure de présélection des structures d'études déplorée unanimement par les architectes du fait qu'ils se retrouvent, par de malencontreux écueils sélectifs, carrément exclus de la commande publique». «Les fameux cahiers des charges ne sont autres qu'une ‘'classification'' à peine voilée des structures d'étude. L'on nous ressort, par le biais de ces cahiers de consultations de ‘'bureaux d'étude'', les dispositions du fâcheux projet de décret, vieux déjà de trois ans, et que le Synaa avait publiquement dénoncé dans un communiqué rendu public», ajoute-t-on. C'est dans cette optique, que les membres du conseil national «demandent que ces cahiers des charges soient fondamentalement révisés et fassent l'objet de la concertation la plus large possible pour que ne soit considéré que l'objectif de la qualité architecturale qui est l'essence même de toute consultation en architecture». Le Syndicat national des architectes agréés algériens lance un appel aux autorités du pays pour mettre fin à cette situation et par voie de conséquence «redonner à l'architecte la place qui est la sienne dans une société en pleine mutation». En somme, le Synaa plaide pour «la préservation de la qualité de l'architecte et son mode d'exercice», tout en demandant aux «consœurs et confrères de rester vigilants et mobilisés». A. B.